Aux Etats-Unis, tout est sujet à brevet, depuis les filtres à café jusqu’au génome humain, en passant par les logiciels. Et si les histoires devenaient brevetables ? Vous vous imaginez, le soir, avant d’aller raconter à votre petit(e) dernier(e) comment le loup mangea le petit chaperon rouge, partir consulter le site de l’INPI ou un autre pour vérifier si cette histoire n’est pas brevetée et donc protégée ??? C’est pourtant ce qui arrivera un jour. Ou c’est plus exactement l’une des dérives possibles suite à cette affaire, relevée sur Joho, et selon laquelle le bureau des brevets américain a mis en ligne un document permettant de déposer un "storyline patent", brevet qui ne concerne d’ailleurs pas l’histoire en elle-même mais "l’idée de l’histoire" (sic). Au départ il y a d’après ce que j’en ai compris une sombre histoire (justement) de droits d’antériorité concernant un scénario déposé à Hollywood. Si le seul moyen trouvé pour se protéger de la copie illégale est de breveter, ça nous promet d’ubuesques développements ultérieurs … Comme le souligne Joho, "Patenting story lines is the stupidest idea since Nero appointed his horse to the senate." Pour le prendre avec humour, tout cela me rappelle une nouvelle de Léandri dans le magazine Fluide Glacial à propos d’un monde dans lequel chaque mot est "copyrighté" … On vit une époque formidable (euh … en tout cas si personne n’a déjà déposé cette formule :-()
Le jour où l’on va commencer à breveter les phrases et les mots, il va falloir payer lorsque nous aurons une conversation spontanée avec des amis…