J’avais eu l’occasion ici-même de faire allusion aux affaires liées à des usages "détournés" de Wikipedia (en l’occurence pour propager des rumeurs sur la culpabilité présumée d’un individu dans l’assassinat de Kennedy). L’affaire prend une tournure insoupçonnée : l’individu à l’origine de l’article incriminé a été démasqué suite au remue-ménage médiatique autour de la plainte (légititime) de l’individu dont la réputaiton était concernée. Le premier (le fautif) a reconnu être l’auteur de l’article et avoir fait cela pour épater un collègue en pensant que ce site web (wikipedia) était un "gag". Devant l’ampleur de la couverture média, le même individu a alors, pour ne pas nuire à l’image de sa société une fois son nom rendu public, démissionné. A la suite de quoi le premier (le plaignant) a demandé au patron du second (le "coupable") de réintégrer ce dernier. Ce que le patron a refusé. Bon. Quels enseignements tirer de cette histoire ubuesque ?
Si le coupable dit vrai en indiquant qu’il pensait que Wikipedia était un "gag-site" cela témoigne très fortement de la délicate articulation de ce modèle ouvert collaboratif avec l’héritage culturel qui est le nôtre, celui d’une civilisation de l’encyclopédisme et (?) puis (?) d’une civilisation de médias traditionnels établis (syndrôme du "vu à la télé"). Dans l’un comme dans l’autre cas, c’est la valeur de vérité qui est en jeu. Car plus précisément, le "coupable" indique que son impression était dûe au fait de "tomber sur un site dont tout le monde pouvait changer le contenu" (sic). S’il ment c’est une autre affaire, relevant cette fois d’un Wikipedia Bombing. Et dans ce cas, la politique de Wikipedia en la matière (car politique il y a au contraire du Google Bombing) me semble suffisante (indiquer les articles litigieux ou faisant état de thèses établies). Reste le problème de la (di?)gestion en temps réel d’une économie de la réputation. Ce qui est une autre histoire. Nul n’est parfait 😉
(Source : Le New-York Times via Google Blogoscoped)
Addendum : je découvre incidemment le site Wikipedia Watch, troublant jumeau du Google Watch. Troublant car le second n’est sous le contrôle extérieur de personne dans la "société civile" et pratique une opacité réelle, ce qui à ma connaissance, n’est pas le cas de Wikipedia. Cela alimentera en tout cas encore un peu les fantasmes de certains.