Au cours de l’une de ses dernières conférences à l’"Economic Club" de Chicago, Eric Schmidt (CEO de Google) aurait disserté (propos rapportés par Dr Jay) sur la manière dont dans le futur (proche), il serait possible "d’acheter un service Google qui contiendrait un moteur de recherche et tout son contenu, de manière à avoir la réponse à votre question sur votre ordinateur portable (…) ce qui serait particulièrement pratique pour les étudiants." Il sont donc en train d’inventer l’Internet … sans la connexion. Ne nous trompons pas de débat en soulignant l’étrangeté de ces déclarations corrélées à l’effort de déploiement de services Wifi chez le même Google (et chez d’autres). Cette idée d’un "Larzac-web", fait de contenus parcellisables à volonté vient étayer l’hypothèse souvent débattue ici d’un changement de nature du web, celui-ci se muant en une gigantesque base de donnée, avec tout ce que cela suppose de structuration de contenus, et donc, in fine, de possibilités d’extraire à la demande des "blocs" de contenus, des corpus à la volée, et de figer ces derniers pour les vendre clé en main avec le moteur de recherche qui permettra d’y entrer et de les exploiter. Si l’idée peut au premier abord paraître saugrenue quand on parle chaque jour davantage de tout en ligne, d’accès et de connexion universelle, elle mérite que l’on y regarde de plus près. Imaginez les 2 scenarii suivants :
- scénario 1 : wifi partout et informatique nomade, disparition des disques durs et avènement du tout en ligne : vous êtes étudiant ou chercheur en biologie et vous pouvez accéder depuis votre cellulaire aux contenus très – ou plus précisément trop – denses de Google Scholar ou de Microsoft Live Academic.
- Scénario 2 : vous êtes toujours étudiant ou chercheur en biologie et on vous propose d’acheter un service qui vous permet de récupérer sur votre ordinateur la partie de Google Scholar qui contient l’ensemble des publications en biologie indexées par le service. Et de pouvoir chercher ce que vous voulez, quand vous le voulez dans ce corpus "sur mesure".
Le mérite de ces deux scénarii est de n’être en rien contradictoire mais de s’inscrire dans une logique de complémentarité d’usages.
Le web n’a décidément pas fini de nous proposer de nouveaux modèles : après les "moteurs personnalisables" de type Rollyo, voici le Web à la découpe. On voit même d’ores et déjà émerger les outils qui permettent de mettre pratiquement en place ce Larzac-Web, téléchargeable par pans entiers : cela s’appelle Webaroo, et TechCruch vous raconte comment ça marche.