A visionner sur Slideshare, un diaporama qui a comme titre : "The promise of Authority in Social Scholarship". Le mouvement des réseaux sociaux est en train d’impacter lentement mais surement le monde académique (rappelons que Facebook était, au départ, un réseau social destiné aux seul étudiants de l’université d’Harvard). Les raisons sont multiples :
- d’abord la préparation des esprits qu’a favorisé l’essor d’applications dites "2.0" depuis maintenant déjà quelques temps,
- ensuite la culture initialement anglo-saxonne de mettre en place systématiquement des annuaires d’anciens étudiants,
- enfin la richesse des outils et/ou applications collaboratives proposées par ces plateformes sociales (wikis, agendas partagés, conduite de réunion à distance, etc …).
A tout cela il faut ajouter la relative "légèreté" et la simplicité de la prise en main de ces plate-formes au regard d’autres outils plus institutionnels et plus "lourds" (Moodle par exemple). Donc il y a de plus en plus d’étudiants et de plus en plus d’enseignants-chercheurs sur Facebook. Et la question qui s’était déjà posée au moment de l’émergence des blogs et leur appropriation par les enseignants-chercheurs comme autant d’outils de publication hybrides, va nécessairement se reposer dans le cadre d’une sociabilité académique. Et c’est précisément la question de l’autorité dans le cadre de cette sociabilité académique qu’interroge le diaporama en question. Sur la 4ème diapositive on peut lire cette définition de la sociabilité académique : elle désigne "l’utilisation de réseaux sociaux à des fins de publication ou d’interaction avec d’autres membres de la communauté universitaire." L’auteur du diaporama insiste également sur la notion de "soft peer-review" qui comporte deux dimensions :
- implicite : avec les actions de type : "tagging, bookmarking, downloading, viewing"
- explicite : avec les actions de type : "annotating, commenting, voting, ranking"
La sociabilité académique (= universitaire) est donc composé d’un enchevêtrement de 3 choses : "des textes, des conversations et des métadonnées." Ce qui n’est pas une nouveauté. Dans le fonctionnement académique classique, on publie des textes, lesquels sont discutés (conversations) lors de colloques ou de conférences, pour être enfin publiés et indexés via des métadonnées. Ce qui, pour moi, change radicalement la donne c’est :
- la polarisation de ces activités : des usagers – non-experts ou n’agissant en tout cas pas "es qualité" ou faisant tomber d’antiques barrières disciplinaires – participent aux textes (voir Commentpress ou les initiatives de type Roger T. Pédauque), aux conversations, ainsi qu’aux métadonnées (folksonomies et indexation sociale)
- l’échelle participative et collaborative : le nombre des interventions sur les textes, le nombre de participants aux conversations, et le nombre de métadonnées explose llittéralement.
- la temporalité des interactions : le régime est celui du temps réel (ou quasiment). Ce qui n’empêche pas la mise en oeuvre de phases de stabilisation.
Il devient donc urgent de réfléchir à de nouvelles métriques autoritatives, qui constitueront l’une des composantes nécessaires du nouvel ordre documentaire en train de se mettre en place à l’échelle du réseau. A ce titre, je croie que ces nouvelles métriques pourraient, en partie, s’inspirer de la dynamique des différents appareillages cognitifs en train de se mettre en place autour de l’encyclopédie Wikipedia.