Quelques ressources et réflexions en vrac à propos d’informatique dans les nuages (Cloud Computing).
- ReadWriteWeb nous offre un billet sur les 5 tendances (trends) du Cloud Computing : (1) des serveurs "blades", en français "lames" (c’est à dire des serveurs dont a été viré tout ce qui est "inutile", afin d’optimiser leur puissance …
si vous avez une traduction française du terme … je prends:-), (2) une fonctionnement plus écologique (le cloud computing et ses immenses "fermes "de serveurs et autres Data Centers sont très gourmands en énergie … premier concerné et premier à réagir : Google), (3) Virtualisation (au sens informatique du terme), (4) passage à l’échelle (pour gérer l’inflation des données portées en ligne … ils ‘agit de pouvoir gérer plusieurs péta-octets de données), (5) équipement Linux comme couche de base (aujourd’hui et d’après l’étude citée, un serveur sur 5 tournerait sous Linux) - Le Guardian rappelle le point de vue de Richard Stallman sur le sujet, qui est pour le moins sans ambiguité. "C’est pire que de la stupidité", pointant le risque énorme qu’il y a à confier systématiquement nos données à des systèmes qui – même s’ils sont "ouverts" en consultation et en dépôt – restent, par nature, propriétaires. Stupide donc, ET dangereux. A croiser avec le billet "Démocratisation des données" d’Hal Varian (économiste en chef chez Google), qui est un plaidoyer pour que les entreprises (spécialement les petites et moyennes), usent et abusent de la délagation de services que rend possible Google. A terme, c’est un vrai risque de dépendance informationnelle qui se profile.
- Le prochain OS de Microsoft pourrait s’appeler "Windows Cloud". C’est en tout cas ce que confie Steve Ballmer au Register : "We’re not driving an agenda towards being service providers but we’ve gotta build a service that is Windows in the cloud". Une manière désormais stratégiquement incontournable pour Microsoft d’achever sa mue vers un OS au moins autant en ligne que sur des machines locales. Plus précisément, ce sont deux logiques convergentes parce que diamétralement opposées qui se dessinent chez les deux géants Google et Microsoft. Google offre "naturellement" la totalité de sa gamme applicative en ligne, avec la possibilité d’une synchronisation (Gears) laissant encore possible la survivance de comportements et de consultations dé-connectées. Microsoft offre tout aussi "naturellement" une gamme logicielle "locale" avec la possibilité d’une équivalence partielle en ligne afin de cannibaliser les comportements et les consultations connectées. C’est l’idée d’un "light editing" permettant d’éditer dans des applications en ligne tout ou partie d’un document, l’essentiel (ou le reste) du document, restant édité localement. Conclusion ? Ca vaudrait peut-être le coup que la bande à Roger se remette au travail sur ces sujets, pour nous aider à penser la granularité documentaire dans une globalité réticulée d’instanciations et de comportements dont elle est désormais indissociable.
- Précipitez-vous sur la dernière conférence d’Hervé Le Crosnier à l’EBSI.
Vous en sortirez plus intelligent et surtout vous contribuerez à faire
exploser les serveurs de l’EBSI, ce qui permettra à un passionnant
débat de rebondir, débat que l’on peut résumer comme suit : les
institutions doivent-elles céder à l’extraordinaire facilité du "Cloud
Computing par délégation", si non, de quels autres choix
disposent-elles, et si oui, quel est le risque ? Cette question apparaît effectivement centrale : l’informatique distribuée permet aujourd’hui (et ça ne va pas s’arranger demain), d’institutionnaliser la notion de "délégation de services (informatiques)". Rappelons que nombre d’institutions publiques (mais on pourrait faire la même analyse pour le secteur privé) se sont déjà engagées sur une pente glissante en confiant leurs contenus à des prestataires externes, et en se coupant – in fine – d’une grande partie de leur public (l’exemple le plus frappant me semble être celui de Google Books). Si en plus des contenus, elles externalisent durablement (l’externalisation durable et persistante étant le principe au coeur de la délégation de service qu’autorise l’informatique distribuée), si, disais-je, elles externalisent également leurs services … elles ne devront pas s’étonner de se trouver un beau jour sans public, et donc sans légitimité, sans raison d’être. Une question qui est d’autant plus d’actualité que les grands acteurs du cloud computing (Google et Microsoft) entrent chaque jour un peu plus dans l’université, dans l’institution (la preuve sous les deux liens précédents). - Voir également sur le sujet du Cloud Computing en général, un (déjà ancien) billet de Louis Naugès, qui fixe bien le problème et les enjeux du Cloud Computing. Sans oublier, bien sûr, l’article "fondateur" d’Hervé Le Crosnier.
« blades », « laminés » ?
Je crois que blades se traduit tout simplement littéralement par lames, mais rien à voir avec Wesley Snipes. En tout cas j’ai déjà entendu mes collègues de la DSI appeler ça des lames. Plusieurs lames sont montées sur un seul boîtier qui ressemble à une unité centrale, chaque lame rentrant dans un slot (là je veut bien la traduction !), comme « autrefois » on pouvait mettre plusieurs lecteurs de disquettes ou de CD en façade sur les PC d’assembleurs.
Oui, Blades -> Lames.
Alain, Aurélie, Christian> Lames donc. Mais la traduction reste bancale : Serveurs en lames ? Serveurs lamellisés ? Lames de serveurs ?
Pfuiiiiiii …
Merci Olivier,
Je suis sauvé, tu t’es trompé dans l’URL ! Sinon j’allais encore avoir quelques remarques douces-amères du service informatique de l’EBSI.. déjà que ma cote était incertaine depuis le billet auquel tu renvoies un peu plus loin 😉 !
PS : Slot à mon avis se traduit tout simplement par «prise» ou «fente».
Blade, c’est effectivement «lame» ou «broche». La traduction n’est pas plus bancale que l’anglais original, il faut juste que l’oreille s’habitue.
Je confirme la traduction de « blade » en « lame », que j’ai aussi entendu chez des DSI.
Par contre, un serveur ne peut pas être « lamellisé » : il n’est pas constitué de lamelles (d’ailleurs, ce mot est un néologisme).
Par contre, le serveur peut être « laminaire ». Définition de « laminaire » (mot que les physiciens des fluides connaissent bien), selon MediaDICO : « Qui est constitué de lames parallèles. » (ce n’est pas le seul sens de ce mot, bien sûr ; en particulier, ce n’est pas le sens utilisé par les physiciens en parlant de l’écoulement d’un fluide. Mais c’est celui qui est le plus proche de notre sujet).
Je trouve ça assez joli, moi : « serveur laminaire » 🙂
PS : pour « slot », « emplacement » fonctionne aussi très bien. Il a juste contre lui de nécessiter nettement plus de lettres que le mot anglais.