Google a récemment refusé d’obéir à l’injonction du ministère de la justice américain. Il s’agissait de livrer près d’un million d’adresses web et les enregistrement de toutes les recherches sur le moteur sur une période d’une semaine. La raison de cette injonction est une histoire plutôt compliquée et concerne la constitutionnalité (ou l’anticonstitutionnalité) du "Children’s Online Privacy Protection Act", datant de 1998. Or donc, Google oppose a ladite injonction un tonitruant refus, pour ne pas "violate the privacy rights of its users and reveal company trade secrets." Dans ce même cadre, le gouvernement aurait indiqué que d’autres moteurs de recherche (dont les noms ne sont évidemment pas mentionnés) auraient eux, obéi à l’injonction.
Derrière cette affaire se trouve bien sûr le gouvernement Bush et son insensée escalade dans la mise en oeuvre du "Patrioct Act". Et bien sûr, la réaction de Google est louable et saine dans ce contexte. Pour autant je suis loin d’être aussi enthousiaste que John Battelle : "Bravo, Google, for fighting this. Don’t give up the fight. It’s not
just about this one request. This is a major, major moment. And shame
on the other engines for not standing up and fighting." Car il est avéré que dans d’autres contextes, quand il s’agit de conquérir des marchés à l’étranger, l’éthique de Google concernant la "vie privée" n’est pas défendue avec la même fougue ou ne suit pas exactement la même ligne. Et là non plus, il n’est pas le seul … Mais peut-être s’agit-il simplement d’une autre forme (politique) de ces liens affectifs qu’affectionnent nos moteurs. Cela démontre en tout cas une nouvelle fois qu’il est urgent de s’emparer du débat de manière citoyenne et de lui donner la résonnance qu’il mérite. A moins que vous ne préfériez cela …
Update du lendemain : le billet le plus complet sur les tenants et aboutissants de l’affaire : celui de Gary Price. Qui comporte un second volet résumant et donnant accès à l’ensemble des documents du "dossier". Une mine. Si vous n’avez pas le temps (pourtant ça en vaut vraiment la peine) de lire tout cela, John Battelle résume l’essentiel.
(Via InsideGoogle)
Les dessous de l’affaire.
A l’occasion d’une lecture approfondie des billets de John Battelle et surtout de Gary Price (voir la rubrique update du lendemain du billet précédent) sur l’affaire opposant Google au ministère de la justice américain, je livre ici une confirmation pl…