La thèse est-elle soluble dans le blog ?
Débat (amical) amorçé ici. Si vous avez une opinion ou si vous avez des exemples d’autres blogs de thèse … les commentaires sont ouverts.
Les relations entre blog et thèse sont plus fournies qu’on ne le croit. Une petite recherche fait rapidement remonter le site PhDweblogs.net, annuaire des blogs de thèse recensés dans le monde dans lequel on s’aperçoit qu’il y a grosso modo trois manières de blogger avec sa thèse :
- Catégorie 1 : "les aléas de la thèse" : on y explique combien c’est dur de faire une thèse, on y raconte les galères pour trouver un financement, on y narre par le menu le harcèlement que vous fait subir votre directeur, les affres de la soutenance etc. Semble concerner plutôt des thèses "sciences dures"
- Catégorie 2 : "Une thèse autrement" : il s’agit cette fois d’une édition commentée de la thèse où on s’autorise à écrire tout ce qui n’entre pas dans le "format" académique de la thèse (erreurs de manip, lectures intéressantes mais non retenues au final, réflexions pertinentes mais un peu trop hors cadre par rapport au sujet, etc. Semble concerner plutôt des thèses "sciences humaines et sociales"
- Catégorie 3 : "les hybrides" : mélange des deux catégories précédentes
Première constatation : il en va des blogs de thèse comme des blogs en général : on y raconte d’abord sa vie.
Seconde constatation : les thésards bloggers ont une fâcheuse tendance à bosser sur des sujets eux-mêmes en lien avec les blogs ou bien tout cas pour lesquels les blogs sont aussi un terrain d’expérimentation voire une part de leur corpus (sociologie du journalisme, travail collaboratif, sciences de l’éducation), ou bien sur des sujets assez éloignés de l’académisme (ce qui n’ôte rien à leur intérêt comme en témoigne cet éloquent passage sur les vibromasseurs)
On peut donc considérer que l’expérience relatée ici et qui commence là est unique en son genre une anomalie. Sauf si bien sûr vous me dénichez d’autres semblables anomalies. Netchercheurs, Prêts ? Commentez !!
P.S. : je m’aperçois que j’ai inclus dans ce billet le terme "vibromasseur". Faudrait pas qu’il m’arrive la même chose qu’au Grand professeur Aixtal.
« Assez éloigné de l’académisme » ? J’ai un peu de mal à comprendre, surtout avec la bibliographie que je propose en fin de billet, et qui montre l’intérêt des chercheurs et de certaines revues de sciences sociales pour ces sujets… La manière dont ils sont traités (enquêtes de terrain, accumulation et classement de sources diverses, travail historique…) montre bien l’usage de ressources académiques.
Ce sont cependant — et c’est, il me semble, ce que vous voulez dire — des sujets de recherche illégitimes : travailler sur le marché de l’art est bien plus prestigieux qu’une recherche sur la dératisation de Paris ou les godemichets.
(ce dernier mot devrait avoir le même effet que vibromasseur sur les moteurs de recherche).
Merci pour le lien.
C’est vrai que tel que je l’ai (un peu hâtivement) rédigé, le passage qui concerne votre travail peut prêter à confusion. Il s’agissait en fait de pointer le fait que vous soulignez vous-même sur votre page d’accueil :
« Ce site me permet de diffuser mes travaux à un nombre de personnes plus large que le lectorat des revues académiques. » J’ai moi même entendu suffisamment d’âneries (doux euphémisme) à propos de sujets « soi-disant » illégitimes dans tel ou tel des champs de savoir si bien balisés de l’université pour être convaincu qu’il n’est aucun sujet illégitime (tant qu’ils sont scientifiquement traités).
Donc plutôt que de reprendre et de corriger mon billet initial (gardons au blog son intantanéité et assumons les bêtises que cette dernière entraîne parfois), je vous fait à vous et aux lecteurs de ce billet toutes mes excuses et prie ces derniers (les lecteurs) de bien vouloir lire à la place de « sujets assez éloignés de l’académisme », « sujets n’entrant pas dans un cadre canonique ».
Anecdote : j’ai moi-même de mes yeux vu (il y a longtemps) un ami en quête de directeur de thèse se faire sortir quasi manu militari à l’énoncé du sujet de thèse (pourtant bien soft) qu’il était venu proposer. Il souhaitait travailler sur une histoire de l’autoérotisme … Mais cela se passait en 1998 … nul doute que depuis d’excellentes thèses ont été écrites là dessus.
Amitiés et bravo pour votre travail et votre blog.
Et merci d’avoir ajouter « godemichet » à votre commentaire. L’effet combiné avec le « vibromasseur » de mon billet devrait achever de me placer dans la catégorie blogs illégitimes ;-))
De mon côté, je vois dans le « blog de thèse » un moyen de publier spontanément des reflexions autour de celle-ci (sur le contenu et non pas les a-côtés, car je souhaite que mon blog soit plus une plateforme d’échange de savoirs qu’un journal personnel), des liens vers des articles interessants, ou encore des ébauches de développements qui font partie ou tournent autour de la thèse.
Je pense également que ça permet de toucher un autre type de lectorat. Les bloggueurs n’iront pas forcément lire un pavé de 2OO pages pour y trouver quelques références biblio, par contre si je poste de temps en temps un résumé ou des liens vers des articles, ça peut amener à des discussions avec un autre public.
Enfin, on peut également se permettre d’ajouter un aspect « vulgarisation » qui ne trouvera peut-etre pas sa place dans la rédaction finale.
Blogguer Université = Risqué ?
Une carrière universitaire tient parfois à peu de choses. Je m’étais interrogé ici sur les motivations des blogs de thèse. Ce billet de Jean-Pierre Cloutier revient sur un autre phénomène en expansion, celui des honorables membre de l’université osant …
Je suis assez d’accord avec Alexandre meme si je fonctionne un peu différemment en traitant d’à coté qui n’ont parfois rien à voir.
Par contre, je trouve vraiment que le blog est un sacré moyen de rencontrer de découvrir et rencontrer des gens qui font des choses similaires, en leur offrant une visibilité nouvelle.