Bon. Résumons.
PHASE 1. D’abord nous avons Google qui annonce qu’il va numériser les contenus d’ouvrages dans le domaine public de prestigieuses bibliothèques. Tollé franco-français avec Jean-Noël Jeanneney au nom de la BnF et de l’exception culturelle. Tollé américano-américain de la part des éditeurs quand ils s’aperçoivent que Google s’attaque aussi aux ouvrages sous copyright.
PHASE 2. JN Jeanneney lance soutenu par la présidence de la république un groupe de réflexion pour une bibliothèque européenne (Google accuse le coup embauche JN Jeanneney comme Chief Evangelist et présente ses excuses à l’Europe. Non je plaisante)
PHASE 3. Yahoo lance avec d’autres et non des moindres (Internet Archive, Adobe …) le projet concurrent baptisé Open Content Alliance et basé sur un respect des droits différents (pour faire simple : "on ne numérise les ouvrages sous copyright qu’avec l’accord préalable des éditeurs" là où Google dit "on numérise d’abord et si vous vous y opposez pour certains ouvrages sous copyright, on en discute").
PHASE 4. Microsoft annonce qu’il "participera" au projet de l’Open Content Alliance (normal, chez Microsoft ils s’efforcent de lutter contre les monopoles et aiment bien partager leurs savoir-faire. Non je plaisante)
PHASE 5. Microsoft annonce (aujourd’hui) un projet avec la British Library pour la numérisation de 10 000 ouvrages.
J’ai fait court mais il eût aussi fallu parler d’Amazon. Et puis quand même de Gallica. Tiens une idée. Mimesis. Les américains prennent leurs meilleures bibliothèques, leurs meilleurs moteurs de recherche et les seconds proposent aux premières de numériser gratuitement leurs contenus. Et dans notre bel hexagone ? Nous avons d’excellentes bibliothèques. Et nous avons d’excellents moteurs de recherche. Non ? Je me demande ce que Paul Otlet aurait pensé de tout cela …
Post-Scriptum : comme il est tard ce billet ne comporte pas de liens vers les sites mentionnés. Et puis au fait, tant que je vous tiens, ça, c’était pour rire.
Addendum : Jean doit vivre dans un continuum spatio-temporel différent du notre pour réagir aussi vite.