Le web deviendra-t-il une base de données ou les bases de données évolueront-elles pour se webifier ? Question d’actualité s’il en est depuis (notamment) le lancement de GoogleBase. Un virage essentiel semble actuellement se dessiner à la frontière de ces 2 mondes que jusqu’ici tout opposait : d’un côté (BdD) de l’information structurée, "sourcée", "validée", "à forte valeur ajoutée", monétisable et monnayée, et de l’autre (web) … le web. C’est un peu comme si actuellement et à l’image des trous noirs cosmologiques, le web s’effondrait sous l’effet de sa propre masse créant ainsi un effet tunnel, et entraînant avec lui la mise en oeuvre de nouveaux modèles d’organisation (cf aussi l’effet d’explosion repris et discuté dans ce billet). Ces nouveaux modèles sont ceux de l’externalisation des contenus, de leur aggrégation, de leur structuration avec, pour l’usager la possibilité d’y souscrire. Structurer > aggréger > externaliser > souscrire : autant de verbes qui marquent la rupture profonde avec les modèles du "primo-web", celui des années 90, des premiers navigateurs et de Tim Berners Lee.
**Cette ligne (l’ordre des mots a son importance) :
1.Externaliser (des prestations) > 2.structurer (des contenus) > 3.aggréger (des services) > 4.souscrire (à des contenus) > 5.(re)diffuser (de l’information pré et parfois post-structurée)
**a remplacé celle-là
1.Diffuser (des contenus) > 2.Rechercher (d’autres contenus) > 3. aggréger (des contenus et des service = portails) > 4.(re)Structurer (lesdits contenus et services) > 5. Externaliser (des prestations)
En termes d’écologie de l’information (ou en tout cas du point de vue de l’information perçue comme un écosystème), cette logique d’inversion est probablement LE fait marquant du web de nouvelle génération (qu’il soit 2.0, 3.1 ou tout autre matricule). D’autant que cette clé de lecture touche à tous les "modèles", que ceux-ci soient académiques (open access) ou marchands (GoogleBase).
Dans cette optique le dernier billet de John Udell, "Two-way dataweb" enfonce le clou : il y reprend l’argumentaire d’Adam Bosworth (récente recrue de Google) selon lequel : "truly scalable databases of the future will be more like the Web than like Oracle, DB2, or SQL Server." Il y cite également Bill Gates pour qui "the RSS data web is a natural development coming out of the acceptance of XML … and we’ve got some ideas internally … about making RSS work two-way." L’aboutissement ne s’est en l’occurence pas fait attendre. John Udell conclut ainsi son billet : "it’s about the emergence of a data web made of loosely coupled sets of XML fragments that people and processes can easily read and write."
P.S. : Got, tu avais raison dans ton commentaire sur ce billet et concernant le format Atom.
Voir aussi : Chapitre 1 & Chapitre 3
Voila un bel article de prospective sur les 2 mondes (web et logiciels) au moment où on fete les 10 ans d’internet
Alexis> Merci. D’autant que l’initiative « Fremont » de microsoft fait plus que confirmer la tendance. Quelques infos supplémentaires peut-être sur Fremont vu de votre intérieur ? 😉
Le web à la découpe : Larzac-web
Au cours de l’une de ses dernières conférences à l’Economic Club de Chicago, Eric Schmidt (CEO de Google) aurait disserté (propos rapportés par Dr Jay) sur la manière dont dans le futur (proche), il serait possible d’acheter un service Google