Et si un article scientifique était avant tout un palimpseste ? Si, à partir des données brutes de la recherche, toute la chaîne éditoriale de validation et publication et d’indexation n’était qu’une série de réécritures au terme desquelles les données originelles sont non pas effacées, mais rendues plus difficiles d’accès au lecteur ? Hypothèse et/ou cas d’école séduisant que développe Leigh Dodds sur son blog et qu’il reprend autour de 3 exemples dans une présentation powerpoint. De quoi étayer davantage la réflexion autour de ces nouveaux documents tertiaires, dont j’avais eu l’occasion de parler ici ou là.
Derrière cette métaphore palimpsestique, les questions et les enjeux de recherche sont considérables, à la fois en termes d’accès, de représentations partagées (métadonnées, ontologies) mais aussi de coûts (éditoriaux) et de modèles (de publication)
La réécriture implique-t-elle une perte du sens premier ou son prolongement sémantique?
Faut-il y voir une trahison pour correspondre au dogme scientifique plutôt qu’une traduction ? Faut-il plaider pour un alteracadémisme?(http://www.espacestemps.net/document1686.html)
Faut-il aller vers les archives ouvertes ou des publications scientifiques en ligne moins onéreuses pour les budgets des bibliothèques?
Malgré tout l’écriture scientifique peut être riche dans ses formes via ses schémas. Peut-on envisager une plus grande célérité dans la transmission de pensées, de savoirs et de réflexions avec du mind-mapping collaboratif?
Quelle place pour l’auteur individuel? Je ne crois pas à sa disparition totale, déjà dans le palimpseste il y avait des volontés d’appropriation ou tout au moins de traces personnelles parfois peu perceptibles. Finalement les formes vont sans doute évoluées encore mais les documents trouveront leur légitimité dans la référence à des autorités individuelles ou collectives. Finalement si la notion d’auteur peut se trouver plus rare, celle d’autorité (en la matière) semble ne pouvoir être écartée.