Comme le veut l’usage dans le (tout) petit monde des outils de recherche, chaque nouvelle incursion d’un concurrent en des terres "réservées" à l’autre déclenche inévitablement une riposte en termes de services. Ainsi, le lancement récent de WLAS (Windows Live Academic Search – voir ce billet) est probablement lié à l’annonce ce jour sur le blog officiel de Google d’une nouvelle (?) fonctionnalité de recherche pour Google Scholar. Il s’agit de permettre "non pas un simple tri par date, mais un classement des articles récents en prenant en compte l’importance ("the prominence") de(s) l’auteur(s), et des autres articles de tel ou tel journal, le nombre de citations dont les articles disposent, la date à laquelle ils ont été écrits, et ainsi de suite (sic)."
Bon. La prise en compte du nombre de citations au niveau d’un auteur, d’un article ou d’un journal, cela s’appelle la bibliométrie et n’a rien de nouveau, c’est même le seul fond de commerce du moteur Google. Et après s’être réjoui de cette nouvelle possibilité de recherche, on regrettera surtout de ne disposer d’aucun indice précis qui permette d’apprécier à sa juste valeur le "et ainsi de suite" censé expliciter cette nouvelle fonctionnalité. On continuera également de regretter de ne pouvoir mesurer le vraie valeur de nouveauté annoncée eu égard à l’absence d’information sur la manière dont fonctionnent les autres possibilités de recherche (d’où viennent les documents repérés, comment est calculé le nombre de citations affichées, et ainsi de suite …). Au final donc, surtout des regrets … Le dernier mot revenant à Alex Havalais : "there’s a tradition in the academic community about being a bit
transparent about such things, so I hope that if not now, at least
eventually they will share more details about how, exactly they are
doing their ranking."
L’académie contre-attaque
Je me demande si nous ne sommes pas devant un cas d’école: Google étant devenu une institution légitimante, il ne commence pas à agir comme tel et est devenu une instance performatrice qui crée ce qu’il proclame. En clair, il n’a plus a justifier sa méthode, sa parole est suffisante. Il a déjà la reconnaissance de facto. Intéressant, intéressant…