Le nombre de revues scientifiques est en hausse constante, notamment en lien avec le développement de modèles de diffusion numériques et dits d’accès ouvert (open access). Ce qui est une bonne chose du point de vue de l’espace de publication ainsi rendu disponible et public, lequel ne se limite plus à quelques revues "princeps". Mais ce qui peut aussi devenir une "mauvaise" chose, cet effet de masse ôtant toute lisibilité à une hiérarchisation (souvent) nécessaire au repérage des avancées scientifiques et à la construction des savoirs eux-mêmes. Un éminent chimiste s’émeut de cette situation et stigmatise un phénomène délicat : "The same old tactics are being used: exploiting
a faculty weakness for seeing one’s name in print, offering a career
advance by having Editorial Board appointments on one’s CV at promotion
time, flattering authors with invitations to contribute papers in
special issues, etc. All this effectively silences faculty from
speaking out, or even caring about, the issues librarians understand so
well." La solution qu’il propose se veut ouvertement polémique : il s’agit (pour son université) que l’appartenance à des comités éditoriaux de faible qualité "bloque" la promotion des chercheurs. Ajoutant : "The idea may not be so
outrageous in five or ten years time." Une (pro)position délicate dans la mesure où l’on voit mal "qui" et sur quels "critères" déciderait de la "qualité" desdits comités éditoriaux et des revues visées. Il faut à mon sens davantage faire confiance aux mécanismes d’auto-régulation à l’oeuvre dans cette communauté de pratique un peu particulière qu’est celle de la recherche. Et pour ne pas être accusé d’esprit partisan, je précise que je n’appartiens à aucun comité éditorial. Et que je suis ouvert à toute proposition à condition que la qualité soit là 😉
(Via OANews)