Le prix de la recherche.

Après l’homme qui valait trois milliards, voici la recherche qui vaut 7,2 millions de dollars.
Explications : un consortium rassemblant l’INIST, le groupe Couperin, l’Institut National de la Recherche
Agronomique (INRA), l’Institut National de la Santé et de la Recherche
Médical (INSERM), le CNRS, le Ministère de la Recherche et de
L’Enseignement Supérieur, l’Agence Nationale de la Recherche et de
nombreuses universités (Lyon, Strasbourg, Paris, Grenoble, Marseille et
Montpelier) vient de signer avec Thomson Scientific un accord de 3 ans pour la consultation de l’ISI web of Knowledge. Le communiqué de presse de Thomson annonce que 400 000 étudiants et 60 000 chercheurs sont concernés. Rapide division :
7,2 millions divisé par 460 000 personnes sur trois ans = 5,21 $ par personne et par an.
Très bien. Bien sûr il faut se féliciter. Mais au vu du prix de revient par tête, on se demande pourquoi – en voyant le Ministère de la recherche parmi les contractants – ne pas avoir négocié un droit d’entrée national au lieu de créer, de facto deux vitesses dans l’accès aux résultats de la recherche ?? Que sont les 400 000 étudiants concernés au regard de 2 200 000 que comptait la France en 2004 ? Pour les chercheurs, le ratio est un peu plus flatteur mais encore insuffisant : 60 000 contre 112 000 en 2003 (dans la recherche publique).
1 étudiant sur 5 et 1 chercheur sur 2 vont donc, pour 5 dollars par an, pouvoir disposer de tous les outils nécessaires à leur recherches. Bien sûr il faudrait ajouter à cela les universités et bibliothèques contractantes à titre privé d’un abonnement à tout ou partie des outil du Web of Science (si vous avez des chiffres, je suis preneur …). Et pour tous les autres, étudiants et chercheurs qui ne sont pas concernés par cet accord pourront se rabattre sur les archives ouvertes :-(( Et fonder de nouveaux espoirs dans la mise en place annoncée d’une "infrastructure européenne fédérant les initiatives
d’archives nationales existantes
". Nom de code : DRIVER.
(Via Libre Accès à l’IST et Thomson)

4 commentaires pour “Le prix de la recherche.

  1. Citation :  » 1 étudiant sur 5 et 1 chercheur sur 2 vont donc, pour 5 dollars par an, (…) »
    Pourquoi 5 dollars par an ?
    Ce chiffre moyen ne vaut que si l’ensemble des 400.000 étudiants et des 60.000 chercheurs se connecte au moins une fois aux ressources proposées par Thomson Scientific.
    En attendant la démonstartion, restons en au chiffre de 7,2 millions de dollars. Là au moins, le contribuable voit où partent ses sous…

  2. Sébastien Troll Brant> Certes, certes … et ce ne sera (au moins pour les étudiants) peut-être pas forcément le cas. Et donc peut-être qu’effectivement le coût par personne devra-t-il être un peu revu à la hausse. En même temps c’est bien le principe d’une moyenne … y’en a qui se conencteront plus et d’autres moins … Sinon, juste pour savoir, vous avez une raison personnelle de m’en vouloir ? Hein Sébastien ?

  3. Vous en vouloir ? Personnellement en plus ? Mazette, c’est moi qui me demandais pourquoi j’étais catalogué ‘troll’ cahque fois que je poste un commentaire sur votre blog !
    Vous préférez soliloquer ?
    Revenons en à nos moutons : la moyenne. Pour moi, c’est un concept mathématique, on peut calculer la moyenne d’age d’un groupe d’individus, la moyenne de leurs revenus, la moyenne de leur taille etc.
    Mais quand Thomson, l’INIST & Co contractent pour 7,2 millions d’euros afin de fournir un fonds accessible à 400.000 étudiants et 60.000 chercheurs, parler d’une ‘moyenne’ ne rime à pas grand chose, au sens mathématique, sinon à euphémiser l’énormité du contrat.
    Tout étudiant paie chaque année environ 30 euros de ‘frais de bibliothèque’ lors de son inscription universitaire – à ma connaissance, les enseignants et les chercheurs en sont exonérés.
    Ces 30 euros représentent environ la quote-part de chaque étudiant pour l’acquisition des imprimés, chaque année, pour chaque BU.
    On voit donc que les 5 euros dont vous parlez sont en réalité totalement démesurés par rapport aux dudgets d’acquisition généraux, il représentent 1/6 du budget global pour cette seule ressource documentaire…
    Autre grief permanent et toujours passé inaperçu : la confusion systématique entre l’acuisition d’un imprimé (conservable ad vitam aeternam) et un droit d’accès temporaire ; ça n’a rien à voir.
    Voilà, la contribution de votre ‘troll’ pour ce soir.
    Seb, sans pseudo.

  4. Sébastien> pour mémoire c’est ce genre de commentaire :
    http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2006/09/du_codex_au_vol.html#comment-22168694
    qui vous a valu un statut de « troll »
    Mais je suis heureux de constater de vous devenez constructif et vous « détrollise » donc séance tenante. Sur le fond, pas d’accord avec vous sur la « démesure » des 5 euros au regard des 30 que vous mentionnez. Le fonds documentaire accessible via le WoS est considérable. En outre il contient l’ensemble des revues « princeps » de l’ensemble des champs scientifiques. Et il est le seul outil d’évaluation de la science reconnu. S’en priver pour un chercheur, c’est comme se priver de truelle pour un maçon. D’où mon regret de ne pas voir un contrat national négocié. De plus, devant le gigantisme du fonds, il eût peut-être été préférable de négocier sur fond d’accord global des accés spécifiques (= une université en droit n’a rien à faire des revues en chimie). Mais peut-être cela est-il le cas. Je me renseigne …

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