On parle actuellement beaucoup outre-atlantique d’un changement de paradigme dans l’université et plus généralement dans les modes de production/diffusion/concommation de la connaissance. Ce débat, cette tentative de théorisation, est rendue possible par le fait que les outils 2.0 sont, outre-atlantique toujours, entrés dans les moeurs et les pratiques universitaires depuis déjà quelques temps, là où la France en est encore à de pionniers balbutiements autour des mêmes outils.
Cet article à paraître dans un revue scientifique se veut construit de manière entièrement collaborative et "ouverte". L’idée est donc la même que celle proposée en son temps par Jean-Michel Salaün, réunissant sous un pseudonyme collectif (Roger T. Pédauque), une foule d’auteurs universitaires invités à écrire, réagir et réécrire un texte (essentiel) désormais "stabilisé".
L’article dont il est ici question "The Future of Learning Institutions in the Digital Age", est autant intéressant sur le fond que sur la forme.
- sur le fond (très vite) : il propose notamment de redéfinir la notion "d’institution" (et notamment "d’institution universitaire") comme "mobilisatrice de réseaux" ou comme "réseaux mobilisés" (l’expression exacte en anglais étant "mobilizing networks") : "We want to ask whether and to what extent using digital capacities to
transcend the walls (literally and figuratively) of institutions will
enable us to transform institutions of learning that, at present, pose
obstacles to the free flow of thinking and collaborative
knowledge-formation almost as formidable as the obstacles being imposed
by corporations and by governments." - sur la forme : il s’agit d’une plateforme
évoquant celle d’un blogde blog sous WordPress, avec de grandes rubriques correspondant aux sections de l’article (intro, conclusion, biblio, etc.). Chaque section est découpée en paragraphes avec la possibilité d’en rédiger/modifier une partie (il vous faut un login et un mot de passe), ou – librement cette fois – d’y réagir en commentaire. Une "dispositio" technique du texte que l’on pourrait qualifier de semi-ouverte . Une ouverture totale aurait probablement donnée lieu à un wiki, mais je pense que pour ce genre de projet, c’est le bon choix (semi-ouverture) qui a été fait.
A découvrir (d’autant que ce projet est mené avec l’excellent FutureofthebookInstitute)
(Via Academic Commons)