Alors que, comme nous l’avons vu récemment, le continuum documentaire est en plein déploiement, alors que parallèlement, nos comportements informationnels basculent massivement vers du tout en ligne, scellant ainsi la fusion des continents documentaires, l’ultime ligne de fracture qui continue de scinder notre environnement numérique est celle de la temporalité, de notre rapport au temps qui fait que nous sommes, ou non, "en ligne".
Or voici que, dans la lignée d’une déjà longue réflexion sur la synchronisation entre applications, réflexion par ailleurs commune à d’autres acteurs, voici que Google lance un nouveau "service" baptisé Google Gears. Il s’agit de proposer la consultation et la navigation "offline" via certaines applications (Google Reader par exemple), "comme si" vous étiez en ligne.
Exemple concret, en lançant Google Gears sur Google Reader, ce dernier récupère les 2000 derniers billets et vous permet de les consulter "offline" comme si vous étiez "online", idem pour vos 100 derniersmails reçus sur Gmail et ainsi de suite. Avec cette application, Google continue de transformer nos vieux PC en simples interfaces de consultation. Il les vide de leur vocation "applicative" et les rend à leur nature de "terminaux" organisés autour d’une seule application clé : le navigateur. Fred Cavazza baptise cette tendance d’un bel oxymoron : "les applications en ligne déconnectées".
La richesse des applications online (les calendriers par exemple), se trouvait jusqu’ici principalement freinée dans les usages par la manque de possibilité d’une consultation offline, notamment via les téléphones cellulaires. Cette barrière vient de tomber. Et avec elle se dessine une nouvelle courbure dans l’espace-temps de nos usages.
Sources et autres commentaires :
c’est une fonction qu’à toujours proposé par ex Lotus Notes et que l’on utilisait déjà en …1995: on recréait en local le bureau virtuel. Mais il faut dire que Sharepoint de Microsoft, venu concurrencer ce type de produit en 2001, ne voyait pas l’intérêt de cette fonction et à casser le développement de ces pratiques !!
Ma propre pratique m’a fait pointer deux problèmes majeurs à ce type de service : la charge sur les réseaux (on ne récupère pas qu’un répertoire d’adresses…), et surtout la synchronisation des données en retour. Car on n’utilise pas ce type de système uniquement pour lire un livre par ex ; si on est amené à produire ou modifier des données en local, il faut les recaler avec la ressource de référence en ligne ! Ces fonctions sont mieux connues aujourd’hui avec les outils des téléphones mobiles, mais restent délicates à mettre en oeuvre.
Ce sont pourtant des fonctions indispensables dans le travail nomade (travail en local à l’identique et synchronisation) , et que les plateformes de formation n’ont semble-t-il, toujours pas intégrés. Un vrai problème dans les dispositifs de formations professionnelles continues.
Aidons Google à ne pas redoubler (éducation 2.0)
Une fois n’est pas coutûme, un peu de légèreté (hi, hi) : Les pratiques de Google en matière de respect de la vie privée sont les pires de toutes les destinations populaires sur Internet, selon un groupe de surveillance de l’industrie.