Puisque vous êtes nombre d’universitaires – ou assimilés – à me lire (inutile de nier, j’ai les noms et les adresses IP), je serai curieux d’avoir votre avis sur le débat qui nous occupe en ce moment en commentaire, Jean-Michel Salaün et moi. Débat qui fait suite à la publication sur ce blog (et au dépôt imminent sur Archivesic dans la catégorie "autres textes") d’un article refusé dans une revue à comité de lecture, mais qui sera soumis à d’autres (revues).
Ce n’est pas sur l’anecdote elle-même que je sollicite votre avis ni pour dire, (entre Jean-Michel et moi) qui a raison contre qui, mais sur l’argumentaire indiquant que cette publication pourrait revenir à jouer "le blog contre la revue", l’auto-publication (ou l’auto-archivage) contre le filtrage éditorial et qui voudrait que l’essentiel du débat scientifique ait lieu en amont et pendant la rédaction de la publication, et non en aval.
A vous (dès que vous aurez lu nos arguments en contre-arguments, le paragraphe ci-dessus n’en étant qu’un bref et approximatif résumé) 🙂
Le danger c’est en passant outre les autorités en promouvant sa production via le blog, il y a le risque de conforter le passage déjà en place dans le web 2.0 de l’autorité à la popularité.
Je pense que l’erreur a été de le publier sur le blog. Tu aurais du être plus patient. Et simplement faire une éventuelle référence au dépôt sur archivesic sans pour autant qu’on soit obligé de faire le lien avec le billet au demeurant très drôle et hélas tellement véridique surtout quand on se trouve dans la même situation…
Néanmoins, rien n’empêche désormais de réfléchir à une évaluation a posteriori des articles mais elle existe déjà avec la scientométrie.
L’évaluation en aveugle a des défauts mais peu être finalement parfois plus juste, mais j’avoue moi aussi que le monsieur n°2 nous a passablement…énervés.
Bonjour
Ton appel n’a pas l’air de déchainer les foules savantes… rien n’est moins étonnant car tu nous mets dans une position paradoxale en suscitant la médiatisation d’un débat qui devrait d’abord commencer à guichets fermés dans la « communauté ».
Organise un colloque sur cette question 😉
En ce qui me concerne, je pense que lorsqu’un auteur désire engager une conversation argumentée avec un relecteur, la revue devrait faire suivre la demande … et libre au relecteur d’accepter ou non la discussion.
En tout cas, je ne suis pas sure du tout que la fin de l’anonymat sur ces délicates questions d’évaluation constitue :
1) une amélioration des processus d’évaluation : cela risque au contraire de susciter des effets « courtisans » et d’accentuer le clan-isme dont souffrent nos domaines
2) un apport démocratique : là-aussi, le tirage au sort, l’anonymisation, permettent de se dégager des émotions, des affinités, des éventuelles représailles, etc. Ce serait peut-être une idée de « classer » les enseignants-chercheurs par orientation dans leur discipline et ensuite d’obliger les revues à faire des tirages au sort sur ces listes. Il y aurait moins de tensions, sauf peut-être chez les enseignants-chercheurs obligés à participer.
Sinon le « blog » contre la « revue » représente un conflit entre l’autorité de l’auteur et l’autorité institutionnelle, conflit classique, non ?
Tu donnes l’impression de profiter de ta notoriété pour ridiculiser les acteurs. N’oublie pas que tu es toi-même la matière de ton blog !
Mouais…
Ce debat ca me rappelle un peu ca:
http://arretsurimages.net/post/2007/09/16/Vive-la-politique-Le-faux-forum-de-Libe
Ok je sors. N’envoyez pas la milice.
Bonjour,
Juste un mot car la rentrée est fort prenante… ;-).
Je pense que sur le fond Jean-Michel à raison… le blog ne devrait pas être un lieu de publication de travaux de recherche originaux (je suis entrain de faire un « pseudo-blog » avec des travaux déjà évalués en parallèle avec Archivesic – qui c’est vrai rencontre pas mal de soucis techniques actuellement…).
En même temps un certain nombre de revues françaises souffrent d’un manque de professionnalisme patent (période à attendre excessive pour disposer des relectures, laconisme des remarques, caractère péremptoire…), ce qui nuit à notre indispensable défense de la production scientifique francophone.
Parallèlement, certaines conférences font un travail remarquable de filtrage et de critiques (pas toutes malheureusement). Une des solutions transitiores possible (en attendant la remontée en qualité des revues et peut-être leur mise à disposition en accès gratuit) serait de réellement affiner, communauté scientifique par communauté scientifique, le classement des communications scientifiques en actualisant ce classement de manière très réactive dès qu’une dérive est signalée.
En d’autres termes les critères « globaux » du CNRS qui systématiquement mettent les revues anglo-saxonne en premier, puis les revues françaises, puis certaines conférences, puis certains chapitres d’ouvrages ne peuvent pas fonctionner de manière aussi hégémonique. Chaque communauté doit faire du cas par cas, quitte à inverser les critère soi-disant « naturels » (certaines conférences ou chapitres d’ouvrages étant équivalent aux articles de certaines revue, les support anglo-saxons n’étant pas meilleures, sur de nombreux domaines, que les supports francophones).
Donc, débat à poursuivre car très important !
Amicalement (et bonne chance à Olivier pour son article à venir),
Manuel
PS. Je pense que ce débat devrait également avoir lieu sur la liste du RTP… Je pense que c’est un peu dommageable de déserter les listes collectives au profit des blogs individuels… il faudrait inventer des dispositifs techniques qui permettent de les coupler !
Merci d’être tolérant pour les très nombreuses fautes d’orthographe et d’accord de mon précédent message… voilà ce que c’est que de faire trop vite !!!!