Google Books passe la démultipliée

Lentement mais sûrement, Google Books continue d’avancer et de se positionner comme un service incontournable : après avoir gagné la bataille de la vitesse de numérisation (même si la qualité n’est pas toujours au rendez-vous), après avoir gagné la bataille de la quantité (même s’il est très difficile d’obtenir des chiffres fiables), il s’intéresse aux fonctionnalités sociales gravitant autour du livre, en lançant "MyLibrary", un service de partage et d’annotation de listes de livres qui empiète clairement sur les plates-bandes d’Amazon et de LibraryThing, en permettant de tagguer les livres choisis et d’en faire la critique (book review). Toutes les listes créées seront visibles par l’ensemble des utilisateurs du moteur, et vous serez identifié par le pseudo (nickname) que vous aurez choisi. Imaginons que demain, Google décide de croiser ces tags et ces revues avec les informations bibliographiques "standard" qu’il collecte via l’indexation des catalogues de bibliothèques (dont le français SuDoc), et LibraryThing peut mettre la clé sous la porte. Ou se faire faire un joli chèque 😉
En sus, une rumeur persistante indique que Google s’apprêterait à lancer un service payant pour le téléchargement complet de certains livres en partageant (pour l’instant …) les revenus avec les éditeurs.
J’avais de mon côté indiqué dès Janvier 2006 à l’occasion d’une intervention auprès du Syndicat de la Librairie Française, que dans un très proche avenir, Google "monétiserait" le service GoogleBooks au même titre que les autres. Et j’avais pris le pari avec mes étudiants de première année de DUT, qu’avant la fin de leur deuxième année, ils pourraient acheter des livres directement sur GoogleBooks. Peut-être n’auront-ils pas à attendre si longtemps.
Je m’aperçois aussi que le même GoogleBooks permet désormais de visualiser les pages de couverture, en lieu et place de la liste classique de résultats (c’est Hervé Bienvault, initiateur d’Abicia qui va être content …).

<Update de 5 minutes plus tard> Et GoogleBooks lance aussi son propre widget d’encapsulage de livres (libres de droits).</Update>

Comme disait l’autre, "y va y avoir du sport …"
(Via Inside GoogleBook Search et le blog officiel Google)

4 commentaires pour “Google Books passe la démultipliée

  1. Merci Olivier, je suis sans illusions quand aux capacités qu’à Google à monétiser la littérature et que ce que Google ne pouvait pas faire avec un GoogleMusics, il se croit autoriser à le faire avec un GoogleBooks. Plus qu’un lutte frontale, j’y vois une stratégie d’encerclement mano à mano avec Amazon. J’ai en tête une chanson de Léonard Cohen (dans un autre contexte, bien sur), « there’s a war beetween the ones that says there’s a war and the ones that says there isn’t ». Reste que la balle reste clairement dans le camp des éditeurs et des auteurs, et des choix qu’ils prendront pour la diffusion de leurs contenus. C’est vrai qu’il peut y avoir un basculement, que la messe peut être dite rapidement comme on dit, mais je crois que les éditeurs sont conscients des enjeux. Y compris sur des auteurs (bien sûrs libres de droits dans leurs propres langues) mais dont les meilleures traductions éprouvées par plusieurs générations de lecteurs sont loin d’être libres de droits ! Et cela me fait un peu sourire si l’on tape Tristram Shandy de tomber sur une édition de 1803 et que l’on puisse me la proposer chez des libraires à droite de l’écran…

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