L’occasion de relire ce brillant article 😉
J’en profite d’ailleurs pour reproduire ici une réaction à l’article déposée sur le forum d’Écrans (j’ai gommé les passages par trop flatteurs pour mon ego déjà surdimensionné et mis en gras les points qui me semblent intéressants pour poursuivre le débat)
- "Vous
pointez à juste titre ce mouvement par lequel la "documentarisation" du
monde (Salaün) gagne désormais l’identité. Les conséquences de ce
processus sont sans doute telles qu’il est difficile de faire admettre
l’importance même du phénomène à la plupart des élites "pensantes" et
"dirigeantes". Car l’enjeu est aussi un glissement des pouvoirs
d’indexation, de légitimation et d’organisation des savoirs et des
statuts dans d’autres mains… C’est là que les représentants du monde
de la documentation, des bibliothèques et de l’enseignement des
sciences de l’information et de la communication ont un rôle décisif à
jouer. À égale distance du mépris de bien des philosophes pour la
technique et du mépris de bien des marketteurs pour la liberté,
l’égalité et la fraternité, ils peuvent articuler culture et
compétences, et poser les bonnes questions sur nos outils. Ce n’est pas
un hasard si les meilleurs blogs émanent de cet univers : ceux qui
savent que la culture du livre ne se réduit pas à des contenus sont
plus à même de mesurer ce que le document électronique est en train de
transformer, jusque dans nos identités. Vaste sujet, sur lequel il faut
souvent penser sans avoir ni recul, ni références, au milieu des
batailles d’intérêt et des faux problèmes. Il y a en tout cas urgence,
car les apprentis sorciers se multiplient. Et si la science-fiction
nous a habitués à nous méfier de nos robots, elle ne nous a guère
blindés contre ces doubles de nous-mêmes, qui essaiment des profils sur
les réseaux…"