C’est dans l’air du temps. Je vous en parlais encore il y a peu, les blogs font lentement mais sûrement leur entrée dans le "champ" scientifique et universitaire. Dernier signe caractéristique, la publication d’un ouvrage intitulé "Science on blogue", et consacré donc, aux blogs scientifiques. L’ouvrage est publié par Multimondes, et l’introduction est lisible en ligne, ainsi que la table des matières.
(Et si Multimonde ou les auteurs – Pascal Lapointe et Josée Nadia Drouin – me lisent, je veux bien un exemplaire en service de presse 🙂
J’en profite pour signaler sur le même thème un compte-rendu intéressant d’une table-ronde intitulée : blogguer les sciences.
Et tant que j’y suis, un peu de teasing pour mon (petit) ouvrage à paraître (bientôt) aux éditions de l’ADBS, "Lost in the blogosphère", et dans lequel un chapitre est également consacré à une typologie des blogs scientifiques. Vous y trouverez notamment l’explication et l’analyse du petit croquis ci-dessous.
Bonjour, je reste assez pessimiste sur l’implication de mes pairs dans l’écriture de blogs ou autres outils du « web 2.0 ». Sans vouloir généraliser, la plupart des blogs francophones dans « les sciences de la vie » que j’ai rencontré sont tenus par des étudiants recopiant leur cours ou bien analysant un article. J’ai rencontré assez peu de blogs tenu par des scientifiques exposant leur réellement leur recherche ou bien engageant une conversation avec leur lectorat. Ce sentiment à été très bien analysé par David Crotty dans « Why Web 2.0 is failing in Biology » (http://www.cshblogs.org/cshprotocols/2008/02/14/why-web-20-is-failing-in-biology/)
La revue scientifique de référence « Nature » a elle aussi tenté de pousser les scientifiques à utiliser ces outils en ouvrant le site « Nature Network » (http://network.nature.com) mais l’engagement des gens reste limité (on voit là une majorité de Biologistes ‘passifs’, quelques physiscien et je ne parle pas des sciences humaines….)
Pierre
Pierre> Merci pour le lien vers ce billet, que je vais lire attentivement. Sur le fond, je ne partage qu’à moitié votre pessimisme. L’adoption des blogs comme espaces de publication/parole scientifique ne peut à mon avis être analysée ou observée « seule ». Il faut notamment la mettre en relation avec l’émergence du phénomène de l’Open Access, l’effritement (relatif) du modèle éditorial, ainsi qu’avec une redéfinition de plus en plus palpable de la notion « d’expertise ». Bref je crois que les premiers effets « massifs » ne seront visibles que dans 5 ou 6 ans. Ce que l’on observe aujourd’hui dans différents champs, ce sont des « signaux faibles ». Mais ces signaux me semblent suffisamment significatifs et nombreux pour rester optimiste 🙂
J’espère que vous avez raison ! En tout cas je me sens bien seul 🙂
PS: le lien vers mon commentaire précedent « colle » à la parenthèse droite. Le lien qui marche est: http://www.cshblogs.org/cshprotocols/2008/02/14/why-web-20-is-failing-in-biology
Voir aussi un récent billet sur Nature Network qui a commencé comme une farce et qui a finit sur le sujet « peut-on faire de la collaboration scientifique sur le web »:
http://network.nature.com/blogs/user/UE19877E8/2008/03/26/in-which-i-utterly-fail-to-conceptualize
Pierre
Enseignement/Recherche (15/04/08)
– A European Model for the Digital Publishing of Scientific Information?
(source: OAN, 07/04/08)
Pre-print déposé sur SSRN
– Online peer review supplements, doesn’t replace real thing
(source: Ars Technica, 04/04/08)
The MIT Press experimented w…
J’ai fait suivre le url à Pascal, un des auteurs du livre, peut-être qu’il répondra à ta requête.
Merci pour ce commentaire sur notre livre. Et à Olivier qui écrit:
« L’adoption des blogs comme espaces de publication/parole scientifique (…) Il faut notamment la mettre en relation avec l’émergence du phénomène de l’Open Access »
eh bien c’est le coeur du chapitre 7. 🙂
Sur la redéfinition de la notion d’expertise, je suis d’accord, et j’ajouterais que ces « experts » qui seront redéfinis ne sont pas que les scientifiques, mais aussi des journalistes: si les scientifiques commencent en effet à peine à s’interroger sur les blogues, rappelez-vous que les journalistes, eux, s’interrogent (et s’inquiètent) depuis des années, et il commence à y avoir à ce sujet une littérature abondante.
@Pierre: il est exact qu’en France, le gros des blogues de science a élé lancé par des étudiants, mais c’est tout le contraire avec Science on blogue, où nous sommes nous-mêmes allés demander à des chercheurs de bloguer. Appelons cela une expérience scientifique…
Mais cette omniprésence des étudiants est tout à fait normale: c’est aussi par des étudiants que le Web a commencé son explosion, il y a 15 à 20 ans. Il faut donner du temps au temps.
En attendant, re-consultez les blogues américains comme Real Climate (http://www.realclimate.org) ou Cosmic Variance (http://cosmicvariance.com). Vous ne nierez pas qu’on y est bien loin des simples commentaires d’articles de presse. Le blogue est un médium de plus en plus dynamique, extrêmement riche en informations, et sur lequel l’avenir de la communication scientifique devra compter.