Appel à la grève illimitée dans les universités | Reuters 02.02.09 | 19h46
"La coordination nationale des universités lance un appel à la grève illimitée en France pour dénoncer un projet de décret sur le statut d'enseignant-chercheur et la réforme de la formation des enseignants.
La coordination a également appelé à une journée de manifestations régionales, jeudi, et à une manifestation nationale à Paris, le mardi 10 février.
Des mouvements de grève ont commencé ça et là lundi sans attendre la décision de la coordination nationale, qui dit représenter près de 80% des 83 universités du pays.
Selon le secrétaire général du Snesup-FSU, Jean Fabbri, de nombreuses universités françaises étaient concernées lundi par le mouvement.
"45% de l'activité d'enseignement est touchée, de la plus petite à la plus grande des universités", a-t-il dit à Reuters par téléphone. "C'est un mouvement extrêmement tonique et très massif des universitaires", a-t-il ajouté.
Les enseignants sont selon lui "révoltés par le mépris qu'affiche la ministre" de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse.
De leur côté, les étudiants ont tenu des assemblées générales dans une quinzaine d'universités, selon l'Unef.
"Le gouvernement doit prendre la mesure de la profondeur des mécontentements qui s'expriment dans les universités et y répondre au plus vite", note le syndicat dans un communiqué.
Des grèves ponctuelles ou reconductibles ont déjà été votées par les assemblées générales de nombreuses universités.
Outre leur opposition grandissante aux réformes qui se multiplient, les universitaires dénoncent un décret visant à modifier le statut des 57.000 enseignants-chercheurs. Ce décret "fait exploser le statut et transforme les présidents d'université en potentats locaux", estime Jean Fabbri.
Deux pétitions lancées récemment ont recueilli selon le Snesup-FSU plus de 25.000 signatures.
Les enseignants-chercheurs protestent en outre contre la suppression de 900 postes prévue en 2009."
C'est maintenant qu'il faut y aller. Parce que c'est maintenant que le rapport de force est en notre faveur. Y aller pour défendre notre statut. Y aller pour défendre notre vision de l'université. Y aller pour laisser au pays et aux enfants de ceux qui étaient à nos côtés le 29 Janvier, pour leur laisser un lieu de libre pensée, un espace de libre critique, un temps dans lequel … on prend le temps. Y aller. Tout simplement. Et si possible tous ensemble. Maintenant.
La crise devient l’occasion, non pas d’une remise en cause générale, mais d’un déchaînement hystérique des égos. Chacun dans son petit noyau d’intérêt réclame la béqué à l’État.
Les postures de manifestants révèlent la lâcheté et l’incohérence des opinions françaises : vous fabriquez le tout-à-l’Etat à l’heure où, plus que jamais, nous avons besoin d’agir local, de démocratie directe.
Et puis, réclamer à l’État d’investir dans vos recherches pour asseoir le prestige de votre profession, à l’heure où des millions de gens sont privés de revenus, n’est-ce pas un peu déplacé ?
Quentin> Merci de votre commentaire aussi positif que constructif. Laissez-moi vous conter une petite histoire façon « parabole biblique » :
Ca commence comme ça : « J’ai hésité à défendre ce que je pensais être mes privilèges. Et puis je suis descendu dans la rue. J’y ai croisé un artisan qui m’a dit « je n’ai plus le temps de défendre mes privilèges, défendez-les pour moi. » J’y ai croisé un paysan qui m’a dit « Je n’ai plus les moyens de défendre mes privilèges, défendez-les pour moi ». J’y ai croisé un cadre supérieur qui m’a dit « Mes supérieurs m’empêchent de défendre mes privilèges, défendez-les pour moi ». Alors je suis descendu dans la rue et j’ai défendu mes privilèges, en gardant toujours présentes à l’esprit les paroles des gens rencontrés. »
Fin de la parabole biblique.
Pour le reste, votre commentaire m’a donné l’occasion d’aller visiter votre blog … visite qui m’a convaincue de ne pas me risquer au débat argumenté avec quelqu’un qui maîtrise suffisamment la malhonnêteté intellectuelle pour affirmer que la levée de l’excommunication d’un évêque négationniste est une « manipulation médiatique ».
« La prière c’est quand la nuit vient sur la pensée » disait un célèbre auteur dont je vous laisse retrouver les références. Et vous souhaite le bonsoir.
Et bien moi, je vous soutiens. Y en a marre de ce petit homme qui prétend tout savoir mieux que tout le monde ! Et réformer à la hussarde tous les domaines y compris ce qu’il ne connait pas…
Olivier, tout dépend de ce que vous considérez comme privilège et de la manière dont vous appréhendez l’économie. Notre pseudo culture de la contestation française est un occidentalisme total.
Loin de moi l’idée qu’il n’y ai rien à remettre en cause, mais si l’on admet que la crise est une crise systémique, pourquoi s’acharner à alimenter les logiques de ce système, puisque c’est bien ce que vous faîtes ? Je serais le premier à vous suivre s’il ne s’agissait pas de « défendre votre statut » mais de considérer les choses dans leur globalité : n’est-il pas temps, pour nous et tous les peuples que notre mode de vie avilit, de changer radicalement notre manière d’être au monde ? N’est-il pas temps de faire un nouveau 4 août et de laisser là nos « privilèges » ?
La prière est pour vous le crépuscule de la pensée, pour ma part, je penses que le scientisme est un nouvel obscurantisme. Après tout, quelle civilisation a tort : celle qui confie son avenir à Dieu et respecte en son nom la vie et la Création, ou celle qui remet son destin entre les mains des chercheurs et des technologies ?
Il est difficile d’adhérer à une démarche qui vise à défende un « statut » et des « privilèges ». Comment peut-on mobiliser derrière soi avec des revendications aussi corporatistes ?
Je ne conteste ni la valeur ni le travail des chercheurs français et je n’approuve pas la tendance autocratique de notre président. Mais on ressent une sorte d’immobilisme et de frilosité qui paralyse l’ensemble de notre pays : tout changement -et en particulier toute remise en cause d’une dépense publique- serait forcément néfaste.
Comme citoyen, je me préoccupe de la bonne allocation des deniers publics, fut-ce dans l’éducation, la recherche ou la santé sujets tabous par excellence. En France ,malheureusement, ce qui compte avant tout c’est la grosseur du chèque et non l’efficacité de son emploi… Or, il faut bien avouer que toutes les revendications que nous entendons en permanence consistent en général à réclamer moins de responsabilités et de contraintes, et plus d’argent.
Evidemment chacun aimerait obtenir toujours plus mais arrêtons de faire comme si c’était possible. Et faisons travailler nos énergies et nos imaginations.