3 commentaires pour “Le petit lien du Week-end

  1. Magnifique ! Mais j’ai justement une question qui me trotte dans la tête depuis longtemps et pour laquelle j’ai besoin des lumières aussi bien du pianiste que du maître de conférence en infocom : je me demande pourquoi les musiciens ne sont pas encore passés au support électronique pour leurs partitions. A chaque fois que j’assiste à un concert, je suis effondré de voir ou bien qu’on mobilise une personne juste pour tourner les pages (comme ici), ou bien les musiciens se dépatouiller comme ils peuvent pour le faire eux-mêmes. Un jour, j’ai même assisté à une mini-catastrophe avec la partition qui a glissé du pupitre pour venir s’écraser aux pieds du violoniste en faisant un gros « plaf ! » en plein milieu d’un morceau. Et c’est sans compter l’exécrable réseau de distribution des partitions qui obligent le malheureux père que je suis à sillonner Paris à la recherche de la partition rare dont a besoin demain sans faute sa fille chérie pour son cour de violon.
    Je ne comprends donc pas pourquoi ce milieu n’est pas passé à l’ère de la partition téléchargeable sur Internet et lisible sur des pupitres électroniques qui feraient avancer la partition automatiquement à mesure qu’elle est jouée. Ca me semble pourtant simple comme bonjour. Qu’en dit Ertzscheid Bros. ?

  2. La question est légitime… Réponse(s) possible(s):
    – Sur la vidéo, le tourneur est en fait le pianiste avec lequel je partage le concert (et qui joue dans la 2e partie) ; mais c’est souvent un grand élève qui tourne les pages, ce qui donne une (petite) dimension sociologique à l’acte : initiation à la scène (et au trac !), partage et proximité avec son professeur ou avec un grand musicien…
    – L’objet « partition » est très ancré dans notre pratique musicale, et les musiciens (surtout les musiciens classiques) y sont très attachés (donc si un changement se fait, il se fera lentement…). Les partitions sont souvent annotées, sur plusieurs niveaux (modestes palimpsestes), cornées, vieillies, passent d’une génération à l’autre… Peut-être encore plus chez les pianistes, où se rajoute une dimension supplémentaire : au lieu de nous balader avec notre violon/flûte/etc., on se promène avec nos partitions !
    – Le réseau de partitions est souvent exécrable, c’est vrai ! Mais peut-être moins sur Paris, car c’est rare de ne pas trouver son bonheur rue de Rome, à la Flûte de Pan ou chez Arioso.
    – Enfin, sur la vraie question de la partition numérique, je la pratique moi-même assidûment mais pour mon usage « personnel », en voyage, pour travailler (notamment via IMSLP)… Pour l’appliquer au concert, il y a différents « freins » ; les dispositifs existent, mais ils sont encore assez chers, récents, et peu unifiés (il faut un grand écran, confortable, avec la possibilité d’écrire facilement, qui s’adapte au piano ou au pupitre… ). La question des droits d’auteur et d’éditeur pour les partitions numériques se pose aussi certainement ; bref, toute la problématique du livre numérique reste d’actualité…
    – Enfin, si vous cherchez des sites ou des illustrations, j’en parle dans mon blog (article « Airturn »).

  3. Merci beaucoup pour votre réponse, très éclairante. Je découvre au passage votre blog que je trouve très intéressant : il vient de rejoindre celui du grand frère dans mon agrégateur.

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