Je suis actuellement en déplacement. Quand ce billet paraîtra, la nouvelle sera officielle : la copy-party a remporté le 1er prix (ex-aequo avec "la petite bibliothèque ronde") du salon I-Expo dans la catégorie "documentation et bibliothèque du futur". <hurlement de joie> Hip hip hip … </hurlement de joie>
Ce sont les deux papas et camarades Lionel Maurel (calimaq) et Silvère Mercier (bibliobsession) qui sont allés défendre l'initiative devant le jury. Je ne vais pas vous la jouer cérémonie des césars ou des molières et je suis d'ailleurs de manière générale assez hostile à toute "podiumisation". Mais.
Mais la copy-party est une initiative qui a, bien avant ce prix, été assez unanimement saluée par différents observateurs comme une étape importante de l'avenir des bibliothèques.
Mais la prise de risque sur l'idée même et l'organisation de ladite copy-party était assez élevée, à la fois pour ses initiateurs et concepteurs, ainsi que pour la bibliothèque qui a décidé de jouer le jeu. Il fallait en effet désamorcer très soigneusement le côté "au pays de Oui-Oui, tout est permis", tout aussi soigneusement vérouiller le cadrage juridique de l'opération pour l'inscrire dans une légalité absolument indiscutable, et s'astreindre dans divers cénacles associatifs et professionnels à faire sauter de robustes DRM mentaux. Bref, c'était pas gagné.
Ce prix vient donc s'ajouter à la reconnaissance médiatique et "scientifique" dont avait déjà bénéficié l'opération. Il les complète par une reconnaissance "professionnelle" d'autant plus méritoire et symbolique que dans le jury se trouvaient représentés nombre de grands groupes (Total, BNP-Paribas, Véolia, GDF-Suez …) ainsi que d'importantes associations professionnelles (ADBU, ADBS).
Donc : joie, champagne, féérie, hourras et bravis partagés avec Lionel et Silvère ainsi qu'avec l'équipe de la BU de La Roche sur Yon. Mais.
Mais le boulot continue. La copy-party en bibliothèque reste encore à ce jour une initiative relativement isolée même si quelques répliques ont été mises en place dans d'autres cadres institutionnels (cantine numérique notamment). Je vous livre un scoop : une autre copy-party aura bien lieu l'année prochaine, toujours dans l'Ouest de la France, mais cette fois dans une grande médiathèque. Ce qui n'est en revanche pas un scoop, c'est que nombre de collègues bibliothécaires nous ayant indiqué leur intention d'en organiser une, se sont heurtés à de très vives réticences hiérarchiques et/ou institutionnelles, réticences qui n'ont pourtant pas lieu d'être.
Espérons donc que désormais quadruplement couverte des lauriers de sa reconnaissance scientifique, médiatique, politique et professionnelle, la copy-party permette, enfin, aux structures qui en auront compris l'importance et en manifesteront la volonté, de s'inscrire à leur tour dans cette nouvelle voie de la pédagogie et de l'appropriation des oeuvres mises à disposition en bibliothèque dans le cadre de la copie privée.
<Mise à jour> Le billet victorieux de Lionel Maurel et celui (beaucoup) plus politique de Silvère Mercier </Mise à jour>