J'étais donc ce matin à La Roche sur Yon à l'invitation du CRL pays de Loire, pour causer de l'histoire du web (en général) auprès de médiateurs du livre (en particulier). En binôme avec un brillant camarade de jeu, Laurent Neyssensas. Son intervention en forme de "parcours de vie" m'a permis de me replonger des années en arrière, aux tout premiers moments du Net-Art, et d'y retrouver des noms qui m'accompagnèrent tout au long de la rédaction de ma thèse sur l'hypertexte : Martin Dodge et son Atlas du Cyberespace, Annie Abraham, Jodi.org et quelques autres. Impossible de résumer l'intervention de Laurent. Vous devrez donc attendre qu'il la mette en ligne. Ce qui ne devrait pas trop tarder 🙂
Pour l'anecdote et just for fun, en évoquant la question des "digital natives" il a eu cette phrase magnifique que je lui piquerai désormais systématiquement : "Je suis de la génération de l'automobile, je suis donc né en sachant conduire."
De mon côté, as usual, voici les slides de mon intervention, avec tout à la fin une petite vidéo bricolée à partir d'une pépite déjà signalée sur ce blog 🙂
A retenir pou moi (je n'accepte d'intervenir que dans la mesure où la préparation desdites interventions me permet surtout très égoïstement de mettre un peu d'ordre dans les préoccupations de recherche), à retenir de mon côté donc, cette idée des 4 grands révolutions coperniciennes du web.
- la dérive des continents documentaires à l'envers (constitution progressive d'une Pangée d'indexabilité)
- le capitalisme linguistique (Frédéric Kaplan)
- le changement d'axe de rotation du web : il ne tourne plus autour des documents mais autour des hommes (la question de la documentation de soi)
- les big data et les algorithmes prédictifs comme sémantisation à l'envers et/ou à rebours. La sémantisation de premier niveau (= comprendre le sens des productions textuelles pour en inférer des actions ou des stratégies) étant très complexe à mettre en place, à implémenter, le "vrai" web sémantique en train d'émerger est, presque paradoxalement, bâti sur ces couches basses de l'information que constituent les données et qui sont précisément caractérisées par leur absence de sémantique/sémanticité.
That's All Folks.
Merci Olivier pour ta bienveillance ..mais il a été très difficile d’intervenir après ta brillante et synthétique intervention conclue par cette superbe video de Marguerite 😉 j’ai mesuré à cette instant la solitude du curieux bouillonnant face au chercheur !
Tu te goures. Je t’ai écouté pendant une heure. Et classé dans la catégorie des gens que je peux écouter pendant une heure sans me faire ch***. Et y’en a pas beaucoup. Et j’ai pourtant une loooongue expérience de ce genre d’écoute sous contrainte. Et c’est pas de la bienveillance.