J'accueille demain la seconde promotion de la licence professionnelle "Community Manager" de l'université de Nantes. Je ne manquerai pas, prochainement, de vous faire le bilan de la 1ère promotion, qui tant sur le plan des résultats universitaires que sur celui de l'insertion professionnelle est, de mon point de vue en tout cas, assez enthousiasmant. Bref. Donc demain, seconde promotion.
Si vous voulez connaître les raisons qui m'ont poussées à ouvrir cette formation, elles sont là (et si vous êtes davantage intéressé par les affres d'une ouverture de formation professionnelle à l'université aujourd'hui, alors c'est par là).
Alors plutôt que de préparer la rentrée des nouveaux étudiants (#OuiCestMalJeSais), je farfouille sur le ouèbe, et je tombe là-dessus : "Il y a quelque chose de pourri au royaume des médias sociaux." En fait, ce sont trois choses "pourries" rappelle l'article de Techcrunch : la monétisation, l'automatisation et la répression.
Je vais faire court car je me suis déjà largement exprimé sur ces 3 sujets mais je suis convaincu que :
Primo. Monétiser. Les Community Managers sont d'abord bien sûr là pour mettre en place des stratégies de monétisation. Oui. Oui mais, ces stratégies doivent s'inscrire dans un cadre éthique, lequel cadre éthique est borné d'un côté par les pratiques émanant du côté obscur (achat de fans, avis bidonnés, etc …) et de l'autre par une connaissance suffisante des aléas algorithmiques conditionnant le plus souvent ladite monétisation (non pas tant pour contourner lesdits algorithmes que pour s'y adapter autant que nécessaire mais sans se faire d'illusions sur le temps que durera ladite adaptation).
Deuxio. Automatiser. En terme de community management, les outils et stratégies d'automatisation ne sont jamais efficaces bien longtemps (si tant est qu'ils le soient tout court). Pour un bon Community Manager, automatiser c'est somatiser.
Tertio. Répression. Les CM ont – bien sûr au même titre que chacun d'entre nous – la responsabilité de prêter attention au réseau pour éviter non pas les formes les plus politiques de la répression ou de la censure, mais celles bien plus insidieuses et castratrices du filtrage algorithmique et commercial de la moindre de nos supposées intentions.
"Pierre Lévy explique que le principe de la collaboration sur internet réclame une vertu cardinale : "l'attention au réseau", déclinée comme suit : "prendre conscience des situations, contextes, communautés, mémoires locales", et surtout "éviter de faire perdre du temps aux autres par l’ignorance de leurs contributions ou par la redondance et la non pertinence de nos interventions."
J'ajoute qu'aujourd'hui, précisément à cause de ces trois fléaux que sont la monétisation, l'automatisation et la répression, "l'attention au réseau" décrite par Pierre Lévy consiste aussi à éveiller aux pertes de temps qu'engendre l'ignorance des logiques algorithmiques et de leurs contributions contraintes ou la redondance et la non-pertinence de ces programmations intentionnelles.
Allez, sur ce je vous laisse, j'ai une rentrée à préparer 🙂