"On ne peut pas ne pas communiquer." La formule de cet axiome d'impossibilité est de Paul Watzlawick, membre fondateur de l'école de Palo Alto et à la base (la formule et Paul Watzlawick) des théories modernes de la communication. Comme le résume parfaitement Wikipédia :
"tout comportement prend pour tout témoin valeur de message. Se comporter c'est devenir accessible à l'observation. Pour un être humain il est impossible de ne pas agir. Dès lors, tout est interprétable et, par conséquent, tout est communication."
Si on ne peut pas ne pas communiquer, est-il possible de modérer modérément certains contenus sur certains comptes de réseaux sociaux ? Peut-on par exemple envisager que sur un réseau social, des comptes soient autorisés à déroger aux sacrosaintes CGU (conditions générales d'utilisation) et d'autres non ? Que pour certains le mensonge, la xénophobie, l'insulte ou la nudité soient permis et que pour d'autres cela reste du registre de l'interdit avec un risque de bannissement ?
La politique de modération de Facebook a été à de nombreuses reprises étudiée et critiquée. Elle ne cesse d'évoluer, à la fois à l'aune de l'évolution des usages, du nombre d'utilisateurs, mais aussi des effets médiatiques liés à cette chambre d'écho que constitue la plateforme. La dernière fois que ladite modération de contenus s'est retrouvée sous les feux de l'actualité, c'était à l'occasion de la tuerie de Christchurch, et je vous avais expliqué tout le cynisme dont la Facebook avait fait preuve.
Pour comprendre en profondeur ces questions de modération il y a, bien sûr, les travaux d'Antonio Casilli, mais aussi de Sarah T. Roberts, Lilly Irani et de quelques autres, qui permettent de documenter aussi bien la nature psychologiquement extrêmement violente de la modération, que le modèle économique extrêmement toxique qui lie les plateformes à leurs sous-traitants et les sous-traitants à leurs "employés". Et si vous préférez les documentaires aux articles et ouvrages scientifiques, "The Cleaners" est absolument remarquable et édifiant, et la deuxième partie du Cash Investigation diffusé Mardi 24 Septembre ("Au secours, mon patron est un algorithme") n'était pas mal non plus.
Et donc venons-en à l'objet de cet article.
Différentes élections approchent un petit peu partout dans le monde. Et les campagnes électorales qui les précèdent. Nick Clegg est "directeur des affaires publiques" de Facebook. Et il vient de s'exprimer longuement sur le Fact-Checking des prises de parole politiques sur Facebook. Il vient de répondre à la question de savoir s'il fallait, ou non, soumettre les déclarations des hommes et femmes politiques sur Facebook au même régime de modération, aux mêmes règles, que n'importe quel autre utilisateur de la plateforme. Et la réponse de Facebook par la voix de Nick Clegg est … non.
Non. Non explique Nick Clegg, si des candidats balancent des saloperies, s'ils propagent des bobards (Fake News), s'ils contreviennent donc aux règles du régime de vérité de la plateforme, règles qui s'appliquent à plus de 2 milliards d'utilisateurs … ils ne seront pas inquiétés par une quelconque forme de "modération".
Très concrètement si un homme ou une femme politique :
"fait une déclaration ou partage un message qui contrevient à notre règlement, nous l’autoriserons tout de même sur notre plate-forme si nous pensons qu’il est d’intérêt public de le lire et que cela surpasse les risques de nuisances."
Clegg explique qu'à la différence des autres comptes, ceux des hommes et femmes politiques ne seront par exemple pas examinés par les sociétés tierces à qui Facebook sous-traite une partie du fact-checking de la plateforme.
"Facebook exempts politicians from our third-party fact-checking program. (…) This means that we will not send organic content or ads from politicians to our third-party fact-checking partners for review. However, when a politician shares previously debunked content including links, videos and photos, we plan to demote that content, display related information from fact-checkers, and reject its inclusion in advertisements."
Donc si – pure hypothèse – Trump raconte un énième bobard, s'il met en place en campagne publicitaire reprenant ledit bobard, ça passera crème. Sauf si son équipe de communicants est suffisamment débile pour reprendre une version "déjà débunkée" du même bobard, auquel cas … le bobard s'affichera quand même mais avec en dessous l'avertissements désormais (assez) fréquent sur la véracité douteuse du post. Ce qui ne changera absolument rien dans la fabrique du mensonge puisque la chambre d'écho ainsi offerte aux Trumpôlatres jouera à plein régime, débunkage ou pas débunkage.
Mais la vraie révolution, le vrai changement de doctrine est le suivant.
Depuis 2016, Facebook dispose d'une règle qui lui permet de ne pas modérer / censurer un post ou un profil qui publie une info allant à l'encontre des "standards communautaires" si la plateforme pense que l'intérêt public l'emporte sur les risques. Ils appellent ça le "newsworthy content".
"Facebook has had a newsworthiness exemption since 2016. This means that if someone makes a statement or shares a post which breaks our community standards we will still allow it on our platform if we believe the public interest in seeing it outweighs the risk of harm." (Nick Clegg)
Et voilà que désormais, accrochez-vous, tout discours, tout post, tout contenu émanant d'un(e) politicien(ne) sera traité, par défaut, comme du "newsworthy content".
"Today, I announced that from now on we will treat speech from politicians as newsworthy content that should, as a general rule, be seen and heard." (Nick Clegg)
Ce traitement "par défaut" ("as a general rule") équivaut à créer une régime discursif d'exception, spécifique aux comptes politiques, leur permettant d'enfreindre toutes les règles imposées à l'ensemble des autres utilisateurs de la plateforme. Soit tout de même près d'un quart de l'humanité.
Quand dire c'est faire … que fait l'algorithme et que dit le modérateur ?
La seule limite est celle des posts "qui mènent à des violences dans le monde réel" (sic). Il y aurait ici tout une thèse à faire sur la performativité de la parole politique et la capacité d'une plateforme privée à déterminer le seuil où cette parole va "mener à des violences dans le monde réel". Le principe même de la parole politique est lié à sa capacité d'entretenir une croyance performative. Si l'on cesse de croire que ce qui est dit va être fait, elle redevient une parole commune qui n'engage personne d'autre que l'émetteur et le récepteur d'un dialogue public redevenu un simple et trivial échange privé.
Et si seule limite est celle des posts "qui mènent à des violences dans le monde réel", alors concernant (entre autres) les imprécations de Trump pour "construire un mur", celles où il refuse de condamner le suprémacisme blanc, ses innombrables saillies contre les femmes ou certaines communautés ethniques ou religieuses, bref pour tout l'univers discursif habituel du "President of The United States", qui peut raisonnablement prétendre arbitrer de manière fiable et avec suffisamment de discernement que lesdites déclarations vont – ou non – conduire à des violences dans le monde réel ?
Non seulement Facebook est parmi les moins bien placés pour prétendre pouvoir le faire (rappelez-vous du rôle que la plateforme a joué dans le massacre des Rohyingas), mais en plus de cela, considérant justement la prééminence du statut performatif de chaque prise de parole du président de la première puissance économique mondiale, on serait même en droit d'attendre que la plateforme les modère encore plus que les autres, précisément pour éviter que cela ne mène à des violences dans le monde réel.
Quadrature de la vérité dans le cercle du mensonge.
Par ailleurs et pour envisager tous les aspects du problème, comment conjuguer les efforts (de communication) mis en oeuvre par la plateforme pour lutter contre la désinformation, pour accroître les logiques de vérification contradictoire (fact-checking), et pour limiter la viralité de contenus complotistes, si dans le même temps la même plateforme file carte blanche aux discours politiques dont il est parfaitement documenté qu'ils sont de plus en plus nombreux à être les premiers relais ou les initiateurs de ce contre quoi elle prétend lutter ?
Mais visiblement, chez Facebook, tout ça c'est balek. Et voici Nick Clegg, au nom de Facebook, expliquant pépouze que les politiciens auront tous les droits (au mensonge, à la calomnie, à la délation, aux bobards) tant que "cela ne mène pas à des violences dans le monde réel." Yolo.
L'argument rhétorique pour justifier cette différence de traitement s'appelle un raisonnement par l'absurde et consiste à démontrer la vérité d'une proposition en prouvant l'absurdité de la proposition complémentaire. En l'occurence Nick Clegg explique que :
"Je sais que certains diront que nous devrions aller plus loin. Que nous avons tort de permettre à des politiciens d’utiliser notre plate-forme pour dire de mauvaises choses ou faire de fausses déclarations. Mais imaginez l’inverse. Serait-il acceptable, pour la société, qu’une entreprise privée devienne l’arbitre autoproclamé de tout ce que disent les politiciens ? Je ne pense pas."
Usant du même type de raisonnement, j'ai démontré quelques lignes plus haut que … justement si, ça vaudrait le coup d'y penser.
La vérité (j'ose …) c'est qu'aucune de ces deux solutions n'est saine et que les deux sont également dangereuses. Et que Facebook est totalement coincé mais que le choix qu'il fait (de mettre en place un régime d'exception pour les politiques) confirme la nature profondément toxique de la plateforme sur le plan démocratique puisque les effets de silo de leur audience les rend souvent imperméables à toute forme de discours contradictoire argumenté.
Et tout cela nous ramène inlassablement à la question fondamentale et fondatrice de l'ambivalence de l'espace médiatique que constitue Facebook. Un espace (semi) public de par les audiences qu'il rassemble, mais un espace fondamentalement (semi) privé du fait de ses conditions d'accès (sur inscription), et de l'arbitraire des règles (CGU) qui définissent les conditions de parole, de publication – publique ou privée – de ses 2 milliards d'utilisateurs.
Et donc pérorer en affirmant la gravité du risque "qu'une entreprise privée devienne l'arbitre autoproclamé de tout ce que disent les politiciens" est assez croquignolet de la part d'une entreprise privée qui est … l'arbitre autoproclamé de tout ce que disent les citoyens.
Droit de citer et droit de cité.
Comme souvent dans le cas de Facebook, le débat est d'abord sémantique. Mais cette sémantique est déterminante pour (une partie de) l'avenir de nos modes de vie et de nos capacités d'information et de socialisation. Oui bien sûr on peut considérer que la parole "politique", c'est à dire celle d'un homme ou d'une femme faisant carrière politique et occupant un poste politique, que cette parole là "n'équivaut pas" à la parole de n'importe quel citoyen. De toute éternité, ce qu'Umberto Eco appelait les "corporations du filtre" (les ordres religieux au moyen-âge puis essentiellement les éditeurs et journalistes à l'époque contemporaine) ont eu pour fonction et mission d'arbitrer cette parole et l'espace qui lui était accordé dans la hiérarchie sociale discursive de la prise de parole "publique". De décider qui aurait droit de cité tout autant que droit de citer et d'être cité, dans l'espace public tout d'abord, pour que cette parole rejoigne ensuite les espaces privés, personnels et intimes du cercle de famille ou de l'environnement professionnel.
Mais un politicien s'exprimant sur Facebook, au même titre qu'un généticien, qu'un informaticien, qu'un pharmacien, qu'un psychomotricien, qu'un magicien, qu'un lémurien ou qu'un lapin nain, un politicien reste avant tout … un utilisateur de Facebook qui n'est lié à aucune autre "corporation du filtre" que celle des CGU de la plateforme. C'est cela, le pacte discursif – un peu Faustien – que nous signons à notre arrivée sur la plateforme et qui prévaut dans l'ensemble de son écosystème éditorial de publication (Instagram, Messenger, WhatsApp …). Il ne s'agit pas de "politiciens" mais avant tout d'utilisateurs.
La question est donc de savoir si un statut social discursif extérieur à la plateforme doit, pour un individu donné, intervenir dans la hiérarchisation de sa parole et dans les déterminismes algorithmiques qui en organisent la circulation, l'affichage et l'éditorialisation à l'intérieur de la plateforme.
Si la réponse est oui, alors il faudrait en effet que les "utilisateurs politiciens" disposent d'une prééminence "statutaire" sur certains sujets … politiques. Et que les utilisateurs généticiens disposent de la même prééminence sur certains sujets … génétiques. Que la parole des utilisateurs médecins soit prédominante sur certains sujets … médicaux. Que la parole des utilisateurs musiciens soit prééminente sur tous les sujets … musicaux. Et ainsi de suite. Ad libitum. Ad nauseam aussi.
Mais encore une fois la promesse sur laquelle se sont construites ces plateformes, l'une des promesses en tout cas, est celle d'une équité de traitement algorithmique dans l'organisation et la visibilité de chaque parole pour chaque individu. Il est "normal" par exemple (à l'échelle de la plateforme) qu'un profil A disposant de 100 000 abonnés voit ses statuts plus fréquemment affichés et exposés qu'un profil B ne disposant que de 10 abonnés. De la même manière qu'il était normal, aux débuts de l'émergence du monopole de Google, que grâce à son algorithme Pagerank, une page A disposant de 100 000 liens entrants (backlinks) soit plus haut dans les résultats de recherche qu'une page B ne disposant que de 10 liens entrants.
Je ne sais pas si vous vous souvenez d'un court texte que j'avais publié en 2007, Facebook avait alors à peine 3 ans et moins de 100 millions d'utilisateurs. Ce court texte allait ensuite devenir en 2009 l'article "L'homme est un document comme les autres". Le titre de cet article initial de 2007 c'était "Bienvenue dans le World Life Web" et voici ce que l'on pouvait y lire :
"Après l’adressage des documents, (…) la principale question que pose ce nouvel âge est celle de la sociabilité et du caractère indexable, remixable de notre identité numérique et des traces qu’elle laisse sur le réseau. (…) De plus en plus de sites de réseaux sociaux « ouvrent » l’immense catalogue des individualités humaines qui les composent à l’indexation par les moteurs de recherche. Ce qui pose nécessairement la question de la pertinence des profils humains. Une question qui n’en est encore qu’à ses balbutiements mais dont l’étendue des problèmes posés peut à juste titre faire frémir. (…)
L’urgence de cette question en appelle une autre : celle du pourquoi ? Les documents, les mots-clés ont acquis une dimension marchande. Ils se vendent et s’achètent sur la grande place de marché d’Internet, que régule pour une large part le seul moteur Google. Nos traces identitaires numériques seront-elles demain également marchandisables ?"
Voilà. En 2007. Il y a 12 ans. Pardon de l'autosatisfecit un peu facile mais bon quand même je m'étais pas trop planté sur ce coup-là 😉
Et 12 ans plus tard nous y sommes. Septembre 2019. La pertinence des profils humains et de leur univers discursif lié. Non plus "sur le web" mais "dans Facebook". Il y aurait ainsi une pertinence supérieure des "politiciens" qui ont une sorte de totem d'immunité de la modération, et ce quelque soient les âneries, bobards, mensonges et contre-vérités qu'ils puissent aligner. "Tant que cela ne mène pas à des violences dans le monde réel".
Oh Wait …
On ne peut pas modérer modérément.
On ne peut pas. Sauf à nier l'essence même de toute modération et du contrat, social et discursif, qu'elle englobe et qu'elle supporte. On ne peut pas modérer modérément. Et si Facebook ne veut pas modérer ces profils, c'est parce qu'il sait – puisqu'il l'arbitre et l'organise lui-même – que plus ces profils proféreront et propageront de contre-vérités et de bobards en tous genres et plus les interactions suscitées dans la plateforme seront nombreuses, et plus les effets de polarisation seront forts, et plus la logique spéculative des discours radicaux l'emportera et remplira les caisses de l'entreprise. Qui est aussi une société. Mais à irresponsabilité illimitée.
Mais pourquoi font-ils cela ?
La réponse est assez simple. D'abord il s'agit, comme je viens de rappeler, de préserver à tout prix la dimension spéculative des discours de haine, ou à tout le moins des discours suffisamment radicaux, ambivalents et polémiques pour susciter un grand nombre d'interactions, de partages et "d'affichages".
Et puis il s'agit aussi d'avancer encore un peu plus sur ce que j'ai déjà décrit comme étant le projet politique de Facebook, c'est à dire, en reprenant les mots de Zuckerberg lui-même, la construction d'une nouvelle "infrastructure sociale" qui vise à se substituer à la puissance étatique dans l'ensemble de ses fonctions régaliennes.
Il faut ici rappeler ce que Zuckerberg déclarait en Mars 2017 à propos des deux types d'infrastructures sociales qu'il veut bâtir :
"La première pour encourager l'engagement dans les processus politiques existants" (appel à aller voter notamment pour lutter contre l'abstention) "La seconde pour établir de nouveaux processus participatifs dans des prises de décisions collectives pour les citoyens du monde."
Le même Zuckerberg qui dans le même lettre adressée à près de 2 milliards d'utilisateurs écrivait aussi :
"En plus d'encourager le vote, la meilleure opportunité qui nous est offerte est de permettre aux gens d'être impliqués ("engaged") avec les sujets de tous les jours qui les préoccupent, et pas simplement lors des périodes électorales. Nous pouvons aider à établir un dialogue direct et responsable entre les gens et leurs représentants élus. (…) Dans les campagnes politiques récentes – de l'Inde à l'Indonésie, en Europe ou aux Etats-Unis – nous avons constaté que les candidats vainqueurs étaient ceux qui avaient les communautés les plus grandes et les plus impliquées ('engaged"). De la même manière que la télévision fut le premier média pour la communication politique ("civic communication") dans les années 60, les médias sociaux le seront pour le 21ème siècle."
Et pour ce faire, il décide donc en Septembre 2019 d'autoriser les comptes politiques à raconter absolument n'importe quoi en toute impunité. Le "dialogue direct et responsable entre les gens et leurs élus" risque de rapidement ressembler à la tronche d'un vieil oncle bourré éructant sa haine de l'autre à la fin d'un mariage trop arrosé. Yolo.
Le bus rouge et la plateforme bleue.
Les interactions politiques sont, à "l'ère du clash", devenues le sang rouge de la plateforme bleue. Sans parler des toujours probables ambitions présidentielles de Zuckerberg lui-même, la plateforme n'entend plus être simplement "l'outil" qui permet de mettre en place des actions d'influence, de démarcher les soutiens possibles ou de faciliter les mobilisations, les rassemblements et les pétitions en tous genres. La plateforme entend ramener entre ses murs la totalité des interactions politiques possibles. Pour plus de la moitié de l'humanité connectée.
Avant d'être "directeur des affaires publiques" de Facebook et d'expliquer que Facebook allait exonérer les politiciens des règles de modération en vigueur sur la plateforme et les autoriser donc à propager tout type de Fake News, Nick Clegg fut vice-premier ministre du Royaume-Uni de 2010 à 2015. Et Nick Clegg a fait partie de ceux qui se sont battus contre le Brexit. Contre les âneries, bobards et Fake News répandues par la bande à Bojo (surnom de Boris Johnson). On connaît également aujourd'hui le rôle joué par Cambridge Analytica dans l’exploitation de données Facebook pour faire pencher la balance du côté du Brexit.
Il n'est donc pas un seul instant permis de douter de l'expertise et de l'expérience que Facebook et Nick Clegg ont développé sur les questions d'influence et de fabrique de l'opinion. Ni sur la manière dont des mensonges peuvent avoir une influence politique proportionnelle à l'exposition qui leur sera offerte.
Les voir aujourd'hui défendre l'idée que le bus rouge bobard des Brexiteurs soit parfaitement légitime dans la grande plateforme bleue au seul motif que c'est un politicien qui le conduirait, cette idée est aussi ubuesque que désespérément flippante. Mais elle est parfaitement dans l'air du temps.
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Cet article vous a (dé)plu ? Vous rêvez d'en discuter avec moi ? Ben ce sera possible Samedi 5 Octobre prochain, à Paris, dans les locaux de mon éditeur (préféré). Venez. Et il y aura aussi plein d'autre gens très bien qui ont écrit plein de livres passionnants. Le 5 Octobre. A Paris.