<Mise à jour du 31 Janvier> Pas un jour ne se passe sans qu'un nouveau scandale ne vienne entacher le passage des E3C du bac Blanquer. Pendant que le sinistre ministre continue de nier la réalité des faits et de prétendre que tout se passe bien et que l'on ne déplore que quelques incidents mineurs du fait de quelques enseignants radicalisés, chaque jour des lycéens sont matraqués, gazés, arrêtés et placés en garde à vue pour avoir simplement manifesté. C'était encore le cas avant-hier dans un lycée de Villepinte ou hier à Nantes devant plusieurs établissements. Pendant que le président ironise sur le fait qu'il ait accepté de poser à Angoulême à côté d'un T-Shirt "LBD 2020", jamais sous aucun gouvernement depuis la mort de Malik Oussekine on n'avait autant réprimé si violemment des manifestations de lycéens qui n'ont rien à voir avec de quelconques black blocs radicalisés. Jamais.
Contrairement aux éléments de langage du ministère amer, ce ne sont pas "quelques lycées isolés" où les épreuves des E3C ont "simplement du être reportées" mais de manière constante depuis le début de ces épreuves, près de 150 établissement qui sont concernés, avec des faits de violence gravissimes et mettant en danger la vie des lycéens, sur ordre de recteurs imbéciles dont les consignes "d'enfermement et de répression" se font au mépris de toutes les règles et consignes de sécurité ayant cours dans un établissement scolaire (voir notamment ci-dessous dans la mise à jour du 29 Janvier ce qu'il s'est passé au lycée Montesquieu de Bordeaux). En Guadeloupe, où toujours selon le ministre, "tout se passe bien", ce sont 14 lycées sur 15 qui sont bloqués. On pourra trouver un recensement clair et documenté de ces différents éléments factuels dans ce document en ligne issu du groupe Facebook des Stylos Rouges, document qui contient également de nombreux liens permettant à chaque enseignant mobilisé ou simplement concerné de faire remonter la réalité du terrain.
Parmi tant d'autre éléments à charge on apprenait aussi que certains lycéens se voyaient interdits de passer le rattrapage d'épreuves reportées ou annulées dans un premier temps, au motif qu'ils s'étaient abonnés à un compte Instagram informant sur le blocus de leur lycée. L'arbitraire, la violence et l'illégalité de ces décisions et de ces faits auraient, en d'autres temps, immédiatement amené une série de démissions. Mais là, rien. Alors que pourtant tout est documenté, filmé, étayé, rien. Absolument rien. Une totale, imbécile et coupable fuite en avant. Jusqu'à quand ? Jusqu'à quel drame ? Au pris de quel énième "fait divers" ? N'importe quel éducateur, enseignant, parent, pourra vous expliquer que l'injustice et l'arbitraire sont les deux points sur lesquels tout forme de jeunesse se montre intraitable. Et contre quoi elle se rebelle dans l'instant ou se tait en fabriquant une résignation qui achèvera tôt ou tard de se transformer en haine de l'institution qui a produit, légitimé, organisé ou même simplement toléré cette injustice et cet arbitraire.
C'est cette haine que ce gouvernement est en train d'insuffler à une jeunesse qu'il entend mettre au pas d'une résignation consentie à force d'errances réformistes incessantes. Errances qui n'ont pour objet et pour modalité que d'enfermer chaque jour davantage toute une classe d'âge dans un régime de doute, d'incertitude, d'urgences et d'impasses permanentes en espérant y fabriquer de la résignation, premier pas vers la docilité. </Mise à jour du 31 Janvier>
<Mise à jour du 29 Janvier> Je continue d'essayer de mettre à jour cet article avec les cas avérés et documentés les plus flagrants. D'innombrables signalements d'établissements où des personnels administratifs (au mieux) et des retraités (au pire) sont convoqués pour briser la grève des enseignants, donnant lieu à des épreuves où les lycéens sont le plus souvent en roue libre et, de fait, sans surveillance réelle, mais cela est presque anecdotique au regard de ce qui vient de se passer au lycée Montesquieu de Bordeaux. Chaque ligne de l'article de Rue89 est une invitation (si l'on est parent d'élève) à porter plainte contre les décisions non seulement imbéciles mais dangereuses du rectorat et de la direction de l'établissement qui en plus d'enfermer les élèves au mépris de toutes les règles de sécurité (oui oui, "alarmes coupées, portes cadenassées", un élève a filmé tout ça …), ont également tenté de les obliger, sans les avertir, à passer le même jour toutes les épreuves E3C dont celles qui avaient été annulées la veille. Sur le plan de la sécurité, de la morale, de l'éthique, du "simple" respect des personnes et du minimum de valeurs que l'on attend d'un service public d'éducation, le comportement de ces gens est simplement à vomir. A vomir. A rugir aussi. A filer des envies d'offrir des bouquets de parpaings dans la tronche. Ahurissant. Indécent. Minable. Totalement et irrémédiablement minable et inexcusable. </Mise à jour du 29 Janvier>
<Mise à jour du mardi 28 Janvier> Concernant la présence policière dans les établissements, on apprend ici qu'au lycée Gabriel Fauré dans le 13ème, les forces de l'ordre ont notamment été mises à contribution pour "filtrer" les élèves volontaires ou non et les accompagner en salle d'examen (sic), faisant subir à certains des moqueries scandaleuses et dans le cadre d'un régime d'arbitraire total.
Le Monde publie deux articles, le premier sur la "fuite" des sujets sur le web, et le second, parfaitement accablant, sur les tensions que les proviseurs essaient (pour certains en tout cas) de gérer au mieux et l'état général de stress, d'hystérie et d'absurdité ambiante dans les établissements. </Mise à jour du mardi 28 Janvier>
E3C. Et mon Cul Connard, c'est du Confit ?
Pardonnez l'acronymie approximative. Mais elle a au moins le mérite de refléter très exactement mon sentiment d'enseignant mais aussi de parent d'un impétrant. On me glisse dans l'oreillette qu'il s'agirait en fait des Epreuves Communes de Contrôle Continu. Les désormais célèbres #E3C.
Alors que ces jours-ci toute une classe d'âge de lycéens s'apprête à passer lesdites épreuves de ce qui est un contrôle continu mais pas vraiment avec des sujets nationaux mais pas vraiment, sur la base de copies anonymisées mais pas vraiment et qui seront corrigées par des enseignants qui ne seront pas du lycée mais en fait pas vraiment le tout dans le cadre d'une garantie d'égalité républicaine mais pas vraiment, je voulais ici faire un rapide point d'une situation devenue, sur bien des points, ahurissante. Mais vraiment.
L'érection des recteurs.
Le contexte est celui où le ministre de l'éducation nationale et de la vérité révélée parcourt les plateaux télés et radios en expliquant que toute forme de contestation est celle d'une "minorité radicalisée" d'enseignants. Le même ministre qui, s'inspirant de la philosophie du maintien de l'ordre héritée de son acolyte à l'intérieur ou de ses années en tant que DRH de l'ESSEC s'échine à tout crin à faire payer au prix fort les grèves du bac de l'année dernière à quelques dangereux radicalisés minoritaires. Le même toujours ministre d'on ne sait plus trop quoi, j'ai nommé Blanquer, a pris grand soin de s'assurer que l'imbécilité de la haute administration soit directement indexée sur sa docilité, docilité elle-même garantie par la seule valeur républicaine que ces gens-là entendent et comprennent, à savoir leur(s) prime(s) de fin de mois. Et de fait, les primes ahurissantes furent au rendez-vous de cette nouvelle année. Ces messieurs dames ayant soupé, ils vomirent de l'obéissance sur commande, n'hésitant pas à appeler explicitement à la délation ou menaçant, pour l'exemple, de sanctions ahurissantes allant jusqu'à la limite (certes légale) de 3 ans d'emprisonnement pour une "tentative de blocage".
Cette semaine de Janvier cela donna lieu très concrètement à cette scène totalement surréaliste où une compagnie de CRS gendarmes entre dans un lycée de Grenoble, le lycée Aristide Bergès à Seyssinet pour être précis. Une vidéo initialement publiée sur la page Facebook "Grenoble en lutte" et que j'archive et reproduis ici, au cas où elle disparaîtrait de la grande plateforme bleue (assez encline à la suppression de pages militantes ces derniers temps …)
Proviseurs dans le viseur.
Face à ce qu'il faut bien qualifier de chaos sincère et d'impréparation manifeste, nombreux sont les chefs d'établissement à faire simplement et honnêtement ce qu'ils peuvent, à la fois pour rassurer les élèves et les familles, mais aussi pour s'assurer que tout ne se passe pas aussi mal que prévu.
D'autres hélas n'ont plus d'autre titre que celui d'auxiliaire de police, comme en témoignent par exemple les incidents survenus au lycée Hélène Boucher.
Ce lundi 27 Janvier, une cinquantaine de chefs d'établissements signent une tribune dans le Monde demandant que cessent des blocages devenus, je cite, "de plus en plus violents". Dont acte. Encore faut-il, comme pour toute violence, établir clairement la chaîne des causes et des (ir)responsabilités. Ce qui est en partie rendu en partie par la parution, moins de dix jours auparavant, dans Libération cette fois, du témoignage d'un proviseur-adjoint, témoignage dans la lignée des déclarations du syndicat (majoritaire) de personnels de direction indiquant que "beaucoup de collègues étaient sur le point de craquer".
Du témoignage de ce proviseur-adjoint on apprenait donc, sur un refrain désormais connu de la maternelle à l'université :
"(…) alléger l’organisation du bac, en tant que proviseur, c’était une excellente nouvelle. Mais en réalité, sur ce point, c’est tout l’inverse qui se passe. C’est encore plus compliqué qu’avant ! Du moins pour les chefs d’établissement. Je me retrouve à gérer ce qui était avant du ressort des services du rectorat : le choix des sujets, l’impression, les convocations pour ces fameuses épreuves communes de contrôle continu (E3C) des sortes de "partiels". On nous demande de mettre les élèves en mode examen… tout en continuant à faire fonctionner l’établissement normalement. C’est impossible. (…)
C’est difficile pour moi de tenir un discours positif sur cette réforme devant mon équipe, alors que je n’en pense pas moins. Sans le dire, ces E3C entament la liberté pédagogique des enseignants. Avec ce système, ils sont tous obligés de suivre la même progression dans les cours. Ils ne peuvent plus se permettre comme avant d’aborder les chapitres du programme dans l’ordre qu’ils veulent, ou s’attarder sur telle ou telle notion… Ils sont très contraints par le temps pour préparer les élèves à ces épreuves à mi-année. Leur chemin est balisé, comme si l’institution ne leur faisait plus confiance (…)
« Ce sentiment, je le ressens aussi à mon niveau. On nous demande des choses dont on ne comprend pas l’intérêt et on n’écoute pas nos remarques. Cette histoire de scanner les copies, par exemple. Quel intérêt ? Je pensais que c’était pour brasser les copies dans toute l’académie. Même pas. Elles sont corrigées par les profs du lycée. Alors pourquoi perdre du temps à numériser quand les profs sont au bout du couloir ? Je suis submergé de consignes pas claires, redondantes ou parfois sans aucun sens. Et je ne parle même pas de ces logiciels informatiques qui n’arrêtent pas de bugger, avec des interfaces pas abouties. Ces difficultés mettent toute la réforme par terre. J’ai ce sentiment d’un rouleau compresseur. Et d’une forme d’autoritarisme qui m’interroge sur le sens du métier. Lors d’une réunion avec notre hiérarchie, une collègue proviseure a eu ces mots : "Je vous en supplie, écoutez ce qu’on vous dit. Laissez nous faire, faites-nous confiance." J’y pense souvent."
Et puis il y a lérézococio.
Dernier point de cette tragi-comédie en trois actes, la question de la confidentialité des sujets, de l'égalité républicaine et des "bases nationales" de sujets. Que l'on peut résumer en une copie d'écran.
Un compte Instagram (je n'ai pris qu'un exemple, suffisamment complet et clair sur les intentions, mais il en existe des dizaines comme celui-ci, par région, par académie, par épreuve). Plus de 37 000 abonnés. Sans parler de l'immensité des comptes Snapchat et TikTok, autres réseaux composant le triptyque d'usage de cette génération.
<Mise à jour du 28 Janvier> Est en train de s'affirmer comme une référence le site "ccbac.fr" qui propose là aussi un très riche catalogue de sujets E3C, "classés et indexés ainsi que des corrigés !"
<Mise à jour du 28 Janvier>
Ce qui prouve plusieurs choses.
D'abord que ces E3C auront au moins eu pour mérite de valoriser certaines compétences informatiques et collaboratives n'entrant pourtant pas dans le champ du contrôle continu prévu sur l'année de première.
Ensuite, qu'il s'agit bien entendu d'un déni absolument caractérisé d'égalité républicaine devant un … "machin" dont plus personne n'est capable de dire s'il a davantage les spécificités d'un examen national ou les caractéristiques d'un contrôle continu propre à l'établissement. Ou les deux.
Enfin que la surveillance même de ces E3C pose problème puisqu'un très grand nombre de ces clichés ou certaines séquences Snapchat et TikTok sont parfois diffusées en live pendant les épreuves. Parce que bien sûr dans un très grand nombre d'établissements, aucune des conditions de surveillance minimale n'est réunie, y compris d'ailleurs dans ceux qui ne font face à aucune contestation ou blocage et dans lesquels, "on fait comme on peut avec les moyens du bord".
N'importe quel individu doté des deux neurones aurait pu expliquer au ministère que cela allait advenir. Qu'au regard des modalités même de cette "banque nationale de sujets d'examens" et des conditions locales de passation et d'accompagnement des élèves les sujets allaient nécessairement fuiter, parfois à l'initiative des élèves, parfois aussi à l'initiative des enseignants ou des chefs d'établissement eux-mêmes, et que tout cela allait, bien sûr, finir sur les réseaux sociaux qui sont l'antichambre des sociabilités scolaires.
N'importe quel individu doté de deux neurones aurait également pu alerter le ministre sur le fait que ces fuites allaient plonger les élèves (certains en tout cas) dans des affres d'indécidabilité forcément contre-productifs, puisque qu'aucun d'eux n'a la certitude que tel ou tel sujet va tomber mais que bien sûr le fait d'avoir la possibilité de consulter les sujets tombés est une boîte de Pandore que l'on ne referme vraiment jamais. Comme si au milieu de tout le reste il fallait encore ajouter une dose d'intranquille au quotidien de tous ces jeunes.
Mais pour le ministère, interrogé par France Info :
"Quant à la diffusion sur les réseaux, ce n’est pas un problème pour les équipes du ministre Jean-Michel Blanquer. (…) tant mieux, dit-on au ministère, si cela pousse les élèves à s'exercer et à travailler sur le programme."
Je. Non. Rien.
Goraficène.
Je suis de plus en plus convaincu que nous sortons de l'anthropocène pour pénétrer dans une nouvelle ère que ne peut-être autre chose que celle du Goraficène dans laquelle le temps du Groland sera (enfin) advenu. Et je dispose de preuves tangibles en soutien de cette affirmation. La dernière nous fut donnée le 21 Janvier dernier lorsqu'un retraité de 83 ans réquisitionné pour briser la grève en surveillant les épreuves E3C d'un lycée d'Indre-Et-Loire se foula malheureusement la cheville en trébuchant sur un muret de l'établissement.
Je ne commente même pas. Tout est là et de l'absurdité d'un monde. De notre monde.
Un éclair … puis la nuit.
Il doit être encore temps pour faire ce que réclament tous les gens intelligents et qui ont enseigné devant des élèves ces 10 dernières années : annuler et /ou banaliser l'ensemble des ces épreuves d'E3C et mettre en place un vrai et simple contrôle continu courant sur l'année, limité à un pourcentage du total du bac suffisamment faible pour ne pas répercuter de manière discriminantes les inégalités existant entre les établissements. Et puis c'est tout. Passer à autre chose. Laisser à cette jeunesse que l'on est si prompt à accabler la chance de vivre ses "années lycées" sans se poser, chaque mois, chaque trimestre, la question d'un nouveau choix, d'une nouvelle option, d'un nouvel enseignements de spécialité, d'une nouvelle épreuve E3C, d'un improbable futur flottant au gré des ajustements de la machine ParcourSup, dans des calendriers de plus en plus tendus, exclusifs, aliénants, multipliant les injonctions paradoxales. Comme si l'on voulait finir de s'assurer que seuls ceux à l'héritage suffisamment bourgeois auront encore une chance de passer au travers des mailles de ce qui devient, inlassablement, une machine à éreinter et à rendre docile.
<Mise à jour du soir> Deux photos commencent à circuler pas mal ce soir.
La première c'est celle des "suites" de l'arrivée d'une cohorte de gendarmes dans l'enceinte du lycée Aristide Bergès.
La même sans "montage" et sans texte ajouté.
La seconde c'est celle de ces tables et chaises renversées par les élèves du lycée Raval, Paris, 20ème. Aucun des sujets tirés n'avaient été travaillé en classe. Les élèves ont renversé tables et chaises. Epreuves reportées.
(j’ajoute qu’ils n’ont aucune notion de psychologie, leur façon d’ignorer et/ou de mépriser fait sortir les profs les plus calmes et les plus légalistes de leurs gonds, ceux-ci viennent grossir les rangs des opposants, la parole du gouvernement est décrédibilisée, inécoutable, et une fois que ce clapet a sauté il n’y a pas de retour en arrière possible) (des gens dont jusque-là la violence se limitait à un haussement de paupières sont dehors, dans une colère terrible) (et quand la hiérarchie montre sa volonté de réprimer, houlala) (les ambiances de fins d’année dans certains établissements (nombreux) vont être arghhh et ce sera logique)
Ayant beaucoup bénéficié et appris de l’Education Nationale dans ma jeunesse (grâce à ma méthode spéciale, qui consistait à faire attention aux cours), je suis fort marri de voir ce gouvernmental prenage des enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.
Merci. Je n’arrive pas à comprendre comment autant de « niaiseries – en québécois » sont possibles… et j’ai de plus en plus honte de la façon dont cette société traite la jeunesse.
Triste bilan et si réel d’un ministre incapable désigné par un président aussi peu compétant.
J’aimerai remettre de l’ordre et de la chronologie dans ce billet. D’abord, la situation actuelle dans le monde se rapproche, hélas, de :
1/ Groland (1992)
2/ Idiocracy (2006)
3/ Le Gorafi (2012)
Ensuite ce dernier à mettre à part : d’un cynisme sans égal puisqu’il a profité de sa notoriété pour pourrir ses pages de pubs, encarts publicitaires et autres trackers de régies, et ce depuis 2015. (sans parler du « produit dérivé » madame legorafi pretexte à plus de pub)
Certes il nous fait encore rire parfois, mais il nous tond quand même la laine sur le dos…
Quant au fond du billet, je n’ai malheureusement rien à ajouter.
Il y a deux idées parmi celles évoquées ici que tous, y compris les partisans de cette situation (si, si, il y en a !) doivent bien avoir en tête :
– contrairement à ce que les médias et la communication gouvernementale essaient de diffuser, les opposants sont majoritairement des personnes qui jusque-là ne s’étaient jamais fait connaître pour leur radicalité, et quelle que soit l’issue de ce mouvement, il aura donné naissance à des centaines, peut-être des milliers de personnes qui auparavant étaient fières de travailler et servir leur pays, et qui seront devenues bien malgré elles des personnes aigries qui feront de leur mieux pour saboter la machine qui les broie – et il y a fort à parier que cette confiance perdue ne sera pas récupérée, du moins pas pour tous les concernés
– avec les terribles images qui circulent sur le net, même des personnes qui jusqu’à maintenant se considéraient favorables aux forces de l’ordre vont en avoir peur, et ne plus leur apporter leur soutien premier. Si les forces de l’ordre se satisfont de faire peur aux gens qu’ils sont censés protéger, ce n’est sans doute pas un si grand problème ; s’il en reste parmi eux qui préféreraient avoir leur confiance, qu’ils se posent les bonnes questions et en tirent les conclusions attendues.