La 5 (re)G. Nous sommes tous des enfants connectés.

"1ère, 2ème, 3ème génération, nous sommes tous, des enfants d'immigrés connectés." Voilà ce que l'on aurait pu scander dans des manifestations défendant le déploiement de la 5G. Pendant que dans le camp d'en face, des hordes d'Amish rigoristes décroissants scanderaient en retour "les femmes au logis, les technologies aussi".

Capture d’écran 2020-09-21 à 17.01.49"PARCE QUE C'EST NOOOOTRE 5GGGGGGGGGG"

Maintenant qu'enfin le sujet du déploiement de la 5G suscite un débat de société, il résonne philosophiquement avec les horizons décroissants de la sobriété numérique et autres approches low-tech, mais croise également l'atavisme de l'effondrement comme résurgence périphérique de la théorie de la catastrophe et de l'accident chez Virilio

La 5 G donc. 5ème génération. Un "saut" technologique organisé, mesurable et également "marketé" autour de 3 critères premiers : vitesse, latence et coûts, auxquels il faut ajouter le 4ème critère de la connectivité. VLCC.

VLCC ? Ni oui ni non.

La 5G ira plus vite. A-t-on besoin d'aller plus vite ? Pour certaines applications, dans certains champs professionnels, oui. Pour d'autres … bien au contraire. 

La 5G permettra de diminuer le temps de latence – c'est à dire le délai pour que des données fassent l'aller-retour entre l'émetteur et le récepteur. Là encore a-t-on réellement besoin de réduire le temps de latence aujourd'hui ? Même réponse que pour la vitesse. 

La 5G permettra de diminuer les coûts, non pas pour les utilisateurs ou les consommateurs mais surtout pour les opérateurs concernant les coûts du réseau par rapport aux besoins des applications. L'idée étant autant de diversifier les réseaux à grande et à petite vitesse que l'opacité des facturations associées. Ou comme l'explique la page du groupe Thalès sur le sujet :

"Cette nouvelle approche permettra aux opérateurs de réseaux mobiles 5G de s’emparer d’une plus grande part du marché de l’IoT tout en étant capables de proposer des solutions économiques (sic) pour les applications à faible bande passante (sic) et faible consommation (sic)."

La 5G permettra de connecter toujours davantage de "choses" (l'internet des objets, en anglais "Internet Of Things"), là encore en s'assurant que cette connectivité se fasse plus vite et avec moins de temps de latence. Cette connectivité de masse est-elle nécessaire ? Oui pour le déploiement de l'infrastructure de ce que l'on appelle "l'internet des objets". Mais – c'est la vraie question – le déploiement de cette infrastructure d'un internet des objets est-il nécessaire et utile à la société et aux individus qui la composent ? Et bien là aussi cela dépend. Et non, jeune entrepreneur, la question elle n'est pas vite répondue

Connais Connectes-toi toi même.

Si l'on enlève la question du "coût" qui est techniquement très discutable au regard des nécessités d'équipements dédiés et de la répartition desdits coûts  entre l'état, les opérateurs privés et les consommateurs finaux (pour se faire une idée de la complexité de la chose, voir le dossier et les recommandations de l'ARCEP), les trois objectifs restants (vitesse, latence, connectivité) sont pensés en boucle auto-référentielle.

La "vitesse" est un rapport de la technique à elle-même mais pas aux communautés qui en sont les destinataires (sauf cas très précis). C'est déjà ce que l'on observe à l'échelle du trading à haute fréquence. "Nous" n'avons pas besoin que la technique aille plus vite. Mais la vitesse est devenue un objectif technique auto-déterministe qui permet à certains flux (boursiers notamment) de continuer de maintenir un équilibre métastable totalement détaché de l'humain.

Il en va de même pour la latence et pour la connectivité. "Nous" n'avons pas besoin de diminuer un temps de latence qui est déjà quasi-nul dans l'essentiel de nos usages y compris les plus "vitaux". Mais il s'agit d'imposer le récit sociétal d'un irénisme technologique (autour de la voiture connectée par exemple) qui présuppose et en quelque sorte "encapsule" la nécessité de ne plus penser la latence comme un délai triangulé entre un besoin exprimé, un objet ou service y répondant, et un individu en bénéficiant, mais comme une relation binaire d'un objet se répondant à lui-même sans qu'il ne soit plus en rien nécessaire ou préalable d'exprimer un quelconque besoin ni de l'adresser à un individu ou à un groupe.

Si l'on prend l'exemple des voitures connectées – que l'on dénomme abusivement "autonomes" alors qu'elles sont l'ultime et littéral parangon de la dépendance et d'inter-dépendances inamovibles – les objets techniques, les algorithmes, programmes et capteurs internes ou externes qui composent ces véhicules ou interagissent avec eux font en effet de toute micro-latence un potentiel accidentogène maximal. Mais si ce risque est présent, ce n'est pas parce que les choses (programmes, algorithmes, capteurs) vont trop lentement, c'est justement parce qu'ils vont (déjà) trop vite dans leurs boucles de rétroaction. Et que de la même manière qu'un Krach boursier peut advenir du fait des ordres s'échangeant en deçà de la micro-seconde (comme le premier Flash Crash de 2010), un accident de la route impliquant une voiture autonome peut également advenir et n'être pas évitable ou évité, soit du fait de la vitesse de l'échange des informations et données nécessaires à la prise de décision, soit du fait de la décorrélation entre la vitesse de prise de décision des véhicules "autonomes" et celle des véhicules "non-autonomes". 

Mais où est donc Ornicar Simondon ?

Le débat actuel autour de la 5G, et en laissant de côté les caricatures ridicules qui viennent aussi bien du camp des Amish décroissants se lubrifiant la lampe à huile que de celui des startuppeurs arrogants se pignolant la fibre, le débat de la 5G ne peut être ni posé, ni résolu, ni compris si l'on se contente d'espérer mesurer l'opportunité d'une technologie à l'aune de ses effets sociétaux immédiats ou à moyen terme. Pas davantage si l'on se contente d'en isoler des marqueurs pour légitimer leur développement ("la vitesse est importante car on a besoin d'aller plus vite" est une assertion qui n'a littéralement aucun sens, c'est pourtant celle que l'on entend le plus sur les plateaux radio et télé consacrés au sujet).

Ou comme l'a montré Simondon (ici paraphrasé par Antoine Fauchié) : 

"la perfection d’un objet technique ne correspond pas à son degré de résolution d’un problème, mais à la cohérence et la performance de son propre fonctionnement."

A ce titre et à ce titre seulement, le discours porté par les thuriféraires de la 5G est celui d'un objet technique parfait et totalisant. Ce qui ne veut pas dire que la 5G permette de résoudre quelque problème que ce soit (sauf ceux qu'elle auto-désigne ou qu'elle crée par son déploiement). Mais en résolvant (pour l'essentiel) des problèmes qu'elle seule adresse et pose, elle est une technologie "parfaite" au sens de Simondon.

Restent les arguments géopolitiques et concurrentiellement souverainistes consistant à expliquer que "si nous ne le faisons pas d'autres le feront et le font  déjà" et que "si nous ne le faisons pas nous dépendrons pour des données stratégiques d'opérateurs étrangers potentiellement hostiles". Arguments qui me semblent parfaitement valides au regard de la marche du monde, ce qui ne m'empêche pas de regretter qu'ils le soient, tout en mesurant l'immensité du naufrage de la réflexion stratégique sur la conservation de nos données (de santé par exemple …) et ce dès l'époque de la 1G. Mais pour le dire sobrement, il serait sot au regard des enjeux de nier cette réalité, a fortiori dans un contexte où l'on a beaucoup à apprendre (en termes de souveraineté technologique) de ce qui est en train de se passer aux USA autour du rachat / interdiction de TikTok.

Le marteau de la 5G et l'enclume de l'intentionnalité.

Aucune technique n'est neutre. Aucune technologie. Aucun artefact. Un usage massif ou dominant n'exclut pas des usages inattendus ou déviants, qui peuvent à leur tour devenir premiers. Les affordances premières d'un objet ne sont pas excluantes des secondes. Celles d'une infrastructure non plus. Pour reprendre l'exemple du marteau chaque fois mobilisé par les tenants du déploiement de la 5G (mais aussi parfois a contrario par ses opposants), certes un marteau est d'abord fait pour planter un clou plutôt que pour fracasser la tronche du premier amish venu. Mais il autorise en effet les deux. Donc si la 5G est un marteau il est vraisemblable qu'elle permettra en effet de planter des clous plus vite sans exclure qu'elle puisse également à la marge fracasser les libertés publiques d'individus ou de communautés désignées. C'est ce que l'on observe à chaque fois que l'on déploie, depuis plus de 30 ans, en Orient ou en Occident, des technologies de "surveillance" que l'on renomme plus tard pudiquement et hypocritement de "protection". Et pour cela pas besoin de 5G, la 1G suffit. 

Ce que l'on oublie en général dans la convocation de l'usage du "marteau" en défense moisie d'une pseudo neutralité de la technique ("on peut s'en servir pour faire le bien ou le mal") ou de sa non dangerosité ("ça n'empêche pas de se taper sur le doigt mais si on s'en sert bien …"), ce que l'on oublie c'est que fondamentalement le marteau est une extension, une concrétisation autant qu'une concrétion externalisée du poing. De notre poing. Et qu'à ce titre à chaque fois que l'on plaide la neutralité ou la non-dangerosité de la "technique marteau" c'est fondamentalement d'abord notre propre neutralité subjective que nous oublions commodément d'interroger. Si le marteau peut être utilisé pour planter des clous ou comme arme par destination, c'est parce qu'en tant qu'objet technique détachable (Simondon encore) il n'est rien sans intentionnalité. Il n'existe pas sans notre intentionnalité. 

Or c'est cette intentionnalité de la technique – ou, si l'on préfère, la potentialisation de cette intentionnalité – cette intentionnalité des objets comme des infrastructures techniques, qui détermine leur capacité de nuisance ou d'émancipation. C'est pour cela – notamment – que je défends et illustre à chaque fois que je le peux la thèse des architectures techniques toxiques sur Facebook par exemple. Car dans une approche structuraliste de ces biotopes informationnels, il est des architectures techniques qui optimisent et maximisent des potentialités toxiques et qui en plus sont explicitement pensées pour cela.  

L'autre principal problème de la 5G, qui était d'ailleurs aussi celui de la 4G et de la 3G, et qui demeure celui de l'ensemble de ce que l'on nomme les "technologies de l'information et de la communication", l'autre principal problème est celui d'un décrochage dans ce que Gilbert Simondon (toujours) nomme la "concrétisation" et la "naturalisation".

Pour faire (vraiment très très) simple, le concept de "concrétisation" chez Simondon désigne : 

"La concrétisation y est un « processus » par lequel les objets techniques progressent de manière analogique aux êtres vivants."

Quant à la "naturalisation"

"cette notion, absolument fondamentale, vient après celles de concrétisation et d'individualisation (…). La naturalisation des objets techniques découle du progrès technique, puisque « l’évolution progressive des techniques, grâce à la plus-value amplifiante de chaque invention constituant un objet, fait passer les effets naturels dans le monde des techniques, ce qui a pour résultat le fait que les techniques, progressivement, se naturalisent."

Ce que mobilise, en creux, tout le débat actuel sur la 5G – et ce qui fait qu'il est parfois si vif et apparaît aussi parfois si caricatural – c'est notre rapport à la fois individuel et collectif à cette concrétisation des objets techniques que concerne le déploiement de la 5G (voitures autonomes, médecine à distance, surveillance massive, internet des objets …) mais également à la naturalisation du réseau 5G en tant qu'architecture technique totalisante et donc "naturalisable". 

Toujours chez Simondon, dans le processus de "concrétisation", "chaque élément structural remplit plusieurs fonctions au lieu d’une seule" et cela fait aussi – pour la concrétion puis la naturalisation de ces objets techniques particuliers que sont algorithmes et programmes – que nous avons grand peine à les circonvenir pour les circonscrire et les adresser à un usage qui soit analysable en termes rationnels et objectivables de coût bénéfices / risques.

Encaisser 5G.

La 5G … Cette cinquième "génération" de technologies de télécommunications est aussi celle de la 5G au sens de l'unité d'accélération mobilisée notamment en aéronautique

"Cette accélération résulte du vecteur somme des forces non gravitationnelles appliquées à un objet libre de mouvement. Les accélérations qui ne sont pas dues à l'effet de la pesanteur sont appelées « accélérations propres ». Elles provoquent des contraintes et des déformations mécaniques sur les objets qui sont alors perçues comme un poids."

Littéralement autant que métaphoriquement la 5G est une "accélération propre" qui provoquera nécessairement des contraintes et des déformations non pas seulement sur des objets techniques mais sur l'ensemble du corps social et l'organisation politique de nos communautés. Et il n'est pas exclu que cela soit en effet vécu et perçu par certains avant tout comme un poids plutôt que comme une allègement ou une fluidité. Refuser de poser ces questions ou de les envisager comme horizon est sociologiquement coupable et politiquement irresponsable et dangereux. 

Comme les pilotes de formule 1 ou d'avions capables d'encaisser des accélérations de plusieurs "g", de plusieurs fois le poids de leur corps, notre utilisation de ces écosystèmes techniques peut également nous soumettre à des effets d'accélération qui finissent, si nous n'y sommes pas correctement entraînés ou préparés, par nous écraser, par nous tasser ou nous mettre dans la nasse. Et la 5G potentialise aussi ces accélérations nouvelles. Une potentialisation qui sert systématiquement les mêmes intérêts, des mêmes communautés. Villes plutôt que campagnes. Riches plutôt que pauvres. Il n'est pas que la sociologie qui soit un sport de combat. La connectivité l'est également.

Par ailleurs et ce n'est pas qu'une boutade, prétendre réfléchir sérieusement au déploiement de la 5G dans un pays qui compte encore autant de zones blanches, c'est un peu comme inventer le Kebab sans avoir pensé à la sauce blanche. 

1ère, 2ème, 3ème, 4ème et donc 5ème génération, nous sommes tous, aujourd'hui, des enfants de la technique. Ce qui ne nous exonère pas de déployer un discours critique émancipateur pour s'extraire de cette famille à chaque fois qu'elle n'est que contrôle, carcan et coercition. 

To déploie Or Not To déploie la 5G ?

Déployons mais. Ou plutôt déployons si. 

Déployons la 5G si nous sommes capables d'organiser ce déploiement en contrepoint d'une réorganisation massive de notre rapport à la vitesse, à la latence, et à la connectivité.

Déployons si nous sommes capables de ralentir quand il n'est pas nécessaire d'accélérer autrement que par la potentialité qui rend l'accélération possible.

Déployons si nous sommes capables d'attendre et de faire de cette attente de réponse, de cette latence, l'espace fécond d'une réflexion, d'un ralentissement ; contre la dynamique d'un asservissement à la vitesse qui concourt à l'acceptation sociétale d'une impossible responsabilité de la technique ("accountability") parce qu'elle irait … simplement trop vite.  

Déployons si nous sommes capables de "dé // connecter" des infrastructures techniques qui écrasent des espaces sociétaux et informationnels nécessitant une forme de proximité que détruit et dénature chaque promiscuité qu'instaure l'hyperconnectivité à trop grande vitesse sans latence et à moindre coût. Ainsi de l'hybridation des espaces d'échanges interpersonnels et mass-médiatiques sur les réseaux sociaux.   

Déployons la 5G si nous sommes capables à tout moment d'en limiter à la fois l'échelle, le cadre et l'envie. Le rapport à l'information nécessite de pouvoir disposer d'architectures naturelles ou artefactuelles qui ne sont pas uniquement celles de la vitesse mais aussi du ralentissement ; qui ne sont pas uniquement celles de suppression de la latence mais de son augmentation ; qui ne sont pas uniquement celles de l'hyper-connectivité mais aussi celles de la déconnexion. Je répète. Déployons la 5G si nous sommes capables à tout moment d'en limiter à la fois l'échelle, le cadre et l'envie.

Au regard de ce qui a été fait jusqu'ici, il est hautement improbable qu'une décision politique aille dans ce sens. Mais ce n'est pas une raison pour cesser de la réclamer ou d'en rappeler l'urgence à l'échelle de chacun de nos territoires 🙂

[Addendum]

Au moment de publier cet article je découvre sur Twitter la prise de position de Félix Tréguer s'exprimant au nom de la Quadrature du Net, dont je partage l'essentiel et qui a l'avantage d'être beaucoup plus synthétique que cet article. Voici ce qu'il écrit

"À Lyon pour une journée d'action contre la #5G. Pour dire que, depuis son positionnement spécifique, @LaQuadrature est globalement solidaire de cette opposition populaire.
Parce que la 5G et son monde sont contraires au projet politique qui nous réunit. Parce que, tout en constatant les affres de l'informatisation et l'échec global de nos luttes pour un Internet libre, on peut continuer à penser que le numérique pourrait avoir un visage bien différent, et que manifestement la #5G nous éloigne toujours plus de cet horizon …
Parce que, à les lire, le futur que les promoteurs zélés de la #5G nous préparent, c'est l'accélération de presque tout ce qui déraille déjà dans la société numérique : société « sans contact », automatisation, déshumanisation. Future=Now+MoreOfTheSame
Parce que la #5G, toujours à lire les industriels qui planchent dessus, c'est notamment la fuite en avant programmée de la société de surveillance : vidéosurveillance et autre gadgets de la #Technopolice, #IoT spywares, etc.
Parce que les discours des défenseurs de la #5G contribuent dores et déjà à instituer le monde-machine qu'ils fantasment, à le banaliser, à le rendre incontournable et désirable, à orienter les investissements et la R&D. Que, hélas, leur science fiction transforme notre réalité.
Parce que la #5G est une technologie technocratique et coûteuse, qu'elle est imposée par « en haut » en raison d'intérêts économiques et politiques dans lesquels nous ne nous retrouvons pas. Et qu'en dépit de tout cela, le pouvoir a l'audace de la présenter comme incontestable."

Dans un (tout) autre genre et avec un point de vue contraire à celui di-dessus, la prise de position du Parti Pirate sur le sujet

[Addendum à l'addendum]

Si les questions de "Low Tech", de décroissance ou de sobriété numérique vous interrogent et/ou vous intéressent, une porte d'entrée féconde – parmi d'autres – est celle des travaux que mène Alexandre Monnin qui parvient même – et ce n'est pas le moindre de ses mérites – à faire étudier ces questions dans un master dédié porté par une école de commerce 🙂

[Tu as trouvé cet article intéressant ?]

Et bien sache que je viens de publier un ouvrage encore plus intéressant sur plein de sujets ayant trait au numérique et à nos démocraties. Pas cher. Et que te le procurer est une idée qui mérite d'être étudiée 🙂

5 commentaires pour “La 5 (re)G. Nous sommes tous des enfants connectés.

  1. ILS N’AURONT JAMAIS CE PLAISIR
    de METTRE EN MARCHE CETTE HORREUR.
    L’UNIVERS ENTIER EST A L’OUVRAGE ET pour les en EMPECHER …( c’est déjà décidé!)… d’ËTRE INSTALLE !

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