G. Siemens propose une présentation powerpoint et ses commentaires enregistrés sur le "connectivisme" ou la "manière de repenser l’apprentissage à l’ère digitale." Dit comme cela (c’est la loi du genre avec les powerpoints …) il faudrait un ouvrage entier, mais quelques diapos suffisent ici pour apporter un très bon éclairage sur l’impact supposé des technologies RSS, des blogs et autres outils du web 2.0 (tags, folksonomies …) par rapport aux processus d’apprentissage. En écoutant les commentaires de la 6ème diapositive qui affiche :
- "I am not the Network. I am on my own network
- Pattern recognition (not information processing)"
je repensais au commentaire de Jean-Michel suite à ce billet et au processus de recherche d’information comme relevant de plus en plus (dans le contexte qui nous intéresse : rss, blogs, folksonomies etc.) de ce que Lave (& Wenger) appellent l’apprentissage par la légitimation de la participation périphérique ("Legitimate Peripheral Participation") avec l’idée selon laquelle j’apprends davantage quand je suis en situation de participation périphérique (co-apprentissage) que quand je suis au centre de l’action d’apprentissage (dans ue relation plus hiérarchique : enseignant => apprenant). Cela peut se décliner de la même manière dans le contexte actuel de la recherche d’information : je trouve et rassemble plus rapidement suffisamment d’éléments pertinents par cette observation périphérique (= à la marge) des informations circulant dans la communauté d’intérêt que je me suis appropriée que si j’étais dans le cadre d’une recherche plus "processuelle". Ce qui revient également à énoncer la première loi de la sérendipité : "Je trouve plus et mieux quand je ne cherche pas" 🙂
(via Weblogg-ed)
C’est un peu tard pour le commentaire, mais je passais alors…
Concernant le LPP (legitimate peripheral participation), la notion représente une participation de novice (en périphérie)à une communauté d’appartenance d’autres (légitime)aux savoirs mieux étayés.
Cette participation périphérique favorise une immersion dans une communauté saturée par les savoirs être et savoir-faire des collegues. Le but est d’acquérir les connaissances pour devenir un joueur à part entière (contribution)et non plus un apprenti en périphérie (moins productif).
La différence entre la version de Siemens et la théorie Connectiviste http://www.elearnspace.org/Articles/connectivism.htm qu’il avance est significative. Lave & Wenger présentent une théorie des communautés de pratique, l’apprentissage et les connaissances sont générés par et pour maintenir la communauté.
Tandis que le Connectivisme de Siemens présente une version réseau: l’environnement devient une sorte d’extension cognitive, ou tant les objects que les sujets deviennent des ressources informationnelles (contacts, potentialités diverses) pour l’individu. Ils sont représentés par des nodules sur le réseau, des répertoires de connaissances que l’on se doit de cultiver. Le tout s’appuie sur une notion de distribution des ressources dans l’espace et le temps qui contraste avec la notion de stockage des connaissances. On se voit exploiter (sans connotation péjorative)son environnement informationnel. Le tout ressemble un peu à ce que vous avez discuté dans le billet qui parle de ‘trouver’ plutôt que de recherche.
L’anthropologue Wittel, parle à son tour de socialité informationnelle(pas de lien malheureusement). La socialité informationnelle est ponctuelle, sert l’occasion, le projet, la situation (tout comme le Connectivisme de Siemens). Tandis que la socialité narrative a un élément temporel et situé plus soutenu et est générateur de communauté (à la Wenger) On y revient on ne fait pas que passer.
Que penser de ces nouvelles dynamiques?
Lien vers le texte de Wittel
http://tcs.sagepub.com/cgi/content/short/18/6/51