Wikipedia est souvent (et à raison) présenté comme LE modèle de la coopération à l’échelle de la planète et du savoir encyclopédique. Sauf que d’après les chiffres présentés par Jimmy Wales, 2% des wikipédiens sont à l’origine de … 75% des changements et modifications d’articles. Démonstration s’il en est qu’à l’échelle de la planète comme à celle de micro-communautés, il y en a toujours qui collaborent plus que d’autres.
(Via Joho)
oui certes, l’investissement individuel varie… individuellement.
ce qui m’intéresse, au-delà du ratio, c’est la possible reconnaissance du travail de chacun à sa juste mesure. les moyens techniques de suivi de l’activité permettent de l’évaluer très précisément, individuellement. du coup, la reconnaissance va à ceux qui participent le plus activement à la communauté.
ainsi, la rodomontade et la gloriole pour des hauts faits passés ne suffisent plus pour occuper une position de pouvoir dans une communauté structurée par des processus logiciels.
voir sur le sujet : l’émergence de l’intelligence open source (http://www.boson2x.org/article.php3?id_article=42) ; sphère publique et espaces procéduraux (http://www.boson2x.org/article.php3?id_article=144)
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Ne peut-on pas d’avantage conclure que certains sont plus productifs que d’autres tout simplement ? Ou plus passionnés, ou plus investis…?
L’aspect de « reconnaissance » évoqué par Michaël me paraît également faire partie intégrante de l’intérêt de « l’outil »
(PS : merci pour les liens supplémentaires)
Michael> Rien à ajouter. Si ce n’est merci pour le rappel de ces deux excellents articles.
Miss Tics> OUI. Bien sûr les chiffres tels que reproduits « froidement » dans mon billet ne signifient pas grand chose. Il faudrait déjà ramener ces 2% au nombre des collaborateurs wikipédiens … ce qui nous amènerait bien au delà du « staff » des compères Diderot et d’Alembert. Donc cela ne dit rien de plus que ce que l’on sait déjà par ailleurs sur le fonctionnement des communautés (d’intérêt et/ou de pratiques). Mais c’en est une bonne illustration à un niveau d’échelle jamais atteint.
Je crois qu’il est imprudent d’appliquer des critères moraux à ce genre d’analyse. Il s’agit, à mon avis, surtout de la confirmation que dans ces processus, comme ailleurs dans les médias, des « gate-keepers » émergent. Sans doute on pouvait s’en douter, mais il est important de le chiffrer.
Dire que ceux-ci ne sont pas en position de pouvoir, ou que celui-ci est justifié par leur travail me paraît très aventureux.
Cela n’ote rien à l’intérêt de Wikipédia, ni pour son contenu, ni pour son processus, mais il faut le dégager de l’idéologie bien pensante qui l’entoure trop souvent pour pouvoir l’analyser plus lucidement.
Donc, au-delà des chiffres, il serait important d’analyser les réels processus sociaux d’émergence des nouveaux gate-keepers.