Eeeeeet oui. Bientôt les vacances. Et la première année universitaire d’Affordance qui se termine. Quelques réflexions avant de changer de rythme (637 billets en moins de 10 mois, soit plus de 2 billets par jour, WE inclus … changer de rythme donc …)
Les (presque) 10 droits du "blogueur scientifique" :
- Le droit d’être redondant, mais pas trop. Sur une thématique et/ou un sujet donné, vous avez peut-être lu certains des billets publiés ici en d’autres contrées blogosphériques ou au détour d’un autre fil RSS. Mais si j’essaie, via ces billets, de transmettre, d’informer et de faire partager, je travaille aussi pour moi, je publie/catégorise/organise des informations qui me seront égoïstement utiles pour un prochain article, un prochain cours, une prochaine conférence. Car ce weblog est avant tout mon outil de travail, ma paillasse, ma machine à café. Le droit d’être redondant donc.
- Le droit au hors-sujet, mais pas trop. Parce que parler du boulot c’est bien, mais ça n’empêche pas l’indignation, la réaction épidermique, l’énervement.
- Le droit de ne pas avoir le temps. De blogguer … De mettre à jour sa blogroll … Et de laisser (provisoirement … ? …) tomber en déshérance des projets annoncés parce que d’autres les ont repris et en mieux (mais en moins francophone …)
- Le droit d’être elliptique et imprécis, mais pas trop. Parce qu’un billet N’EST PAS un article scientifique.
- Le droit de jargonner, mais pas trop. On n’est pas sur un skyblog. Diantre ! Par la malepeste !
- Le droit de ne pas répondre à tous les commentaires.
- Le droit au manque de rigueur dans l’indexation, mais pas trop. Oui il y a plein de catégories. Oui certaines sont suralimentées et d’autres "sous-traitées". Oui l’archivage thématique des billets est parfois redondant, parfois inapproprié. Mais bon ! Vous avez tout de même en sus des précédentes catégories : des archives mensuelles, un moteur de recherche interne, et des tags.
- Le droit d’être statophile, mais pas trop. (Statophile : de stato- pour "statistiques" et -phile pour "aimer", se dit de celui qui aime à regarder les statistiques de fréquentation de son blog. Les non-blogueurs disent aussi "nombriliste").
Des droits, et quelques devoirs …
- Le devoir de ne pas être anonyme. Si l’on veut qu’une "blogosphère scientifique" puisse un jour vouloir dire quelque chose et pour ne pas entretenir la confusion déjà très répandue entre autorité et notoriété.
- le devoir de citer et de vérifier ses sources.
- le devoir de pédagogie. (qui est imposé par le droit de jargonner)
- le devoir de répondre aux commentaires appelant une réponse. Sinon, autant continuer à écrire tout seul des préprints ou à remplir des compte-rendus d’activités 😉
Et tout cela pour quoi ?
Après une année "en solitaire" sur Affordance, je retiens que l’expérience acquise sur Urfist.info pendant un an m’a permis de savoir que je pouvais me situer immédiatement à un rythme de publication assez haut. De savoir également quels étaient les thèmes (catégories) que je souhaitais traiter. D’acquérir enfin la maîtrise de ces outils (aggrégateurs notamment) qui permettent de suivre en temps réel un nombre impressionnant de sources (784 "flux naturels" à ce jour dans mon aggrégateur, sans compter donc les méta-flux et les flux dynamiques issus ou construits sur la base de requêtes).
Et au final ?
Une activité qui relève majoritairement du profil du "linker" plutôt que de celui du "publisher".
Et plusieurs impressions diffuses …
La première est celle d’avoir été un "passeur". Passeur d’idées entre des débats, des thématiques et des lectures anglo-saxonnes souvent ignorées ou "sous"-traitées du simple fait de la barrière linguistique. De ce côté là, je crois que nombre d’étudiants (du DEUG au Doctorat), et peut-être quelques collègues ont trouvé ici une ouverture vers des questionnements que chacun est ensuite libre de suivre ou d’ignorer.
L’impression également d’avoir beaucoup "capitalisé" sur ma propre activité de "bloggin scientifique" : qu’il s’agisse de veille, d’approfondissement de thématiques de recherche, d’élaboration de nouvelles pistes de recherche et/ou d’enseignement, je n’ai pour l’instant fait que commencer à effleurer la réutilisation possible des 600 billets publiés cette année. Concrètement, à chaque fois que j’ai été sollicité pour un article, un cours ou une conférence, le temps que m’a fait économiser ce réservoir d’idées "déjà-classées-déjà-assimilées-et-ne-demandant-qu’à-être-réexploitées" fût considérable.
L’impression enfin d’avoir trouvé une "ligne éditoriale" a peu près cohérente. Il existe naturellement des proximités, des parentés, mais je crois qu’au final – à vous de confirmer ou d’infirmer – Affordance est doté de son "style maison", et que si l’on y retrouve des choses blogguées ailleurs et/ou par d’autres, on les y retrouve traitées (un peu) différemment. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de redites ou de hâtifs copier-coller, bien au contraire, ils/elles sont assumées (cf supra "Droit numéro 1").
Que reste-t-il de cette année ?
Quel fut l’événement majeur de cette année du point de vue de ma très subjective lorgnette ? La science 2.0. Si la mayonnaise prend, c’est à mon avis de ce côté là que viendront les principales avancées et les principaux débats de l’année à venir. Voilà pour le côté clair … Côté obscur, l’extraordinaire vitesse et dynamique de concentration qui se met en place dans le domaine des industries culturelles (je pense notamment à la chaîne du livre), la cristallisation qu’Internet et ses trois "grands" (Google, Yahoo! et Microsoft) stigmatisent. L’année à venir s’annonce Epic.
Ce que j’ai essayé de faire : garder un ton ou plutôt un angle "recherche / métier". C’est à dire ne pas parler de l’actualité politique (et ce ne fut pas facile au regard de l’actualité de cette année écoulée … heureusement que je dispose de lectures cathartiques …), ne pas "poster pour poster" (et vous éviter les notes sur "je vais prendre des vacances" ou "la fréquence de publication va se ralentir pendant 2 semaines" ou "je suis de retour de vacances" …).
Quel investissement ?
Grand. Trop peut-être. Difficile d’évaluer le temps (veille + rédaction des billets) consacré à ce blog cette année. Mais disons a minima entre une heure et demi et deux heures par jour s’il faut faire une moyenne (en général tard le soir, je n’ai pas la télé et j’habite en Vendée 🙂
Et les chiffres ? Ils sont où les chiffres ??
Ah oui, les chiffres … Ok, Ok …
10 mois (Septembre – Juin 2006) et :
- 637 billets
- 506 commentaires
- 92 500 visites
- 115 trackbacks
- et en gros et à la louche 200 à 300 visiteurs uniques par jour (les bons jours) avec des moyennes de 600 pages vues par jour toujours, et toujours à la louche. Seuls point sur lequel s’accordent les différents outils de mesure d’audience implantés sur ce blog (voir plus loin) : c’est le lundi et le mardi que vous le lisez. Sur ces deux jours, je dépasse allégrement les 400 ou 500 visiteurs pour ensuite chuter brusquement. Etrange comprtement dans lequel je subodore une survivance des reflexes liés à le lecture de Newsletters, lesquelles étaient en général hebdomadaires et envoyées le vendredi soir pour être lues dès le lundi matin. Mais si vous avez d’autres explications … Pour le reste, j’avais prévu une analyse croisée des données compilées et corrigées des variations saisonnières en provenance des services analysant en temps réel ce blog à savoir Xiti, Mapsurface et GoogleAnalytics pour démontrer à quel point les chiffres ne peuvent qu’être qu’à la louche … mais je viens d’effacer le beau fichier pauvre point péniblement réalisé avec force copies d’écran.
AAAARRRRRGhhh. SNNNIFFF. BouuOUUOOUOUh. <== pleurs de blogueur
Voilà, voilà … A vous de jouer maintenant. Pour me consoler d’avoir perdu ce beau fichier plein de chiffres, jettez-vous sur les commentaires pour me dire pourquoi vous lisez affordance, pourquoi c’est bien ou pas bien, comment ce pourrait être mieux, etc … etc … que le nombre de commentaires (506 dont presque une moitié de moi-même répondant aux commentaires …) dépasse celui des billets (637) 🙂 Et si vous ne savez pas par où commencer à commenter, répondez à cette seule question : Pourquoi lisez vous Affordance ?
A prévoir : rythme de publication en décrue jusqu’au 14 Juillet. Puis vacances. Reprise des activités d’ici fin Août.
10 mois déjà?! C’est un succès. Et ces droits du blogueur scientifique vont peut-être en convainvre qquns de commencer l’aventure.
Il manque encore qqchose dans les blogs (et Internet en général – quand on s’en sert comme média) c’est la profilation de l’auditoire. Qui nous lit? En mass média, le nombre et la portée nous permet de recouper les statistiques nationales et connaître ceux qui nous lisent / écoutent /visionnent.
Avec des micro-auditoires, il est dur de connaître la « qualité » des lecteurs. C’est ce qui a été perdu en quittant les newsletters pour le fils web (rss).
Mais le scientifiques ne cherche pas nécessairement un grand auditoire (sinon il doit faire de la vulgarisation).
Moi je lis Affordance pour savoir ce qui t’intéresse, les liens que tu offres et les idées brassées sur un sujet qui m’intéresse. Un peu par serendipité…comme pour tous les blogs.
Je lis Affordance pour ses informations pertinentes, rapides, sur des thématiques à la fois précises et ouvertes et aussi pour son ton dynamique, détaché et un peu ironique!
…Et de façon détournée, pour avoir de tes nouvelles ;-))
Je lis Affordance car vous me donnez le poul de ce qui se passe au niveau de plusieurs secteurs relatifs à internet et la numérisation, et pas seulement au niveau de ceux qui m’intéressent spécialement. Ca me permet de mieux
comprendreappréhender mon domaine en le replaçant dans un contexte plus vaste. J’aime bien en effet le ton personnel mais plein de retenue et d’humour discret. Je lis le lundi particulièrement car en début de semaine j’imagine que j’aurai le temps plus tard de rattraper mon retard, ce qui ne se vérifie plus quelques jours après 🙂Je suis chargée de veille, -et une ancienne élève de Mme Herzhaft qui m’a fait connaître l’URFIST- et je vous lis pour être au courant de l’actualité, de même que je lis Jean Véronis et Christophe Asselin. J’ai un fil rss donc je vous lis au fil des parutions et je n’ai pas d’explication pour votre affluence de début de semaine…
[je lis Affordance parce que je vis en Vendée 😉 et que je regarde assez peu la télé]
C’est un pont entre sciences de l’information et de la communication ; nous en avons besoin pour avancer dans les projets de bibliothèques publiques.
La question de la publication scientifique ne me concerne pas, mais le statut de l’enseignant-chercheur-blogueur, si, car cette tâche devrait être inscrite dans son emploi du temps . Mais : voir Libé du jour « pauvres esprits » in http://www.liberation.fr/page.php?Article=393163
Continuez ! Sinon …
Olivier,
D’abord j’ai commencé le commentaire, puis je me suis dit que mieux valait faire un billet : http://adscriptum.blogspot.com/2006/06/blogs-and-folks-and-rocknroll.html
Cordialement,
Jean-Marie
Martin, Lise, Sophie, Marie-Christine, Michel, Jean-Marie > Merci en vrac pour : le retour de ce micro-auditoire, le lien vers l’article de libé, le commentaire transmué en billet et … votre fidélité 🙂
(réflexion) > Droits et devoirs du bloggueur (scientifique)
Olivier Ertzscheid profite de la rupture liée aux vacances pour faire un bilan de son expérience de bloggueur et partager avec nous sa perception des droits et devoirs du bloggueur. Certainement à lire par tous les (bientôt) bloggueurs, pour remettre ce
Droits et devoir du bloggueur (scientifique)
Lecture utile pour tout blogger/blogueur, scientifique ou non : droits et devoirs du blogueur.Le rythme effréné du rédacteur laisse pantois d’admiration. Qui dit mieux ?