C’est donc la rentrée pour tout le monde, y compris pour les rumeurs autour de Google. L’une des plus crédibles concerne le lancement d’un service d’archivage du web made in Google. Non content de piquer des partenaires à l’OCA en numérisant plus vite qu’elle (l’université de californie), et au regard des noms de domaine récemment achetés par Google, l’ogre de Mountain View pourrait bientôt lancer un service similaire à la Wayback Machine. M’étant suffisamment énervé ces derniers jours contre Google, je vous fais grace des mes réticences à voir se dessiner le contour d’une chimère représentant une pieuvre avec une mémoire d’éléphant. Ceci étant, l’historique de la construction de la "mémoire de Google" est intéressant à plus d’un titre.
- Phase 1 (hier) : Google s’approprie la mémoire originelle du Net via l’exclusivité de l’accès aux forums Usenet, consultables uniquement depuis l’onglet Google Groups. Mémoire historique.
- Phase 2 (aujourd’hui) : Google construit un formidable outil de profilage planétaire reposant sur la compilation (et la marchandisation) de nos mémoires "intimes" (ce sur quoi l’on clique, les sites que l’on visite, les courriels que l’on envoie, etc., voir une analyse plus détaillée ici). Mémoire personnelle.
- Phase 3 (demain ?) : Google s’il propose un service similaire à la Wayback Machine, c’est à dire reposant sur l’archivage systématique d’un très grand nombre de sites (ce qu’il fait par ailleurs depuis des lustres avec sa fonctionnalité de "cache"), réalisera le hold-up parfait en s’appropriant toute la mémoire scripturale (au sens d’écriture numérique) du net, celle du web en train de se faire, de s’écrire, tel un permanent palimpseste. Mémoire vive.
Mémoire historique et à long terme.
Mémoire personnelle et à court terme.
Mémoire de travail et mémoire vive.
C’est pas encore le mundaneum, mais le Memorandum commence à prendre corps digital.
Update de 6 jours plus tard : la mémoire des hommes et aussi celle des lieux. Mémoire géographique.
Oui c’est inquiétant, non pas que l’archivage des pages soit dangereux, mais que Google s’approprie tout le web, alors que le service Wayback Machine existait déjà. Ce sera autant d’espace publicitaire en plus 🙁
Il faudrait que le monopole intellectuel tombe sous le coup de la loi anti-trust ! 🙂
Et là, on nationalise Google !
Et le tour est joué.
Non ?
(j’ai dit une bêtise, là ? 😉 )