Le livre à l’ère du numérique

Slf
Vient de paraître … le dernier numéro thématique des "Cahiers de la librairie". Avec à l’intérieur la plus belle définition d’Internet qu’il m’ait été donné de lire, et à mon sens l’une des plus justes :

  • "(…) repensez à Daniil Harms, ou Mandelstam : cet écrivain assassiné en 1942 dans la furie staliniste, un ami sauve une valise de manuscrits. Il ne sera réédité que dans les années 1970, en anglais, puis en allemand. Il n’aura jamais cessé pourtant d’être un des écrivains les plus importants de la littérature russe contemporaine, et sans livre. Internet, pour moi, c’est cette valise. La possibilité que la littérature puisse mordre, parce que le monde qu’on nous fait ne nous convient pas, et quand bien même on serait privé de tout le reste." François Bon (article complet disponible en ligne).

Pour commander le numéro : en ligne par ici,  125p, 16 €, diffusion Verdier/CDE.

Dans un mois, dans un an, dans 5 ans peut-être, nombre des arguments, des avertissements, des prémonitions, dans rancoeurs, des contre-arguments, des colères, des écoeurements, des analyses, des réflexions, des témoignages présentés dans ce numéro seront contredits ou tout au contraire confirmés. Peu importe. Car rarement publication professionnelle aura présenté et réuni un si stimulant florilège de questionnements. Rarement la diversité des horizons de discours des contributeurs (universitaires, consultants, libraires, éditeurs, auteurs, journalistes …) aura si intelligemment contribué à éclairer l’ensemble d’une thématique si complexe et si ramifiée. Le texte de chacun ayant été écrit dans la plus parfaite ignorance de celui des autres, leur juxtaposition au sein de ce volume donne à chacun d’entre eux un relief que leur singularité leur aurait interdit.

Pour cela, un grand merci à Christian Thorel. Pour l’initiative de ce numéro également et pour l’active sensibilisation/mobilisation qu’il entretient sur ces terres de convergence entre papier et numérique. "Un
libraire de l’offre, et non pas de la demande
". Ce qui me semble une
définition adéquate de la librairie indépendante. A la lecture de ce
numéro, vous serez convaincu que celle-ci ne manque pas d’atouts.
Peut-être manque-t-elle juste (temporairement) d’atours. Mais elle en a
plus d’un – tour- dans son sac livre. D’autres réfléchissent aussi à ces questions. Il sont à écouter par ici.

(Z’en parlent aussi : Joël Ronez, François Bon, Alain Giffard)

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