Une offre de webmail avec une capacité de stockage simplement … illimitée. C’est Yahoo!, "opérateur historique" sur ce segment, qui franchit donc le cap en premier. Cette annonce n’est pas en elle-même une surprise. Il était écrit qu’un jour ou l’autre, celui-ci ou celui-là franchiraient le pas. Gageons d’ailleurs que le second ne tardera pas à rejoindre le premier sur la question. Mais il faut en la matière voir au-delà des apparences. Il ne s’agit pas que d’une bataille de l’offre entre les deux géants. La capacité de stockage de nos mails renvoie à différents horizons de nos vies : le public, le professionnel, et l’intime. Trois horizons jadis distincts et aujourd’hui réunis (dérive des "continents documentaires" et "dérives" tout court), trois horizons soumis à un intense processus de marchandisation et d’industrialisation. Cette offre de Yahoo! est donc à mon sens principalement un moyen de capitaliser une immense richesse sur laquelle il reste encore bien des empires commerciaux à construire. Cette richesse est celle de la part de nos vies, de nos désirs, de nos actions, de nos envies, que, délibérement mais le plus souvent en toute innocence, nous donnons à lire aux moteurs. Des moteurs comme autant de facteurs. Des facteurs sans déontologie précise. Des facteurs qui lisent nos lettres, par dessus notre épaule.
(Via : 2083, Transnets, Techcrunch)