L’instituteur, le curé et le pasteur : pièce en un acte

"Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la
différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais
remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en
approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice
de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance.
"

DCD (Droite Chrétienne Décomplexée). Je ne vais même pas me risquer à commenter …

<Update du lendemain> Ouf … nous ne sommes pas seuls …

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</Update>
<Update du surlendemain>

La ligue des droits de l’homme s’en trouva émue et se fendit d’un communiqué (signalé en commentaire de ce billet) dont je reproduis ici un extrait :

  • "Le monde est plein de « fous de Dieu » qui, portés par une « espérance » délirante, poussent leur « engagement » jusqu’à « la radicalité du sacrifice de leur vie »… et de centaines d’autres vies innocentes. Le tout au nom de « la différence entre le bien et le mal » et de la purification des âmes. Qu’en tant qu’individu Monsieur Sarkozy mette ces valeurs au pinacle n’est qu’un signe de plus de son ancrage, derrière l’agitation d’une communication « décomplexée », dans les valeurs les plus traditionalistes de la société française. Mais qu’en tant que Président de la République française il mette le curé au-dessus de l’instituteur comme responsable de « la transmission des valeurs », qu’il ignore à ce point ce que sont précisément les valeurs de la République qu’il est censé représenter, témoigne de l’ampleur de la crise politique et morale qu’aggrave son exercice de la fonction présidentielle."

(Via Chiwalou)

11 commentaires pour “L’instituteur, le curé et le pasteur : pièce en un acte

  1. Quand j’étais petite, je voulais prêcher, mais je suis devenue prof, et pas seulement parce que je ne crois plus en « Dieu » mais pour une raison toute bête, que j’ai réalisée à 10 ans : dans « ma » religion, il m’était impossible de prêcher. Oui, diplômée ou pas, croyante ou pas, impossible. Il est un endroit où règne impunément, au vu et au su des pouvoirs, de l’Etat, de la justice, de tous, une discrimination à l’embauche : être curé est impossible pour une femme.

  2. Des fois que, du fait de l’affluence, le site de l’Élysée venait à être encombré (on ne sait jamais), je me permets de signaler que ce très beau discours de sa sainteté le chanoine de Latran est relayé sur mon propre site, où je l’ai laissé intact. Le Verbe sancto-présidentiel. Tel quel. Pas changé une virgule, pas triché. (Enfin, presque. — Hum hum…)
    http://www.tache-aveugle.net/spip.php?article140

  3. idem, ce fut une belle hallucination visuelle que de lire ce discours en entier …
    Encore plus étonnant, il, ce discours, est totalement passé à la trappe de la conférence de presse du 08 Janvier, discours et questions des journalistes inclus (http://elysee.fr/download/?mode=press&filename=Conference_de_presse_QR_du_8_janvier_2008_au_Palais_de_l_Elysee.pdf)
    Petit exercice simpliste d’analyse de texte en vous donnant l’occurence des mots suivants :
    instituteur : 0
    professeur : 1 (pour rappeler le rétablissement de son autorité : paradoxal, non ? 🙂
    curé : 0
    je : 305 …

  4. Une petite citation de Cioran pour l’illustrer l’idéologie de notre cher président :
    « Pendant des siècles des esprits se sont battus et ont risqué leur vie pour se libérer de Dieu. Et nous, au milieu du XXe, nous regrettons les chaînes qu’Il représentait et ne savons que faire d’une liberté pour laquelle nous n’avons fait aucun sacrifice, que nous n’avons pas conquise. Nous sommes les héritiers ingrats de l’athéisme héroïque, les épigones de la révolte, une masse de rebelles qui déplorent secrètement la disparition des « superstitions », des « préjugés » et des anciennes « terreurs ».

  5. Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme
    http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1592
    En ce début d’année 2008, c’est d’abord aux instituteurs de la République que la Ligue des droits de l’Homme tient à adresser ses voeux les plus solidaires. A ces instituteurs que le Président de la République, inconscient des devoirs de sa charge, a insultés dans l’homélie qu’il a prononcée le 20 décembre dernier comme chanoine du Latran.
    Selon Nicolas Sarkozy, « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».
    Le monde est plein de « fous de Dieu » qui, portés par une « espérance » délirante, poussent leur « engagement » jusqu’à « la radicalité du sacrifice de leur vie et de centaines d’autres vies innocentes. Le tout au nom de « la différence entre le bien et le mal » et de la purification des âmes.
    Qu’en tant qu’individu Monsieur Sarkozy mette ces valeurs au pinacle n’est qu’un signe de plus de son ancrage, derrière l’agitation d’une communication « décomplexée », dans les valeurs les plus traditionalistes de la société française. Mais qu’en tant que Président de la République française il mette le curé au-dessus de l’instituteur comme responsable de « la transmission des valeurs », qu’il ignore à ce point ce que sont précisément les valeurs de la République qu’il est censé représenter, témoigne de l’ampleur de la crise politique et morale qu’aggrave son exercice de la fonction présidentielle.
    L’article 1er de la Constitution définit la République française comme « laïque, démocratique et sociale ».
    – Laïque », elle refuse le mélange entre convictions religieuses et exercice des responsabilités politiques
    – Démocratique », elle refuse la concentration des pouvoirs entre les mains d’un « Président Soleil » entouré de « collaborateurs » et de courtisans.
    – Sociale, elle refuse la juxtaposition d’un « bouclier fiscal » pour les plus riches et de la régression du « bouclier social » pour les plus pauvres.
    Ce n’est pas seulement dans les jets privés, les yachts et au « > Fouquet’s » que s’étale le mépris des privilégiés pour cette fameuse « France qui se lève tôt ». C’est aussi dans le cynisme avec lequel sont foulées aux pieds, jour après jour, les valeurs républicaines.
    La LDH salue donc d’abord, aujourd’hui, ces instituteurs qui, à ses yeux, restent les mieux à même de transmettre le respect des valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité et de solidarité. Et elle souhaite que 2008 donne à tous les Français plus d’occasions qu’en 2007 de retrouver, face au spectacle que donne la représentation politique, confiance en l’avenir de la République.

  6. Cest la débandade!

    Au sens figuré, bien sûr, sa relation avec Carla Bruni ne nous concerne pas (même sl paraitraît quils se soient mariés à lÉlysée la semaine dernière, selon lEst Républicain).
    Alors Sarko faiblir en ce moment…

  7. Le deuxième acte vient d’avoir lieu à Riyad, où NS a une nouvelle fois exprimé sa foi profonde: « Je ne connais pas de pays dont l’héritage, dont la culture, dont la civilisation, n’aient pas de racines religieuses […] La France et l’Arabie saoudite partagent les mêmes objectifs d’une politique de civilisation. »
    Riyad la civilisée, où la religion, unique et obligatoire, condamne les femmes violées au fouet pour « provocation », mutile les délinquants, punit l’immoralité par la torture…

  8. L’insituteur, le curé et le pasteur

    Cela pourrait être une mauvaise fable, mais non, il s’agit bien d’une déclaration présidentielle: Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou

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