Une thèse c’est bien. En tout cas certaines thèses sont bien, au moins du point de vue unanime de leur auteur et parfois même de la liste des personnes qui figurent sur la page des "Remerciements" ;-))
Profitant d’une insomnie j’ai donc décidé de blogger ma thèse. A savoir alimenter mon blog "académique" avec une rubrique thèse.
Alors me direz-vous : POURQUOI (tant de haine) ? D’autant que la curiosité des fans de thèse et d’hypertexte (voire de thèse sur l’hypertexte) peut déjà se satisfaire ici ou là.
Et bien, vous répondrais-je, pour les raisons suivantes :
- ce n’est pas la plus mauvaise thèse qu’il m’ait été donné de lire 😉
- ça fait toujours du bien de relire trois ans après ce qu’on a mis quatre ans à écrire 😉
- ça donne l’occasion de réécrire le tout de manière à le rendre compréhensible non plus uniquement pour les quelques heureux élus du jury de soutenance, mais également, allez savoir, pour quelques esprits curieux ou pareillement insomniaques
- la forme éditoriale du blog oblige à repenser un découpage en "billets" courts et (relativement) autonomes obligeant du même coup l’auteur de ce pavé à réorganiser sa pensée : "Less is more" comme disait l’autre (Mies van der Rohe)
- ça fera quelques pages à ajouter aux 8 milliards déjà disponibles dans Google
- ça autorise le dillettantisme dans la réécriture vu qu’aucun éditeur ou directeur de thèse ne me pressera de remettre le tapuscrit pour "avant hier dernier délai"
- ça permettra à ceux qui le souhaitent d’ajouter divers commentaires (bienveillants si possible)
Donc à la faveur de la première de ces insomnies l’avant propos réécrit sous la forme de 7 billets est à votre disposition par ici.
Merci pour cette initiative, ça permet aussi de voir l’évolution de la publication sur le Web à travers votre thèse : les fichiers zip mis à disposition sur le site de l’URFIST, la thèse déposée dans un “entrepôt” de littérature grise, l’archive ouverte et le blog…Cette thèse sera passée par toute les étapes ou presque, il ne manque plus que le wiki pour l’enrichir de façon participative.
Pour les fans de l’hypertexte dont je fais partie (http://www.lespetitescases.net/l-information-historique-a-l-epreuve-de-l-edition-electronique, mais j’en suis beaucoup moins satisfait…), je vois un autre avantage à cette forme de pulication. En effet, je pense (du moins j’avais essayé de le montrer) que l’hypertexte qui se caractérise par le fragment n’est pas particulièrement adapté à l’argumentation linéaire d’une thèse ; or, sa réécriture sous forme de billets de blog peut permettre une forme d’adaptation à l’écriture hypertextuelle, passant en particulier par une recontextualisation des propos à chaque billet et la mise en place de liens à l’intérieur du texte (impossible sur TEL qui offre la thèse en une seule page).
Bon courage pour cette réécriture.
Cela fait maintenant plusieurs mois que j’ai annoncé la création d’un wiki motrech. Je comptais tout simplement y mettre mon ébauche de thèse dans un premier temps, pour bootstrapper le processus de réflexion collaborative. Malheuresement, pas trop de temps, mais ton initiative va certainement me relancer.
Merci et bon courage.
Jérôme : si en plus je fais des émules … c’est vrai qu’à moins d’être un extraterrestre du type “lemeurisé” le temps reste l’ennemi du blogger.
Gautier : Merci d’ajouter un huitième point essentiel. Effectivement l’écriture de type nano-publication des blogs s’adapte parfaitement aux règles et conventions idéales d’une écriture hypertextuelle qui repose sur le fragment. Je regrette simplement de n’avoir pas le temps (faut quand même que je croise des étudiants et des collègues de temps en temps) d’aller au bout du processus en travaillant sur une architecture de lien à l’intérieur des billets eux-mêmes. Amitiés à vous et à Manue (décidément tout se sait dans la blogosphère 😉
Jérôme et Gauthier : au plaisir de se rencontrer ailleurs que dans un commentaire.