David contre Googliath

C’est vendredi après-midi. Plus que quelques heures avant les vacances d’Octobre pour les étudiants d’IUT. Je sors de 2 jours de cours où l’on a parlé d’histoire de la documentation et de recherche d’information. A la fois dans de très larges perspectives historiques (de la bibliothèque d’Alexandrie au memex) et dans des cas très concrets : "Quelle politique d’acquisition pour une bibliothèque ?" Comme ils(elles) sont encore jeunes mais que certain(e)s se destinent au métier de biliothécaire, je suis parti dans une envolée classique sur la distinction entre "accès raisonné aux connaissances et information structurée" (bibliothèques et plan de classement) et affichage de résultats d’algorithmes statistiques (information non structurée, moteur de recherche). D’un côté la patience, de l’autre la pertinence.
Or voilà que je viens de passer 15 minutes à lire un article (en anglais) p-a-s-s-i-o-n-n-a-n-t intitulé "David VS Google" qui relate un morceau de la vie d’
Apostolos Gerasoulis (le papa d’Ask Jeeves, 4ème moteur de recherche au monde) et qui est plein de considérations et d’infos passionnantes sur la manière dont on construit un algorithme de recherche, en quoi l’idée de Kleinberg (projet Clever) est supérieure à celle de Brin&Page (Google) mais trop groumande en temps pour pouvoir être appliquée à grande échelle, comment évolue la vie d’un algorithme de recherche, ses mises à jour, son accès protégé tel un Saint Graal, et plein d’autres choses passionnantes, le tout dans un style "grand public" tout en restant captivant pour les "spécialistes" ou ceux (comme moi) censés l’être. Avec, ce qui ne gâche rien, des considérations d’ordre philosophique et de belles formules qui ne sont pas juste là pour "enluminer" le texte mais pour donner à penser ("d’un côté la curiosité du monde, de l’autre Internet et au centre les outils de recherche", ou encore cette interrogation D’apostolos Gerasoulis regardant défiler les 10 millions de requêtes quotidiennes d’Ask Jeeves en se demandant : "Je me dis parfois que je peux sentir les sentiments du monde, ce qui peut aussi être un fardeau. Qu’arrivera-t-il si nous répondons mal à des requêtes comme "amour" ou "ouragan" ?")
Et puis il y a cette phrase qui me ramène à mon cours et à mes étudiants :

  • "Quand vous entrez la requête ‘Nazi’ dans Google.de (interface allemande donc), le premier résultat est issu d’une page du musée d’histoire. Dans la version US de Google, il s’agit de la page d’accueil du Parti Nazi américain." … ‘D’un côté un accès raisonné aux connaissances, et de l’autre …………………………’

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