Google Print ou la transclusion comme un des beaux arts.

D’abord un peu de vocabulaire : Google Print, tout le monde voit (qu’il y a des progrès à faire). La transclusion c’est moins sûr. Il s’agit du concept inventé par Ted Nelson (‘inventeur’ par ailleurs et dépositaire du terme hypertexte) et qui désigne un "mé́canisme qui permet à un document d’être à plusieurs endroits simultanément.(…) Le document ne sera pas dupliqué mais transclus, c’est à dire inclus simultanément dans divers environnements." Une sorte de Graal pour les chercheurs s’intéressant aux écritures et à la littérature hypertextuelle dont fait partie le blog Writer Response Theory qui dans son dernier billet dont je me permets de reprendre et de traduire l’argumentaire :

  • "Le problème pour les tenants du copyright n’est pas que Google soit, comme l’est Grokster, engagée dans un processus de duplication de copies. Le danger est que Google et les autres (Amazon) ne font pas de copies. En termes de littérature hypertextuelle, ce que proposent les résultats de Google Print relève de la transclusion (…). Le web HTML s’est largement développé sans infrastructure transclusive ne disposant pas de cadre commun pour garantir la possibilité d’opérations de transclusion. (…) Au lieu de transclure (‘transcluding’) un article, je copie (légalement) un extrait. (…) Désormais avec de gigantesques architectures de bases de données fermées comme celles d’Amazon ou de Google, la transclusion est reine. En fait et plus largement, la plupart des paradigmes architecturaux utilisés dans l’élaboration de bases de données découragent les tentatives de copie : un texte n’est jamais stocké simultanément à deux endroits. A l’inverse, les bases de données se concentrent sur l’unicité et évitent toute duplication. Un article. Une instanciation du texte. Cette dernière, et celle-là seulement sera consultée pour chaque extrait qui en sera fait. C’est, par essence un simple et unique fichier sur l’étagère digitale de la plus importante bibliothèque du monde … jusqu’à ce que des visiteurs commencent à charger des pages, point au delà duquel la duplication n’est que l’opération fondamentale permettant à l’information de passer au travers d’un système électronique (comme Internet). Mais revenons au départ : une foule de textes, une base de donnée unifiée, un enregistrement "master" (master record) par texte. Voilà les prérequis pour une machine permettant de transclure massivement. Bien que les buts de Google soient en plusieurs points différents de ceux du système Xanadu de Ted Nelson, il est intéressant de penser à ce que quelqu’un d’autre pourrait faire d’un tel système."

Pour approfondir cette notion de transclusion, et faute de mieux (;-) je vous renvoie aux pages 207-209 de mon travail de doctorat (fichier pdf, les accrocs peuvent faire une recherche sur "transclusion" dans l’interface de recherche d’Acrobat Reader)
Dans la lignée de la transclusion, Ted Nelson travaille actuellement sur les notions de transpublication et de translittérature. Mais non Hubert, c’est pas si compliqué 🙂

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