Les récents lancements de GoogleBase et MSN Fremont semblent confirmer la tendance selon laquelle le web pourrait se transformer en base de donnée. Les raisons en sont (hélas) simples :
- on n’a pas trouvé mieux que l’information structurée pour optimiser la recherche et l’extraction d’information.
- on a besoin d’optimiser la recherche et l’extraction d’information pour …
- monétiser le processus de recherche selon un modèle économique qui a désormais fait ses preuves
La gratuité des deux susnommés "services" pourrait donc en contrepartie se "payer" par la montée en charge d’un web de petites annonces à la Craisglist (inspirateur direct des toujours deux susnommés). De l’accès gratuit d’un côté. Des produits payants de l’autre. Dans cette équation d’un nouvel âge (d’or ?), deux paramètres semblent être de plus en plus oubliés : l’utilisateur et l’information. Oubliés ? Peut-être pas totalement. Pour l’utilisateur il y a le Web 2.0. Et pour l’information, en tout cas pour celle qui permet d’accéder à la connaissance, il y a … Wikipedia. Wikipedia autour de laquelle, depuis ce dernier billedito de Steve Rubel, on commence à agiter outre-atlantique de bien étranges craintes. Surfant sur la vague réelle de changement de l’image de la marque dans l’opinion internationale, Steve Rubel indique : "A successor to Google’s throne is waiting in the wings – it’s Wikipedia, King Disruptor III". Son billet indique comment Microsoft puis Google ont été successivement diabolisés dans l’opinion, et comment Wikipedia pourrait bientôt être à l’origine de bien plus grandes craintes. Personnellement, je trouve le billedito de Steve Rubel flirte dangereusement avec le sensationnalisme facile dans la série "Next Big Brother ? Jouons à nous faire peur". Et ce même s’il existe, concernant Wikipedia, un réel débat autour de la qualification et de la validation des informations qui y sont déployées (mais il me semble – personnellement toujours – que les "dérives" sont quantitativement anecdotiques et que Wikipedia a su se doter de mécanismes de contrôles efficaces en combinant adroitement auto-régulation et multi-modération).
Tout cela me renvoie à une distinction que j’aime à ressasser (en cours) autour de la sainte trilogie "Données / Information / Connaissance".
- Pour les données, bienvenue dans le Dataweb = une architecture de BdD + de l’affichage de produits + des liens commerciaux
- Pour l’information, bienvenue dans le web 2.0
- Pour la connaissance (cumulative), bienvenue dans le Wikiweb
Quand à la sagesse, comme se plaît à le rappeler le frontispice numérique d’Affordance, c’est une autre histoire. Mais à l’heure où l’on fête l’anniversaire d’Internet, celui-ci est à la fin d’un cycle. Difficile aujourd’hui de dire si ce triptyque est un effet de la longue traîne ou une nouvelle fracture numérique qui s’avérera pérenne (probablement les deux). Des données, de l’information et de la connaissance. Plus que jamais la question est de savoir jusqu’où ira la marchandisation de ces trois là. Internet a grandi. Loin du primoweb des années 1990 où il était et se voulait un espace à part. C’est en marchant qu’il est devenu marchand. La fin d’un cycle. Le début d’un autre.
"The endless cycle of idea and action,
Endless invention, endless experiment,
Brings knowledge of motion, but not of stillness;" (T.S. Eliot … encore)
Voir aussi : Chapitre 1 & Chapitre 2
Bonjour,
Attention à l’orthographe: craiglist, c’est vraiment autre chose que craigslist 😉
« en contrepartie se « payer » par la montée en charge d’un web de petites annonces à la Craiglist (inspirateur direct des toujours deux susnommés) »
Didier> oups … merci c’est corrigé … heureusement que le lien était le bon 🙂