Chacun cherche son moi

La question de l’identité numérique parcourt progressivement les différents espaces du net,  chacun y apportant son angle approche, ses problématiques. Dernier en date, Patrick Rebollar nous propose un texte à plusieurs mains débutant ainsi :

  • "Il y a trois statuts identitaires possibles pour un écrit réticulaire
    : l’onym@t (ou véronym@t, du
    vrai nom), l’anonym@t
    (sans nom, un titre suffit mais qui n’est pas un nom) et le pseudonym@t

    (nom d’emprunt). Ajoutons une 4e catégorie,
    le paronym@t, pour des cas proches mais limites, en attente d’une meilleure
    compréhension.
    "

Pendant ce temps, Egomedium affine ses propositions, et Fred Cavazza souligne en s’enthousiasmant que nous n’avons jamais été aussi proche d’un standard d’identité numérique. <Update …> Comment ai-je pu oublier l’inévitable Jean-Marie Le Ray et son billet sur l’inévitable identité 2.0 </Update>
Loin de partager son enthousiasme – celui de Fred Cavazza -, je harcèle des collègues sociologues (merci Catherine) pour "nourrir" un peu mes considérations sur la question.
Premier résultat de ce harcèlement : 3 livres. "L’identité au
travail" de Sainsaulieu (toute la première partie théorique) 1988 presses
politiques, et de Kaufmann Jean-Claude : "L’égo" (2001) naha, et "L’invention de soi" (armand colin 2004).
Affaire à suivre, mais …

  • après le primo-web, l’internet première génération, celui des machines,
  • après le web 2.0, celui des usagers,
  • le questionnement autour d’un standard identitaire sera à coup sûr au carrefour des problématiques de l’internet de demain, celui des objets (ici ou ).

Objets identitaires … avez-vous donc une âme ?

Update toujours : sur l’historique d’OpenID et des protocoles d’identification chez GYM, voir l’article de ReadWriteWeb (vu chez FredCavazza)

4 commentaires pour “Chacun cherche son moi

  1. Bonnes références sociologiques… qui permettront de se rendre compte que l’expression « d’identité numérique » est tout à fait inappropriée comme je le répète depuis longtemps sur la liste du RTP… La question est celle des identifiants numériques (USER ID) et de la relation entre les identifiants numériques multiples et l’identité.
    Bien cordialement
    MZ (du club des ennemis de l’expression « identité numérique » 😉

  2. Mettons nous au travail !
    Egomedium constitue un petit groupe de boulot sur le sujet … Objectif: « L’identité numérique pour les nuls » ;-).
    Qd à moi, je trouve l’approche de Patrick très intéressante, mais il manque pour moi l’approche technique … j’utilise leafar pour rafael pour mieux controler ma production et les citations des autres. on est pas loin du pseudonymat mais je pense que la forme de ma démarche me case plutot dans paronym@t.
    Enfin, Manuel il me semble que la question des identifiants est uniquement intéressante pour les opérateurs du numérique. Ce n’est qu’un petit enjeu technique en passe d’être partiellement résolu avec OpenID. il me semble que tu passe a coté de la portée sociologique du dédoublement numérique.
    J’en profite pour rajouter que l’onym@t me semble difficile à réaliser même avec une forte transparence. La structure de communication formate le message et donc le moi virtuel est obligatoirement une construction, il véhicule son image, il est projection.
    A la différence de la schizophrénie je pense que cette relation moi / moi virtuelle est très fertile dans la constitution d’une identité forte.
    J’évolue beaucoup plus vite depuis que je me medialise.
    On a encore beaucoup de boulot … et il faut définitevement faire un groupe de travail. Et je serais heureux que nous puissions nous assoir tous ensemble un de ces 4, je fais deja le voyage à london pour voir egomedium 😉

  3. Je fais parti du club des demystificateurs de l’expression « identité numérique » (un groupe dissident et non violent du groupe des ennemis de la dite expression :-))
    J’ai créé un groupe de discussion sur le sujet, vous êtes les bienvenus pour enrichir le débat (contactez moi pour vous joindre).
    Provenant d’horizons différents, nous pouvons parvenir à clarifier ces notions pour les personnes non sensibilisées.

  4. Merci de la reprise et des commentaires. Je suis bien conscient qu’en de nombreux endroits on s’interroge sur ces questions et je tiens à préciser que mes propositions se limitent (pour l’instant ?) aux « statuts identitaires de l’écrit dans les blogs », notamment dans la sphère littéraire francophone. Ailleurs, je ne connais pas vraiment et ne prétends à aucune compétence. Ma recherche, plus dilettante qu’autre chose, se focalise sur les implications psychologiques, stylistiques, voire sociologiques des choix de noms, pseudos, adresses (au sens de s’adresser à quelqu’un) — et au moins autant à partir des problèmes rencontrés avec les commentateurs hostiles qu’à partir des choix positivement créatifs des blogs littéraires.
    J’incluerai toute proposition ou avancée conceptuelle (comme ici Rafael/leafar) dans la prochaine mouture du truc, à une date encore inconnue…

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