“L’avenir du livre” est dans notre dos.

Petit rappel de l’un des 10 épisodes d’une série qui vient de s’achever. Les premiers compte-rendus sont alléchants et font amèrement regretter qu’une manifestation d’une telle ampleur soit incapable de se payer une retransmission vidéo en direct :-(( D’autres y arrivent, et avec moins de moyens. (OK, c’est en cours, j’ai rien dit …)
Faute de mieux on pourra déjà lire l’ouverture de RddV et la clôture de Benoît Yvert, deux moments qui, tous les habitués des colloques vous le diront, sont souvent les plus passionnants :-((
Sur le même sujet, voir aussi Pascal Fouché dans Libé, et Benoît Yvert dans Le Monde.
A chaud (brûlant), je note qu’on parle beaucoup d’un label de qualité pour les libraires. Signe des temps, car la presse en ligne elle-même … Pour les libraires, je suis convaincu qu’il s’agit là de l’exemple type de la fausse bonne idée (du genre "arrêter de fumer la veille des vacances" ou "partir en VVF avec des amis de son ex-femme") …
Update(s) : Autres réactions :

  • KotKot adooooore :-))
  • François Bon : "les meilleurs sites de libraires indépendants ne peuvent se faire prescripteurs de leurs propres richesses : en rejetant toute association avec les sites littéraires qui proposent, eux, ce travail de repérage et sélection, on s’est privé d’une belle chance et ça
    semble peu rattrapable dans l’atomisation qui en résulte déjà _ l’argent public va apparemment servir à financer quelques tentatives privées
    qu’il aurait fallu prendre il y a 3 ans et probablement donc hors d’âge
    à échelle du Net, ceux qui vont en bénéficier vont peut-être revenir à moins d’agressivité, sinon au moins l’indifférence habituelle tant mieux
    "
  • Joël Ronez : "J’avais donné mon avis à différentes personnes parties prenantes de ce
    projet de portail de libraires indépendants : il ne peut exister
    qu’entre des librairies qui possèdent et exploitent déjà des sites
    Internet. On ne batit pas un projet sur des faiblesses (des librairies
    qui n’ont pas investi sur le Net), mais sur des atouts (une culture,
    une logistique, un réseau, des moyens, une audience, une base de
    données à peu près qualifiée, etc.). D’après mes derniers échos, on
    s’achemine vers une solution “politique”, qui ne fâche personne et
    surtout pas les petits libraires, et qui anticipe des chiffres
    d’affaires risiblement sur-évalués.
    "
  • l’AFP (via Cluster21) : Livre 2010 a montré que si la plupart des professionnels sont
    convaincus que le support numérique supplantera bientôt le livre pour
    la "lecture besoin" (recherche, documentation…), le livre papier
    résistera pour la "lecture choisie" (loisirs, confort…).
    […] "Les
    adolescents désertent en masse les bibliothèques, l’emprunt des livres
    et la lecture sur place. En revanche, ils se précipitent si on ouvre un
    espace multimédia", a souligné Patrick Bazin.
    […] Les éditeurs s’attendent eux mêmes à une évolution profonde de leur métier avec la généralisation du numérique."
  • François Bon : "Dans la récente journée Livre 2010, a beaucoup été soulignée l’hypothèse suivante : les livres utiles passeront au numérique, les livres loisir
    continueront sous forme livre. Hypothèse un peu trop commodément
    binaire, et qui nous cantonne (nous littérateurs) à la fonction loisir.
    Elle a le mérite de rassurer les immobiles, en leur disant que tout va
    bien, il y a le temps : pas la peine pour les écrivains de s’engager
    sur le web. Et elle dégage accessoirement les responsables de la
    politique publique de toute attention ou soutien au fait que naissent
    dans le numérique même des usages littéraires qui créent à mesure leur
    propre circulation et leur propre effectivité : le temps ordinateur ne se partage plus, pour personne, en temps utile et temps loisir, en temps professionnel et temps privé. (…)
    " 
  • Voir aussi la mise en ligne du "corpus" des 10 tables-rondes préparatoires (.pdf).

2 commentaires pour ““L’avenir du livre” est dans notre dos.

  1. Drôle comme la diffusion des innovations s’effectue à un rythme imprévisible… Je me souviens que pendant les années 90, chaque année la presse informatique titrait sur “l’année du CD-Rom”. Le CD-Rom en tant que support éditorial n’a jamais eu son année, mais une existence brève, un usage incertain, et un avenir aujourd’hui confondu avec celui du jeu vidéo. De même pour “la grande inquiétude au sujet du livre”. “Tuer le livre.” “Remplacer le livre”. Le risque de voir disparaître l’objet livre, et le déchirement affectif que cette provoque provoque chez un grand nombre de gens ( comme chez moi, pourtant une épouvantable geek), a conduit à crier si souvent au loup, qu’il est difficile aujourd’hui de s’inquiéter encore une fois à propos de l’avenir du livre… Mais le livre n’existe pas, il n’existe que des livres, toutes sortes de livres, qui ne sont pas du tout égaux devant la numérisation. Certains ont déjà rendu l’âme (les encyclopédies), d’autres sont déjà dans la cellule du condamné (livres unviersitaires et scolaires), d’autre encore attendent pour s’inquiéter que des lecteurs véritablement user-friendly aient vu le jour (littérature générale).
    Toutes les accusations portées contre la télévision, les écrans, les images, me semblent dénuées de sens. Ce qui émerge aujourd’hui, avec le numérique, va au delà d’un changement de support pour le texte écrit. Ce qui est intéressant, c’est le changement de position du lecteur, toujours, sur internet, à quelques clics de devenir auteur. Auteur d’écrits, facilement, mais aussi auteur d’images fixes et animées (You Tube, bien sûr, mais aussi “lesfilmeurs.com”(http://www.lesfilmeurs.com).

  2. Ali Badou était en direct de Sciences Po jeudi matin, l’émission est en ligne :
    http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=50233
    Franchement, mis à part les propos extra-lucides et fulgurants d’un Bruno Latour sur les pratiques et les spécifités de l’objet-livre (Olivennes était pas mal non plus), je ne retiens par grand chose de cette journée, au delà des multiples enfonçages de portes grandes ouvertes.
    Fouiller aussi le site de France Cul du jeudi 22, me semble qu’Arnaud Laporte y était aussi à midi et Brice Couturier en fin d’après-m.

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