Who’s afraid of Mr Google ?

Il semblerait que nous soyons de plus en plus nombreux … Derniers en date à surfer sur la vague de la Googlephobia, cet article de The Economist, et puis surtout, Cory Doctorrow avec sa nouvelle baptisée "Scroogled" et joliment traduite en français sur le site de C&FEditions sous le titre "Engooglés". Une oeuvre "de commande" qui mérite le détour. Juste un tout petit extrait :

  • "Le Googlenettoyeur fit des merveilles. Greg pouvait s’en rendre
    compte en voyant toutes les publicités qui s’affichaient le long de ses
    recherches, des pubs clairement destinées à quelqu’un d’autre :
    Créationisme, Diplômes en ligne, Avenir radieux, Logiciels anti porno,
    Section anti-homos, des entrées soldées au concert de Toby Keith.
    C’était le produit du programme de Maya. Pour le programme de recherche
    personnalisé de Google, il était devenu quelqu’un d’autre, un
    conservateur, craignant Dieu, fan de country. Et cela lui allait fort bien. Puis il cliqua sur son carnet d’adresse et s’aperçut que la moitié
    de ses contacts manquaient. Sa boîte de courrier Gmail étaient trouée
    comme une souche rongée par les termites. Son profil Orkut normalisé.
    Son calendrier, ses photos de familles, ses signets : tout avait été
    vidé. Il n’avait pas réalisé jusqu’alors à quel point il avait
    transféré de larges parts de sa vie vers le Web, et que tout cela se
    retrouvaient maintenant dans les fermes de serveurs de Google – toute
    son identité en ligne.
    "

et encore …

  • "Ils savent tout de nous. Ils peuvent voir chacune
    de nos recherches. Chaque e-mail. Chaque fois qu’ils nous ont choppé
    avec leurs webcams. Qui est dans notre réseau social… Sais-tu que si
    tu as rentré quinze contacts dans Orkut, il est statistiquement certain
    que tu n’es pas à plus de trois degrés de quelqu’un qui a participé au
    financement d’une cause terroriste ?
    "

Une belle mise en abyme du "graphe social" et de ses dérives.
La nouvelle dans son entier est de belle facture, et la traduction proposée est également remarquable.
Le seul problème c’est que la "commande" passée à l’auteur était celle d’une nouvelle de science-fiction sur le thème : "le jour où Google est devenu méchant". Or il ne s’agit tout au plus que d’une oeuvre d’anticipation :-((

8 commentaires pour “Who’s afraid of Mr Google ?

  1. La nouvelle est sympa, avec une manière intéressante de rappeler combien ces informations sont attirante pour un gouvernement obsédé par la sécurité.
    Par contre, ta remarque sur le fait qu’il s’agit d’anticipation me laisse dubitatif. Faudrait étayer un peu le procès d’intention, et pas se contenter de: « si vous pouvez le faire, alors vous le ferez, d’ailleurs c’est clair, vous l’avez sûrement déjà fait ».
    Oui, Google est une cible intéressante pour tout gouvernement. Mais en tant qu’entité commerciale, un comportement du type décrit dans la nouvelle signerait son arrêt de mort à court terme : ça n’est pas la Stasi, si je ne suis pas satisfait, je prends mes mails et je les mets chez Yahoo, et les hommes en noir ne viendront pas. Je pense que le choix de Google d’avoir ce motto « do no evil » est intéressant, parce qu’on le lui ressortira tout le temps, et qu’il doit donc se conformer le plus possible à un absolu, pas juste à quelques règles légales. Cela me semble un moyen efficace pour garder les pieds sur terre.
    Les gouvernements n’ont pas non plus attendu Google, et surveillent depuis longtemps les communications, et pas seulement ce qui passe sur le net. Même si on se cantonne au net, il y a d’autre possibilités de fuite : je ne connais pas les clauses de confidentialité que me garantissent mon ISP. Si ça se trouve, il refile toutes mes recherches aussi, elles ne sont pas sécurisées après tout… Bref, à regarder ce gros arbre, on en oublierait la forêt.
    Maintenant, dodo 🙂

  2. Devons nous refuser le voisin à l’aide d’un procès d’intentions ?
    Devons nous nous marier à un seul outil ? ou ouvrir plusieurs blogs, GG, msn, Ublog, …
    Devons nous refuser d’utiliser un langage, sous prétexte que tous le monde peut entendre ? Mais sans langage, sans communication, existons nous vraiment ? est-ce que l’arbre qui est né au milieu de la forêt et qui a disparue sans que personne, ne le voit, a vraiment existé ?
    J’utilise les normes iso -odt- et encore plus le htm, pour communiquer, dois-je l’abandonner ?
    Cordialement

  3. Google n’est pas éternel, il y a des gens qui pensent qu’il pourrait même être rapidement menacé s’il ne prend pas le virage des réseaux sociaux à temps. Dans un futur relativement proche, la majorité des contenus (et donc des recherches) devrait certainement passer par les réseaux sociaux. Je viens justement d’écrire quelque chose sur le sujet et je crois que mon approche pourra vous intéresser :
    http://blog.kindalab.com/2007/09/29/how-to-revolutionize-social-networks/

  4. [pb technique]
    dans mon agrégateur de flux, depuis hier, je lis du texte codé en utf-8 et annoncé comme de l’iso-8859-1(5 ?) Bref, c’est tout pas beau 🙁
    Serait-ce une modif mal reportée dans les flux rss ?
    Pour ma part, je n’ai touché à rien.
    Merci pour vos billets
    en espérant vous relire en français, pardon, en français 🙂

  5. La nouvelle est effectivement très sympa et ce n’est peut être plus de l’anticipation, mais il y a une question qui m’interpelle : pourquoi y-a-t-il toujours des articles sur les dangers de google autour de la date anniversaire supposé du moteur qui a fêté ces 9 ans, paraît-il (en fait 11 si j’ai bien compris) il y a quelques jours. Cela avait surtout était le cas quand google s’était fait piqué la vedette par yahoo sur la taille supposé de sa base de données (il y a deux ans ?) mais j’ai l’impression que cela pourrait tourner au marronier, ce qui n’enlève rien aux critiques émises of course !

  6. Pour ma part, je souhaite que les sites de l’Union européenne s’inspirent du dynamisme de Google et pourquoi pas fassent un bout de chemin avec le diable (voir mon billet à ce sujet)

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