Mais pourquoi n’y avait-on pas pensé plus tôt !! Le 1er Octobre comme en atteste son agenda, Christine Albanel, notre ministre de la Culture, a rencontré Mats Carduner (responsable Google France) et lui a demandé de : "formuler prochainement ses suggestions voire ses recommandations à
l’attention du ministère de la Culture et de la Communication pour
augmenter la visibilité du patrimoine culturel français." (Source : Technaute)
Voilà, ça c’est fait. Le lendemain, elle rencontrait Bruno Racine (président de la BnF). L’histoire ne dit pas ce que cette rencontre donnera, mais elle marque clairement un changement radical depuis le départ l’expulsion de Jean-Noël Jeanneney (JNJ). L’heure en ce terrain comme en d’autres est au déterminisme génétique pragmatisme. Quand JNJ se battait pour la mise en oeuvre d’un projet de numérisation européen proposant une alternance à Google, c’est l’atlantisme numérique qui domine aujourd’hui : on va pas s’embêter à lancer des projets longs et coûteux, on va simplement demander à Google, gentiment, de mieux référencer nos collections. S’il vous plaît. Parce qu’elle est pressée notre ministre de la Culture. Ou parce qu’on lui a demandé de l’être.
Quant à la réponse de Mats Carduner, il est probable qu’elle soit à peu près celle-ci :
- Mats Carduner : "Augmenter la visibilité du patrimoine culturel français ? Alors vous êtes plus fâchés ? Et vous avez terminé votre complexe
d’Oedipede Google ? Au fait vous avez bien viré l’autre sauvageon de la BnF ?" - Christine Albanel : "Oui, oui, pas de problème, on a mis un homme à nous."
- MC : "Bon, ben alors c’est pas compliqué, le mieux pour être bien référencé, c’est qu’on fasse le boulot nous-même. Vu que sans vouloir être désabréable, quand vous faites un truc, en général vous vous apercevez après quelques années que c’est mal fait ou que d’autres font mieux, et vous le refaîtes." (Rires)
- MC : "Bon, on va vous faire une fleur et vous éviter des frais. On prend le chantier culture. Vous nous filez les clés, on prend tout, on numérise, on indexe, et voilà, vous serez bien vus."
- CA : "Chouette. Et euh … vous nous les rendez nos trucs après quand même, hein ?" (Rires)
- MC : "Bé ouais poulette, on te refile toutes tes vieilleries, mais ça nous permet de garder une copie de ce qui nous semble le plus intéressant pour le mettre sur nos sites à nous."
- CA : "Ah, sur vos sites à vous ? Et pas sur les nôtres ?"
- MC : "Bé si, ça y sera aussi. Mais personne viendra les visiter." (Rires)
- CA : "bon ben la proposition me semble correcte. Donc vous vous occupez de tout hein ? Je mange avec Bruno (NDLR : Racine) demain soir, je lui dirai qu’il fasse l’état des lieux et qu’il prépare les clés."
<Update> Bibliofrance propose ses propres recommandations, pleines de bon sens 🙂 </Update>
Ok pour l’aspect polémique de la note. Et j’ai bien rigolé.
Mais il faut quand même préciser que la richesse de la Bnf n’est pas dans l’OCérisation que propose de réaliser Google mais dans le catalogue.
Alors, si la BNF se retrouve avec des documents numériques de qualité et que cela la pousse à modernier la gestion de son catalogue en RDF, ce serait une bien bonne nouvelle, non ?
Il vaut peut-être mieux éviter la confusion des enjeux en la matière (tout en se gardant la liberté de taper sur Google parce que çà fait du bien quand même 😉 )
Christian> Entièrement d’accord sur la localisation de la richesse de la BnF.
Naturellement qu’il faut négocier avec Google. Mais je crois aussi que dans ce genre de négociation, il faut arriver avec des propositions et pas uniquement des demandes, ce qui ne semble pas avoir été le cas (mais il est vrai que la rencontre a été peu couverte et qu’il est donc difficile de se faire un avis).
Pour le reste, c’est effectivement juste pour rire … quoique 😉