World Life Web : le troisième âge documentaire.
(vit’fait) World Wide Web. World Live Web. World Life Web.
- World Wide Web : problématique de l’adressage. Où sont les documents ?
- réponse : protocolaire ("http" et les autres), connue, mais pas pour autant définitivement résolue (problème de l’explosion du volume des URL, URI et URN et de l’évolution des protocoles de nommage) 🙂
- World Live Web : problématique de la granularité. Que sont les documents ?
- réponse : des fragments documentaires redocumentarisables
- World Life Web : problématique de la sociabilité. En quoi suis-je un document ?
- réponse : Je suis indexable. J’ai une "identité documentaire" documentée, fragmentaire, et redocumentarisée (redocumentarisable) hors de mon strict et seul contrôle. Pose également le problème de la pertinence de ces traces identitaires documentées puis redocumentarisées. Avec derrière l’idée que le classique "Qui suis-je ? Où vais-je" pourrait trouver sur le net des réponses inédites : ceux qui sauront le mieux "qui je suis" sont ceux qui savent le mieux "où je vais" (= moteurs). Dit autrement il pourrait y avoir une sorte de cénesthésie numérique consubstantielle (affordantielle ?) à mes parcours, à mes actions, à l’expression maîtrisée de mon identité, et au reflet de l’ensemble tel qu’il apparaît remixé (redocumentarisé) dans les moteurs de recherche et/ou les réseaux sociaux.
(Jean-Michel Salaun évoque déjà le thème de la redocumentarisation du monde, des objets et des hommes, quant à moi je vous en reparle bientôt …)
Qui suis-je, ou vais-je ? Et en bon document, sur quelle étagère ?
Je découvre peu à peu les implications de cette idée de la redocumentarisation appliquée à l’humain, lui-même considéré donc comme document et indexable.
Et ça me pose question quant à la notion d’identité (ipse et non idem) et de singularité de l’individu. Le texte suivant me semble une lecture intéressante pour poser ce type de problème, notamment dans son aspect social :
http://www.unites.uqam.ca/philo/pdf/9905.pdf
pp. 18/19 par exemple.
N’étant pas spécialiste de cette question (mais travaillant en bibliothèque, et donc un peu sensibilisé au problème) je me demande comment aborder le risque que ce type d’évolution peut faire courir à notre rapport identitaire aux autres et à nous-mêmes ? Mais peut-être est-ce une interrogation vaine ?
Pascal
Pascal> Dans quelle étagère :-)) COmment cela a-t-il pu m’échapper 🙂
Merci également pour le document mentionné. Je vais me plonger dans sa lecture attentive.
L’angle d’approche identité/singularité me semble effectivement fécond sur le terrain numérique.