Pendant que l’on cherche activement à retrouver la trace de la 71ème section (épisode 1, épisode 2, épisode 3), quelques ressources "en vrac" pour permettre à chacun d’étoffer son opinion à propos de la crise d’évaluatite aussi aïgue que désordonnée dont souffre actuellement la maison université-recherche :
- un numéro spécial de l’ORS consacré à l’AERES (.pdf). En page 3 on peut lire que le président de l’AERES se donne 4 ans pour "forger une culture de l’évaluation." Ce qui m’a frappé à la lecture de ce dossier (ma lecture fut, je vous l’accorde légèrement partisane), c’est l’écart entre la bonne volonté apparente des experts et personnalités de l’AERES et la précipitation avec lequelle on les embarque dans ce chantier (voir notamment page 15 où l’on apprend que "certains comités d’évaluation n’avaient pas été informés que le note qu’ils rendraient serait elle-même rendue publique" …). Autre point frappant : l’après-évaluation. D’ici 4 ans donc, toutes les universités, toutes les formations, toutes les unités de recherche (et probablement tous les chercheurs) auront "leur" note et "leur" rapport. Prenons les universités : sur les 80 existant actuellement et après divers probables regroupements, on en trouvera environ une petite dizaine frisant l’excellence (note A), une vingtaine dans la normale (note B) et le reste en queue de peloton (note C). Que fera-t-on à ce moment là ? Quelle alternative pour ces dernières à échéance de 4 ans, c’est à dire dans un contexte d’autonomie totale ? En plus de communiquer davantage sur sa méthodologie, l’AERES ferait à mon sens oeuvre utile en s’interrogeant sur la finalité des évaluations produites.
- un site d’information et de discussion sur l’évaluation et la bibliométrie a été ouvert à l’adresse suivante : http://evaluation.hypotheses.
org. Ce site est une ressource incontournable pour celles et ceux qui souhaitent approfondir le sujet. - Sur la question spécifique de l’évaluation des disciplines et des revues, Jean-François Dhainaut, (président de l’AERES) a fait un certain nombre
de déclarations, rapportées dans une dépêche accesible à cette adresse : http://fr.groups.yahoo.com/group/parislinguists/message/ 2138. Dans ladite dépêche en date du 14 Octobre on apprend notamment que "L’Aeres indique qu’elle va prochainement publier sur son site internet la "méthodologie d’approche" utilisée pour la constitution des listes (de revues) ainsi que la composition des comités qui ont élaboré ces listes". Pour mémoire la fameuse blind list des revues a été mise en ligne fin Juillet … Mon mauvais esprit jubile à l’idée qu’une instance d’évaluation nationale et à ce point transversaleomnipotente puisse à ce point être candide dans son approche en pensant que pour un tel projet, la publication de la méthodologie et des personnes en charge de l’appliquer n’est pas un préalable indispensable … Faudra peut-être songer à monter une Agence d’évaluation de l’Agence d’évaluation … - Côté SHS, Patrice Bourdelais (coordinateur SHS pour l’AERES), a publié le 19 Octobre sur le site Fabula un communiqué lénifiant : http://www.fabula.org/
actualites/article26263.php - la commission mixte AERES / CNRS / CNU qui avait publié en juillet un classement des revues de psychologie répond – en partie – aux critiques et propose un nouveau classement : .pdf. Je vous recommande très chaudement les 6 premières pages du document qui montrent la complexité du travail entrepris et la nécessité absolue de fonctionner sur un mode ouvert d’évaluation.
- Et pour rire (jaune) un peu, ne manquez pas l’épisode "Ubu évaluateur au pays du CNRS". Et aussi cet article là pour les plus pressés sur le sujet.
(Temps de rédaction de ce billet : 45 min.)