La mobilisation doit reprendre: MANIFESTATIONS LE 24 NOVEMBRE 2009

"Pour la défense des services publics d'éducation, d'enseignement et de recherche

LA MOBILISATION DOIT REPRENDRE DANS LES UNIVERSITÉS FRANçAISES"

Plus d'informations ici.

En ce qui me concerne, je serai gréviste demain. Pour des tas de (bonnes) raisons. En vrac :

• un climat plus que déléthère dans les laboratoires de recherche …
• 16 000 suppressions de postes se profilent l'année prochaine dans l'éducation nationale. C'en est à un point tel que même un député UMP s'en alarme.
• la masterisation : c'est évidemment lié au point précédent et probablement ce qu'il y a de plus alarmant à moyen terme pour l'avenir de la profession d'enseignant et pour le système éducatif français. D'ailleurs quand on en parle, même le Figaro prend les accents de l'Humanité. La CPU (conférence des présidents d'université) vient d'ailleurs de prendre à ce sujet une énième position exprimant son refus catégorique (voir ici) et – en termes choisis – son sentiment d'être prise pour une grosse buse. Dans mon université, mon président (Yves Lecointe) a jugé bon d'envoyer un mail à l'ensemble des personnels indiquant que "comme vous le savez, les propositions faites par le Ministère sur la mastérisation ne sont pas satisfaisantes et ne règlent pas les problèmes posés relatifs à la formation des futurs enseignants. C'est pourquoi je vous informe que je partage totalement la position qui a été votée jeudi dernier par l'Assemblée Générale de la CPU." Il aurait pu rajouter, c'eût été plus clair et plus honnête, "je vous invite donc à vous mobiliser demain pour marquer votre désapprobation vis à vis de cette réforme", mais nous sommes entre gens civilisés, et habitués du registre de l'implicite … Pour avoir suivi l'affaire de la masterisation d'assez près, on doit en être à la 4ème mouture du projet de réforme. A chaque fois les présidents d'université, les enseignants et les principaux concernés, accompagnés de tout un tas de spécialistes de ces questions ont écrit, expliqué et répété que cette réforme ne ressemblait à rien, qu'elle était faite en dépit du bon sens. A chaque fois le ministère (Education nationale ET Enseignement supérieur) est passé en force.
• Du côté de chez moi encore, dans mon petit IUT (4 "départements" et moins de 500 étudiants) on frise les 20 000 euros de déficit tout en plafonnant au mieux à 70% du PPN (le PPN c'est le "programme pédagogique national", c'est à dire l'ensemble des cours qu'est censé recevoir tout étudiant inscrit – par exemple – en Infocom, dans l'ensemble des départements Infocom de France). Déficit record mais que l'université a bien voulu (pour cette année) éponger. Mais l'année prochaine ? Sauf à tous se reconvertir en VRP de la TA (VRP : Vrai Requin Pragmatique ; TA : Taxe d'apprentissage), sauf à réduire encore le PPN (ce qui finira par rendre vraiment délicat la délivrance de diplômes nationaux … mais on me souffle que c'est bien là le but recherché par le gouvernement … sont forts quand même …), sauf à … on n'y arrivera clairement pas. On nage sans cesse à contre-courant. On s'épuise. 

Voilà pourquoi je serai en grève demain.

(Toutes les infos – ou presque – sur les lieux de rendez-vous et horaires des différentes manifestations sont accessible dans ce billet de Fabula, et un joli tract par là)