Lettre à l’Inist

Cher(e) responsable du service Refdoc à l'Inist,

Cher directeur de l'Inist,

Je suis enseignant-chercheur et je publie donc un certain nombre d'articles dans différentes revues professionnelles et scientifiques. Avec d'autres, je milite pour que les résultats de la recherche publique (c'est à dire mes articles) soient immédiatement disponibles pour tout le monde. Et pour ce faire je dépose mes articles, tous mes articles, dans des bases de données que l'on appelle des archives ouvertes et qui permettent à tout un chacun de consulter gratuitement le texte intégral de tous mes articles. Je fais partie de ceux qui se battent bec et ongles pour parvenir à faire ajouter à leur(s) contrat(s) d'édition une clause permettant de déposer une version numérique dans des sites d'archives ouvertes sans aucun délai d'embargo.

Donc, cher responsable de service Refdoc de l'Inist, et toi aussi, cher grand chef de l'Inist, je te signale que TOUS mes articles sont TOUS disponibles gratuitement et en texte intégral à divers endroits du web (sur des sites d'archives ouvertes mais aussi sur mon blog, dans des revues scientifiques ou professionnelles qui ont de leur côté fait le choix de l'open access, etc.)

Comme la diffusion du savoir et des connaissances issues de la recherche publique me tient particulièrement à coeur, je pousse même le vice jusqu'à ajouter dans certains de mes articles, une licence "creative commons" qui indique que l'article peut être rediffusé, réutilisé, republié à condition qu'il le soit gratuitement. 

Si je te raconte tout ça …

Si je te raconte tout ça, c'est parce qu'au vu de ce qui précède, il ne viendrait à l'idée de personne qu'un organisme comme l'Inist, fleuron de l'IST (information scientifique et technique) dans l'hexagone et au-delà, mette en place un outil (Refdoc) qui au mépris de toutes les règles en vigueur et à rebours de la volonté des auteurs (et d'un nombre de plus en plus important d'éditeurs), il ne viendrait à l'idée de personne disais-je, que l'Inist vende, oui je dis bien "vende" à des prix exorbitants des copies (ou des photocopies) de documents scientifiques par ailleurs – et ailleurs – totalement libres et gratuits.

C'est pourtant ce que fait depuis déjà très très très très longtemps (2009) le service Refdoc de l'Inist. Et franchement c'est juste insupportable moralement, pathétique scientifiquement, et révoltant juridiquement. 

62 47 euros les photocopies de 3 articles gratuits et disponibles en ligne.

Cher responsable de service Refdoc de l'Inist, et toi aussi, cher grand chef de l'Inist, voici quelques copies d'écran issues de ton service Refdoc. Tous les documents qui y figurent sont de moi, et tous sont disponibles gratuitement sur ArchiveSic (et aussi sur mon blog, et aussi ailleurs, je te l'ai déjà expliqué).

Inist-3-doc

<Update> Suite aux commentaires me signalant un bug dans le service du "panier" de Refdoc j'ajoute – le 3 Octobre à 11h m'sieur l'huissier – une nouvelle copie d'écran correspondant à la commande des 3 articles </Update>

Refdoc-panier-3

Là par exemple (juste au dessus – copie d'écran réalisée le 1 Octobre 2012 monsieur l'huissier) j'ai choisi 3 articles : un "vrai" article scientifique publié dans une vraie revue scientifique (Hermès), un court texte en forme d'éditorial scientifico-humoristique publié dans une revue professionnelle (Documentaliste – Sciences de l'information), et une plus ancienne communication dans un colloque publiée uniquement sous forme d'actes distribués aux participants au colloque. Pour chacun de ce trois articles, j'ai pris soin de choisir ta prestation la moins onéreuse. Et au final j'en ai donc pour 62,19 euros 47,64 euros et pour 10 jours (!!) d'attente. 62,19 47,64 euros et 10 jours d'attente alors que ces trois mêmes articles (et une vingtaine d'autres) sont notoirement disponibles ici (le premier, le second, le troisième) et ailleurs et tout de suite.

Et tu sais ce qui me fait le plus mal dans mon petit coeur de chercheur qui cherche et qui défend l'accès ouvert aux connaissances ? Hein ? Dis tu le sais, cher responsable du service Refdoc et cher directeur de l'Inist ? C'est qu'à aucun moment, à AUCUN moment tu ne cherches à te vêtir de la plus élémentaire décence (à ce stade je renonce à parler même d'honnêteté), à aucun moment tu ne cherches à te vêtir de la plus élémentaire décence en signalant que ces 3 articles sont AUSSI disponibles gratuitement, dans la version que l'on veut (pdf, htm, doc, rtf …), conformément, cette fois, à ce petit grain de sable dans ta chaussure de responsable du service Refdoc et dans ton soulier de directeur de l'inist, ce petit grain de sable que l'on appelle la volonté de l'auteur et le respect du droit.

On s'est pas d'jà vu quelque part ?

Si. Lorsque tu m'avais invité il y a de cela quelques années pour une conférence sur le thème des réseaux sociaux et de l'identité numérique des chercheurs, je t'avais déjà signalé courtoisement ce problème. Ce qui t'avait – m'avait-on rapporté, mais ma mère m'a appris qu'il ne fallait jamais écouter les rapporteurs, ni rapporter d'ailleurs, pardon maman – ce qui t'avait mis dans une rage folle et t'avait accessoirement permis de me traiter de noms d'oiseaux que la morale autant que l'IST réprouvent.

Ça va finir par se savoir … ou pas.

Depuis ce temps, d'autres se sont également émus – hélas rarement en place publique – de cet immense scandale tout en haut de la pyramide supposée de l'exemplarité documentaire française. Un exemple parmi tant d'autres, le célèbre BBF (Bulletin des bibliothèques de France), entièrement gratuit et en libre accès sur le web fut longtemps référencé dans ta base et vendu, oui, vendu à prix d'or par ton service. Suite à une intervention de son rédacteur en chef de l'époque, tu as du te résoudre à le déréférencer et à le faire disparaître de ton service. Du coup l'une des plus importantes revues professionnelles du monde de l'information et des bibliothèques est juste totalement absente de ce qui est supposé être "LA" base bibliographique de référence sur le territoire national. Tu parles d'une cohérence … Et pendant ce temps, tu continues ton petit business (autre exemple ici).

Heureusement, il y a la loi.

Alors ce qui devait arriver arriva, un auteur te fit un procès et le gagna. L'Inist fut condamné en première instance (c'était en 2010) et en appel (en 2011). La justice est passée. La pratique de l'INIST est jugée illégale. Cela t'aura coûté 7000 euros. Une paille au vu de ce que te rapporte la vente illégale d'articles que … tu continues de pratiquer en toute impunité.

Mais l'Inist doit être au dessus (de la loi). Ou alors y'a un truc qui m'échappe.

Et oui, cher responsable de service Refdoc de l'Inist, et toi aussi, cher grand chef de l'Inist, visiblement tu n'en a cure de la loi. Tu continues au mépris de la volonté des auteurs et donc depuis 2011 au mépris du respect du droit, tu continues ces pratiques ahurissantes de malhonnêteté avec (je te laisse choisir dans la liste qui suit) un aplomb, une mauvaise foi et une constance qui savent pouvoir se reposer sur le panurgisme mollement indolent des auteurs indifférents à la tonte de leur laine et à son prix de vente, et qui attestent – ton aplomb, ta mauvaise foi et ta constance – tout autant de ton opportunisme malsain à continuer de collecter ainsi de l'argent sur le dos de ce qu'il faut bien appeler de l'ignorance, (car si nombre d'auteurs ignorent les pratiques de Refdoc, plus encore ignorent que l'Inist fut, pour lesdites pratiques, par deux fois condamnée), sur le dos de l'ignorance disais-je, ce qui, tu en conviendras est un comble pour un service de documentation scientifique et technique.

Voilà ce que je voulais te dire cher directeur de l'Inist,

à toi et à ton responsable du service Refdoc. Tu t'en doutes, je ne t'embrasse pas, parce que là maintenant, avec mes copains auteurs / chercheurs qui sont aussi énervés que moi et depuis aussi longtemps, devant tant de cynisme, on est bien décidé à te faire un procès. Un vrai. Un bon gros procès. Pas pour te piquer 7000 euros ni d'ailleurs 70 000. Mais parce qu'on en a un peu marre d'être pris pour des gogos.

41 commentaires pour “Lettre à l’Inist

  1. Ben du coup, je viens d’aller voir… et d’y trouver ma thèse, en libre accès sur Pastel (lien ci-dessous) et vendue sur Refdoc pour la somme de… 66 euros ! Je soutiens donc aussi sans réserve, on fait un collectif d’auteurs ?

  2. Ahurissant, et puis finalement pas tant que ça : gageons – sans pour autant le cautionner – que le fait d’être cité dans LA base bibliographique de référence constitue un privilège. Et que le prix à payer se fait sur le dos des heureux élus, au détriment de l’internaute trompé par l’autorité…
    A moins de faire quelques recherches avant d’acheter tête baissée, comme il est conseillé dans le sujet de ce forum : http://forums.futura-sciences.com/physique/467708-payer-lire-une-publication.html
    J’encourage les auteurs à faire connaître leurs publications sur d’autres sites (annuaires, fora, wiki thématiques…)

  3. Salut Olivier,
    Vieille histoire. J’ai peur que tu te fasses qques illusions sur la rentabilité de la revente de tes articles par l’INIST ;-). Le système déjà discutable au départ est devenu complètement décalé et obsolète avec le web.
    Le service a été mis au point d’abord pour les revues médicales et scientifiques et éviter des abonnements prohibitifs à ceux qui ne voulaient que qques articles. Et le montage financier vient d’une négociation avec le CFC. Sauf erreur de ma part, cette activité (avec les STM) est encore réelle, mais il serait intéressant de disposer des chiffres.
    Cela n’exauce pas l’INIST de ne pas suivre la loi, et il serait sans doute possible d’interfacer par ex HAL et refDoc, même si cela ne résoudrait pas ts les pbs. Reste que compte tenu de l’évolution du web et de ses acteurs, s’il y a une interrogation à poser, c’est d’abord sur le rôle du CFC. Y a-t-il, par exemple, compatibilité entre CFC et copy party ? L’INIST ressemble, lui, de plus en plus à une barque à la dérive sur l’Océan du web, faute d’avoir réussi à se réformer.

  4. Sans vouloir paraître enssibo-centré, une bonne partie des articles de l’ABF proposé par RefDoc sont également accessibles gratuitement sur le site de l’enssib. Au final, l’argent public aura été utilisé pour :
    1 – Soutenir la revue
    2 – Soutenir la retroconversion et mise en ligne d’une partie de ses archives
    3 – Proposer des versions payantes (numérisées à nouveau ?) des mêmes articles…

  5. Merci Olivier. Je soutiens sans réserve. A croire qu’il n’y a qu’un seul MC en IST en France, hein 🙂
    Effrayante (ou délectable ?) coïncidence : ta mise en ligne s’est faite vers 21h30, cela a tourné sur les réseaux en fin de soirée et…Bam ! au moment où sans doute ton texte aura le plus d’écho, ce matin, dans les boites mail, voilà t’y pas que l’on reçoit l’annonce (pardon l' »Annonce ») de l’ouverture (pardon l' »Ouverture ») des inscriptions au tant-attendu-célèbre Carrefour de l’IST (celui qui va toooout résoudre, si, si, enfin, en guidant via sa lumière salvatrice du haut de son phare loin-là-haut-là-bas-à-Nancy, dans un vaste mouvement fédérateur et enthousiaste dénué de tout intéressement personnel ou institutionnel les forces vives trop-longtemps perdu-dans-le-néant-de-leur-misérable-condition de l’IST Française <= ton gaullien recommandé). Mazette. On ne peut rêver meilleur raccourci temporel (que je me garderai bien d'expliciter, tant il est vrai que j'aime les sous-entendus prêtant à interprétation).

  6. @jean-michel> en fait, et même si je ne me fais aucune illusion sur l’usage de ce service effectivement complètement à rebours de toutes les pratiques, je crois que ce qui me choque le plus c’est la distorsion de concurrence que cela introduit par rapport aux services d’archive ouverte. Et aussi que c’est quand même de l’argent public. Et aussi que que la justice a dit que c’était illégal. bref, qu’il y a un moment où il faut arrêter les conneries 🙂

  7. Boom. 14h35 : ça revient en boomerang sur les listes Renatis, Isidora, cnrs-insu-ist. Second effet kiss cool de l’IST à la française: nombre de doc cnrs semblent découvrir la chose.
    Boom… (là, ma chaise s’est cassée, mon bureau vient de se fendre en deux, le mur se lézarde, mon écran clignote et semble prendre feu, je vous laisse…)

  8. Si j’avais du fric à jeter par les fenêtres, je commanderais bien la photocopie couleur d’un de mes articles parus en noir et blanc (30 euros : nettement plus cher que le numéro entier de la revue papier). C’est peut-être mieux que l’original ?
    Mais sans blague, c’est un scandale ! Auquel répond une lettre bien sentie, et une initiative qui a tout mon soutien.

  9. J’ai honte d’être localisé aussi près de ce service… Malgré notre proximité, nous ne sommes jamais parvenus à mettre en place une quelconque coopération, et finalement c’est tant mieux !

  10. je me permet de rajouter mon commentaire en tant que membre d’une association éditrice d’une revue soutenue par le CNRS (enfin soutenue, même pas de quoi imprimer la moitié d’un fascicule sur les 4 annuels !), car en fait l’envoi à l’INIST de notre revue est obligatoire à cause de cette subvention. Bref, l’argent que l’on nous donne d’un côté est repris de l’autre. On en récupère certes une infime partie via le CFC (reversement des droits d’auteurs).
    En tout cas un très bon papier que je cautionne à 100 %. Bon courage pour la suite

  11. Merci pour ce billet et les commentaires qui émanent de bien-veillants chercheurs ou documentalistes. Oui merci par avance pour la mise sur les bourses de l’emploi du Cnrs de près de 300 personnes sur une région durement touchée par les temps qui courent …

  12. Tiens, quand les discours et les arguments sur le fond manquent, on nous ressort le chantage à l’emploi ! Les agents de l’INIST sont-ils donc tous en CDD ? Bien sur que non ! Si le cnrs est cohérent avec sa politique d’incitation à la mise à disponibilité de nos travaux via les archives ouvertes, il peut aisément reclasser ces personnes dans les services qui s’en chargent.
    En tout cas, ce précédent billet montre que ce texte à été lu par le personnel concerné à l’inist !

  13. 3 articles à 13 €, pour moi ça fait 39 € …
    Avoir gonflé le prix en cachant d’autres articles ça montre bien l’objectivité de votre article.

  14. j’ai fait une simulation d’achat en mettant vos trois articles dans le panier, en livraison standard soit 11 euros plus 2 euros de droit de copie. J’obtiens un total de 39 euros HT (3 fois 13 euros), soit un total TTC de 46,64 euros. Ce qui fait une différence de 15,55 euros par rapport à la somme que vous annoncez dans votre article et que nous pouvons voir dans votre capture d’écran. Pouvez-vous nous expliquer cette différence ? L’objectivité de votre article, comme le dit le précédent commentaire, n’en sera que plus crédible, merci !

  15. @VR oh oui ! L’énorme problème de ce billet, c’est la différence entre trois euros douze et trois euros cinquante c’est certain (scandale !). Me rappelle l’histoire du fou du doigt et de la lune, mais sais pas pourquoi 🙂
    (juste je remarque en tant qu’oeil extérieur non concerné mais quand même)

  16. @ blabla (sic) et VR > Merci de votre vigilance. Je vous confirme l’erreur. Mais elle n’est pas de mon fait, y’a visiblement (en tout cas chez moi) un bug dans la gestion du panier sur le site Refdoc : quand j’ai 4 articles dans mon panier il ne m’en affiche que 3, quand j’en ai 3 (dans le panier) il n’en affiche que 2. Bref, le vrai montant pour acheter des photocopies de mes 3 articles gratuits et les recevoir 10 jours plus tard est bien de 46,64 euros et non de 62 euros. Pour autant il ne me semble pas que cela atténue le scandale de cette affaire et de ces pratiques illégales 🙂 Mais pour ne pas entrer dans débat stérile, j’ajoute donc une nouvelle copie d’écran (qui correspond à la commande de 3 documents – et donc au prix réel – même si l’on en voit que 2 à l’affichage alors que le panier en compte bien 3)

  17. Bonjour,
    Je souscris totalement à cette rage et je la partage. Il est inconcevable qu’un organisme public ne respecte pas la politique délibérée d’accès libre et gratuit défendue par nombre d’éditeurs et d’auteurs, alors que justement les pouvoirs publics justifient les Hadopi et consorts au nom de la supposée sacrée prééminence du droit d’auteur !!

  18. c’est un peu la même chose avec le PEB des BU et des autres fournisseurs de doc payants ; il faudrait aussi se pencher sur le pb des éditeurs de revues qui reçoivent la production scientifique des auteurs chercheurs le plus souvent gratos et revendent les revues ou leurs bases de données à des prix exorbitants, sur l’existence de trop nombreux non professionnels à des postes de documentation qui contribuent à perpétuer des systèmes dépassés par manque de formation et d’information ; vaste sujet ; continuez le combat

  19. Ben tiens un article de 4 pages de ma part, 11 €. Bon le CNRS fait pas beaucoup mieux en publiant des thèses sans accord.

  20. Oui effectivement, c’est illégal. En plus ils ne respectent pas la volonté de l’auteur de ces articles (vous, qui voulez diffuser gratuitement vos travaux). Je parie aussi que sur l’argent qu’ils se font en revendant vos article, ils ne vous en reverse même pas une partie pour reconnaitre vos droits à la propriété intellectuel. Droit (j’imagie, car je ne suis pas une spécialiste) doublement bafoué car aucun respect sur la diffusion que veux en faire l’auteur, ni sur la rétribution de celui-ci.
    Mais cela ne m’étonne guère de la part d’un organisme qui tolère le harcelement moral, qui licencie des gens sans cause réelle et preuves et en plus par des procédures illégales… bandit un jour, bandit toujours !

  21. Je me trompe peut-être mais il me semble que l’on a le droit de mettre la version pre-print (soit pas encore mis en forme par l’editeur, avant les ‘proofs’ en langage angl-academic. Donc rien n’empêche de mettre tout en ligne sunr une page web. Ensuite que l’institut de recherche qui nous paye cherche à faire son beurre on peut comprendre ou compatir puisque qu’il faut bien que ca vienne de qq part (nos impôts sont une autre possibilité). On ne peut s’en prendre qu’à soit même de ne pas diffuser ses recherches gratuitement non ?
    personnellement j’ai fait une thèse sans accès (ou très limité) ds les domaines de recherches (ca limite les lecture à ceux qui font l’effort de mettre leur working paper en ligne, un biais de selection peut-être juustifié matéiellement, mais c’est sûrement différent selon les domaines de recherches…)

  22. Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne l’accès aux connaissances. Cependant, il y a plusieurs choses que je ne comprends pas dans votre billet :
    Si vos articles sont publiés par un éditeur, alors ils font l’objet d’une exploitation financière par cet éditeur ou au au moins d’un copyright. Même si vous en êtes l’auteur, en acceptant la publication de vos articles, vous vous engagez à ne pas reproduire en totalité ou en partie vos articles. Ils vous appartiennent toujours (droit de propriété intellectuelle), mais vous ne pouvez pas les distribuer librement.
    Les revues dans lesquelles vous publiez sont probablement payantes : l’inist paye des droits d’abonnement et ils ont contractuellement le droit (avec votre éditeur), de vendre des articles (même les votres…).
    Donc, au final, je pense que c’est un souci à régler avec votre éditeur. Si votre éditeur vend sans votre autorisation vos articles, attaquez le en justice…mais en général, lors de la soumission tout est bien défini.
    Je ne sais pas si vous faites partie d’une équipe CNRS, mais si c’est le cas, le CNRS finance au moins en partie (avec l’université), une partie de vos recherches. L’inist dépend du CNRS… cqfd
    Cordialement

  23. Bravo pour ce billet,
    je soutien cette demarche et j’espère que nos tutelles vont arrêter cette gabegie.
    N’oublions pas non plus que l’Inist vend des articles en accès libre (mais dont la mise en ligne est payée avec de l’argent public) provenant de Persée et autres…

  24. Effaré ce matin en lisant le billet sur Rue89. Merci
    Du coup j’ai regardé, certains de mes articles (par ailleurs disponibles sur HAL) sont en vente…
    On pourrait créer un nouvel indice d’évaluation fondé sur le prix de nos oeuvres sur Refdoc, non ? Aussi efficace que l’impact factor et tellement plus parlant…
    J’écris à l’INIST ce weekend.

  25. Je peux commander ma propre note de dix pages pour 40 euros. J’espère qu’il y a un très bon club sandwich avec.
    Comptez-moi pour le procès.

  26. Quelques liens pour tous ceux qui souhaitent partager librement leurs travaux de recherche :
    L’Open Peer Review + Open Access Journal
    http://0z.fr/D5YY0
    Auto-archivage en ligne d’articles scientifiques de niveau recherche, publiés ou non
    http://hal.archives-ouvertes.fr/
    Divers réseaux sociales en ligne où vous pouvez uploader vos articles
    http://0z.fr/63KFw
    Auto-archivage en ligne des thèses de doctorat et de HDR
    http://tel.archives-ouvertes.fr/
    L’ANRT reproduit, sous différents supports (imprimés, microfichés et électroniques) les thèses soutenues en France dans toutes les disciplines
    http://www.diffusiontheses.fr/

  27. Je signale que nos publications étaient aussi vendues par le site « Chapitre.com » (j’ignore les accords commerciaux entre l’Inist et ce site de vente en ligne).
    En tant qu’archivangéliste – pillée – et aussi (mal)-traitée par l’Inist quand j’ai osé demander qu’ils retirent de leur catalogue de vente mes publications en libre accès sur Hal (que j’avais en partie écrites comme « hors-statut » d’un labo CNRS -, je serais ravie de me joindre à une plainte collective. On fait une association 1901 de défense des auteurs publiant en libre-accès (archives ouvertes) ?

  28. Réponse à ceux qui pensent que nos publications « appartiennent » aux éditeurs par le ©. Pour nos publications publiées en France, le © ne signifie rien, puisque nous sommes sous le régime juridique du droit d’auteurs. Pendant très longtemps, nos éditeurs institutionnels ne nous ont fait signer aucun contrat, et nous n’avons aucune rémunération. Ces textes sont donc notre propriété d’auteurs (seule la maquette est propriété de l’éditeur). Pour les publications récentes, quand les éditeurs cherchent à imposer la signature d’un contrat dans lequel l’auteur cède tous ses droits aux éditeurs (traduction, republication), rien n’oblige l’auteur à signer ces contrats abusifs. Ces contrats n’ont aucune valeur, pour la plupart, les éditeurs abusent de leur « position dominante ». Un éditeur qui porterait plainte contre le dépôt en archives ouvertes du texte (auteur) ayant été publié dans sa revue n’aurait aucune chance de gagner. C’est la raison pour laquelle les auteurs militant du libre-accès déposent en archives ouvertes des textes auteurs, alors même qu’ils sont sous embargo sur les sites des revues (revues.org, par exemple).

  29. Un point qu’il est urgent d’obtenir : le lien vers la version en archives ouvertes sur le catalogue SUDOC, à la place du lien vers gogolbouc.
    Obtenir de l’Inist, comme suggéré dans un message, l’ajout du lien vers la version en archives ouvertes est une priorité. Je rajoute le retrait de la vente des documents en archives ouvertes si l’auteur le demande.

  30. Interessant !
    Travailleur indépendant tombé par hazard sur une polémique bien française !
    Peut-on gaspiller du temps et faire perdre encore plus d’argent aux contribuables ?
    Hé bien oui !
    Après quelques rapides investigations quelques questions me viennent ?
    -Est on obligé d’acheter vos articles sur Refdoc de l’INIST que 300 personnes cherchent, référencent, manipulent et mettent à disposition de celui qui en a besoin ?
    -Le travail de 300 personnes représente-t-il moins que le votre ? si oui pourquoi ?
    -Vos articles parus dans des revues payantes ne vous posent pas de problèmes ?
    -Combien l’INIST a t-elle vendu de vos articles ?
    -Qu’elle CA représente ces ventes ?
    -Combien lui ont elle coûté ?
    -Etre dans une base de données de 53 000 000 de références (chiffres sur site refdoc) ne vous permet-il pas d’être mieux lu ou vu par quelqu’un qui chercherait un article d’un « d’un maître de conférences en sciences de l’information.Réflexions, analyses, signalements, opinions » ?
    nb: Sympa le lien du jour sur votre blog, M. Olivier Ertzscheid, pour le livre « Martine » -petit livre d’enfant pour ceux qui se souviennent- sûrement adressé à des gens comme moi… allez… je me détends en blaguant !!!
    -Combien coûte le référencement de ces 53 000 000 de documents ?
    -Dois-je attaquer mon buraliste qui me photocopie un courrier pour 2€ ?
    -Si il s’agit d’un document CERFA dois-je reverser quelque chose à l’Imprimerie Nationale qui l’édite avec nos impots ?
    -Comme c’est moi qui appuie sur le bouton, puis-je lui demander une réduction ou un dédommagement ?
    -Cette croisade ne serait-elle pas plus personnelle que justicière ? (en référence à votre article -…me traiter de noms d’oiseaux …)
    -Le travaille que je fais chaque jour étant une recherche intellectuel, est-t-il normal que l’on me fasse payer une TVA dessus ? Et vous ?
    -La recherche tuerait-elle l’intelligence ?
    En tout cas, la conccurence étrangère n’a pas grand chose à faire… En France on sait se saborder tout seul !(Vous tous-CFC-éditeurs-INIST-CNRS travaillez pour qui ?)
    En conclusion : Travaillant, comme de nombreux artisants de la 1ère Entreprise de France, plusieurs dizaines d’heures par semaine avec à la clé près de 60% de prélèvement sur les maigres bénéfices dégagés pas nos petits QI en ces temps de croissance économique « exceptionnelle », je suis « ravi » de constater que nos prélèvements, impôts et taxes permettent à des chercheurs et universitaires de bloguer des heures durants sur le scandale du « on peut acheter des articles sur un site de l’INST Refdoc (si j’ai bien compris..)au lieu de les acheter dans des revues payantes qui vendent ces articles sous forme d’abonnement à l’INIST (si j’ai bien compris..)ou de les chercher sur des sites gratuit sur lesquels vous déposez vos articles gratuitement, articles que vous publiez dans des revues payantes(si j’ai bien compris …) ».
    J’imagine que les éditeurs vous versent des royalties ? Si non,Je vais peut-être me lancer dans l’édition de revue ! allez … je me détends encore !!!
    Mouais …
    Une consolation tout de même en observant, rapidement je vous l’accorde, ce phénomène qui vient jusqu’à ma boite email étrangère à votre monde (à priori le même que nos hommes politiques et autres extra-terrestres qui ne se posent pas l’unique question que se posent tous ceux qui vivent dans mon monde : Est-ce que mes enfants auront de quoi manger demain ?)
    je n’ai pas 10 heures de travail hebdomadaire, je ne suis pas financé par mes concitoyens pour faire mon travail, pas de congés maladie car la carence démarre le 1er jour de la maladie et se termine le dernier jour de la maladie, pas non-plus 10 semaines ou plus de congés payés… ni 8, ni 5, ni même 2 !!!
    Ha oui ! une consolation disais-je ! Si le peu d’études que j’ai pu faire ne me trompe pas, un maître de conférences en sciences de l’information,un bibliothécaire,un Consultant en communication internet,un Entremetteur dans l’ens. sup. fr,un enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication,un conservateur responsable des bibliothèques Santé ,une responsable des archives ouvertes,n’ont rien à voir avec le Cancer, le S.i.d.a., les maladies orphelines et autres maladies, la désertification, le réchauffement climatique, le trou de la couche d’ozone, les énergies renouvelables, le chomage, l’économie, la faim, etc … Cela me rassure et me laisse donc espèrer que ceux qui s’occupent de ces problèmes ne sont pas sur vos blogs, sites, twitts, forums, etc.. mais devant leur microscope, leurs éprouvettes,dans leur bureau ou laboratoire à oeuvrer pour l’humanité au lieu de se masturber l’égo ou pire encore à essayer d’occuper leurs immenses temps libres financés par qui déjà ? …

  31. Au terrien qui a quand même pas mal de temps à perdre puisqu’il accorde de son précieux temps de pauvre indépendant/artisan à critiquer des personnes qui défendent leurs droits.
    Premièrement, si ce scandale ne vous intéresse pas, rien de vous empêche de l’ignorer.
    Deuxiement, vous qui avez l’air si préoccupée par l’argent public, n’avez vous pas lu l’article de manière biaisée, cad en pensant que l’auteur perdait son temps,qu’il était certainement à sa 8eme et dernière heure de travail de la semaine, et qu’il ne servait à rien pour le réchauffement climatique ou le chômage?, vous auriez du pourtant remarquer qu’on y parle d’argent public! d’une institution payée avec nos impôts et qui l’utilisent à mauvais escient. C’est dommage. Parce que défendre ces droits, surtout quand on est payé totalement ou en partie par le contribuable, c’est comme un devoir. qu’un,voire deux organismes public ou pseudo-public enfreignent la loi à des fins Commerciales et de manière ouverte et affirmée devrait poser problème à tous citoyens.
    A l’auteur ou autre personne active dans son combat compliqué.
    Une question, non sans lien avec certaines de notre terrien,bien plus afuté que le portrait de victime qu’il Nous donne à lire, et bien malhonnête sur ces préoccupations et sa pseudo simplicité,
    Quel est le rôle des éditeurs dans cette affaire? Leur statut, leurs pratiques? Il semble logique que si vous signez avec un éditeur, il ait quelques avantages sur la diffusion, sinon quel intérêt pour lui d’exister
    En tant qu’éditeur? (je me trompe peut être mais alors expliquer quel serait ou quel est le rôle de l’éditeur)
    Par contre sur les droits de reproduction, gérés apparemment par le CFC, quel est la règle pour les éditeurs vis à vis des articles qu’ils ont publiés (globalement)? Pourquoi le CFC leur reverse t il une partie (même infime), au nom de quoi?
    Je comprend bien le problème il me semble, mais ces questions la sur le rôle de l’éditeur dans ce marasme ne sont pas très clair.
    Je vous remercie pour les précisions si possible.
    Avec tout mon soutien.

  32. A la doctotante
    -« pas mal de temps à perdre puisqu’il accorde de son précieux temps de pauvre indépendant/artisan à critiquer des personnes qui défendent leurs droits » je réponds défendre ses droits ne signifie pas mettre en péril des organismes publics qui permettent de valider et fournir des travaux de chercheurs/universitaires reconnus de cette manière aux chercheurs/universitaires ayant besoin de ces travaux.
    -« Premièrement, si ce scandale ne vous intéresse pas, rien de vous empêche de l’ignorer » où dis-je que cela ne m’interresse pas ?
    -« Deuxiement, vous qui avez l’air si préoccupée par l’argent public, n’avez vous pas lu l’article de manière biaisée, cad en pensant que l’auteur perdait son temps,qu’il était certainement à sa 8eme et dernière heure de travail de la semaine, et qu’il ne servait à rien pour le réchauffement climatique ou le chômage?, vous auriez du pourtant remarquer qu’on y parle d’argent public! d’une institution payée avec nos impôts et qui l’utilisent à mauvais escient. C’est dommage. Parce que défendre ces droits, surtout quand on est payé totalement ou en partie par le contribuable, c’est comme un devoir. qu’un,voire deux organismes public ou pseudo-public enfreignent la loi à des fins Commerciales et de manière ouverte et affirmée devrait poser problème à tous citoyens » peut être avez vous aussi lu en biais l’article ! on y parle pas d’argent public, mais de la colère d’un homme contre l’INIST qui propose (et j’ai écrit « propose ») « quelques » articles à la vente que l’on peut, dit-il, trouver sur des sites gratuitement (sites qui si j’ai bien compris n’ont pas le même contenu et ne valident pas vos travaux !). Au passage, je suis « ravi » d’apprendre que vous parler de 8 heures hebdomadaires !! je vous en accordais 10 !!!
    Et pour économiser « mon précieux temps » je finirai par :
    Vu de la terre, vos diarhées verbales transcritent sur des dizaines de sites, articles, pétitions, etc… ressemblent à un ralliement derrière une personne* voulant se venger d’une altercation avec un directeur de l’INIST en incriminant
    un organisme dont le travail est de rechercher, référencer, proposer et valoriser vos travaux en tenant compte des coûts techniques et de personnel que cela engendre et proposés avec les droits de copie qu’ils reversent, au lieu d’incriminer les éditeurs de revues qui vous dépouillent de vos droits et « vendent » vos travaux à ceux qui font le travail…
    Quand à l’argent public utilisé dans les services publics… n’oubliez pas que travailler dans ces services veut dire, avant tout, offrir un vrai service au public avec l’argent de ce même public … Et faire travailler 300 personnes pour alimenter en documentation des dizaines de millier de chercheurs/universitaires en france ou à l’étranger, du domaine public ou privée me semble être un service public utile pour notre avenir !!!
    *interessant d’ailleur son article sur ses 250 élèves amis sur Facebook et son utilisation dans ses cours… pourquoi n’y a t-il que 20 amis sur la copie d’ecran publié dans son articles… l’art de l’exagération peut-être ?

  33. Bonjour Olivier,
    Je suis tombé sur la référence à cet article via Rue89, et par curiosité je suis allé vérifier mes articles sur RefDoc. Il y en a 9, tous payants, alors qu’on les trouve pratiquement tous sur mon site sous licence creative commons, ou sur Hal SHS, ou sur Archives SIC, évidemment gratuitement, manquerait plus que j’accepte d’être payé pour un article ! Comme je milite pour l’Open Access depuis des années, je m’associe à ta protestation : oui, le CNRS-Inist est un Pignouf !
    Cordialement

    Igor Babou
    Professeur des universités

  34. le fond du problème est que l’INIST , depuis l’arrivée d’Internet et du Web, court après son retard. La centralisation des missions IST à Nancy est parvenue à maturité au moment où le Web décentralisait totalement la fourniture d’accès. Ce n’est sûrement pas avec la Bande de Fuchs, nommée par Pécresse et Sarkozy en 2010, -et toujours là (le changement, c’est quand ?- qu’une réforme intelligente de l’IST (et de la recherche ?!) pourrait être instruite. À L’échelle des flux scientifiques mondiaux et de leurs dynamiques, tout ceci confine au ridicule.

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