ADN documentaire. L’homme est une bibliothèque comme une autre.

Petite histoire.

2005. Il est acté qu'un jour, notre disque dur aura disparu.

2007. Force est de constater que l'homme est un document comme les autres.

2012. Nul ne peut répondre à la question de savoir quel sera le dernier document sur terre ? Mais tout le monde semble s'accorder à considérer qu'il y en aura bien un.

Grande Histoire.

2007 encore. Le numéro 1 de Google convole en juste noces avec la numéro 1 d'une des plus importantes entreprises de "génomique personnelle". Des mots-clés et des gênes. Indexation génétique en vue ?

2012. Le Wall Street Journal titre : "Storing Digital Data in DNA. Technique One Day May Replace Hard Drives as Web Leads to Information Deluge". Traduction. "Enregistrer des données numériques dans l'ADN. Cette technique pourrait un jour remplacer les disques durs pour juguler le déluge informationnel du Web."

Pas simplement un "document" donc, l'Homme est une bibliothèque comme une autre.

Du coup on pourrait stocker sur soi, "sur" son ADN, les données vendues – c'est un exemple – par 23andMe et en provenance … de ce même ADN. Mais aussi stocker un jour ses livres numériques "sur" son ADN. Vertigineux.

<update> Paradoxe et climax d'un cycle documentaire à venir dans lequel l'homme pourrait tout à la fois être indexé, catalogué et collectionné par d'autres mais également faire index et collection de sa propre documentation, de l'ensemble de son rapport documentaire au monde et aux autres, et en être le premier support, inscrire cette documentation au coeur de l'un des brins de son génome. </update>

2012 encore. Puisqu'on parle de vertige. Google vient de recruter Ray Kurtzweil, le héraut du transhumanisme et de la singularité. L'idée que la machine comprenne l'homme, puis le dépasse. En 2045 à la louche. <Update> Pendant qu'en Europe on tente également de modéliser le cerveau humain dans le plus grand projet de recherche (et l'un des plus chers) de l'histoire. </update>

<anecdote> Du coup l'histoire des "3 brins de son ADN numérique", ici fantasmée et "just for fun", peut être lue autrement. </anecdote>

Et si le dernier document sur terre devenait le premier document intra-corporel ?

Ce n'est déjà presque plus de la science fiction. C'est déjà quand même une étonnante concordance de faits. Sentiment surtout d'une troublante cohérence des faits.

Que deviendra alors cet ADN "documenté" ? Qui pour indexer ces documents "dans" notre ADN ?

<HDR> Effarante. Enthousiasmante. Sidérante. Effrayante aussi parce qu'elle réveille de vieux fantasmes dystopiques. La révolution documentaire est en marche. Une nouvelle ère est en train de s'ouvrir. Clonage documentaire, enfants-documents nés de l'éprouvette partagée entre sociétés de génomique et sociétés linguistiques, et pour le coup peut-être, oeuvres réellement "orphelines", tous les scénarios restent à écrire. Les mêmes questions que lorsque la médecine et la biologie entamèrent leur mue à la fin du siècle dernier. </HDR>

Je crois que nous serions bien inspirés de constituer dès maintenant les comités d'éthique en charge de réfléchir à ces questions avant qu'elles ne nous dépassent. Avant que la double hélice de notre ADN documentaire ne s'emballe. Bon. Faut que je vous laisse là. Je dois procéder à ma réindexation complète.

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