Cher collègue,
Cher Serge Haroche,
Bravo. Pas pour votre prix nobel (enfin si, bien sûr pour votre prix nobel aussi) mais bravo pour avoir, à l'image de la communauté scientifique à laquelle vous appartenez – les physiciens – compris très tôt que la mise à disposition gratuite des résultats de la recherche publique était la voie à suivre. Ce n'est pas un hasard si le premier site "d'archive ouverte", baptisé arXiv, en 1991, fut précisément alimenté par des travaux de votre champ.
Ce n'est pas un hasard si on y trouve encore librement, gratuitement et en texte intégral l'essentiel de vos travaux : http://arxiv.org/find/quant-ph/1/au:+Haroche_S/0/1/0/all/0/1
Ce n'est pas un hasard si ces mêmes travaux sont ce soir mis à l'honneur sur l'archive ouverte française mise en place par le CNRS, et baptisée HAL (Hyper Articles en Ligne).
Ce n'est sans doute pas un hasard non plus – en tout cas moi je ne crois pas au hasard, même au hasard quantique – pas un hasard non plus si au moment où je découvre tes travaux en accès libre, je mène avec d'autres un combat contre les pratiques illégales de l'Inist, une composante du CNRS, CNRS dans lequel tu as accompli (selon ta fiche Wikipédia) une bonne partie de ta carrière.
J'ai mal, Serge.
J'ai mal à la science, Serge, parce que beaucoup des articles que tu as choisi de déposer en libre accès, sont de manière illégale vendus par l'Inist, sur son abominable service Refdoc. Je ne vais pas t'ennuyer longtemps Serge. Je vais prendre un seul exemple : ce collègue, Gilles NOGUES dont tu as été le directeur de thèse, qui a travaillé avec toi, sous ta supervision sur le sujet suivant : "Détection sans destruction d'un seul photon", on peut se procurer sa thèse gratuitement sur l'archive Hal du CNRS : ici. Ou on peut l'acheter pour 66 euros, sur le service Refdoc du CNRS, là. Et figure-toi qu'a aucun moment sur Refdoc ils ne nous avertissent que l'on peut aussi se procurer gratuitement et instantanément le même document sur Hal. Il ne prennent même pas la peine de mettre un petit lien pour éviter au péquin moyen de dépenser 66 euros. C'est insupportable Serge. Insupportable de savoir que ce soir, à cause oui je dis bien à cause de ton prix nobel Serge, plein de gens, des journalistes, des curieux, vont peut-être payer une fortune des travaux dont tu as souhaité la diffusion gratuite. On parle de recherche publique Serge. Et d'argent public, Serge. On parle du CNRS, Serge.
J'ai besoin de toi Serge.
J'ai besoin de toi Serge. J'ai besoin que tu m'écoutes 5 minutes. Pas plus. Je n'aurai jamais le prix nobel Serge. Toi tu viens de l'avoir. Tu as le prix nobel ET tu sais ce que le libre accès aux résultats de la recherche publique veut dire. Tu sais combien c'est important. Tu vas être invité sur plein de plateaux de télévision Serge. Tu vas rencontrer plein de journalistes Serge. Tu vas croiser plein de politiques, de directeurs de cabinets, de décideurs, de ministres. Tu vas forcément croiser notre ministre Serge. Et probablement même le Président. Moi et mes copains, particulièrement depuis quelques jours, on s'époumone pour faire cesser ce scandale. Pour faire appliquer la loi. Pour que le CNRS applique la loi. Pour qu'il mette juste un lien entre RefDoc et Hal qui permette à plus de 200 000 articles gratuits (estimation basse) de ne pas être facturés illégalement, au mépris du droit et de la volonté des auteurs. Toi Serge tu n'as qu'un mot à dire pour qu'il y soit mis fin.
On compte sur toi Serge.
Encore bravo pour ton prix. Qui n'en a pas. Comme n'a pas de prix le fait que tes travaux puissent gratuitement et intégralement bénéficier à l'ensemble des chercheurs de la planète. Enfin l'ensemble des chercheurs qui n'utilisent pas Refdoc de l'Inist et qui connaissent les sites d'archives ouvertes. Parce que pour tous les autres …
On compte sur toi.
Vraiment.
<Mise à jour du 10 Octobre>
Plus je fouille et plus je suis abasourdi par l'ampleur de la mystification et de l'escroquerie du service Refdoc d'Inist Diffusion, couvert par le CNRS. Je n'ai bien sûr par le temps de faire une vérification systématique mais :
- tous les articles ou thèses que je prends au hasard dans HAL sont en version payante dans Refdoc
- tous les articles que je prends au hasard dans Pubmed Central et signalés comme gratuits ("Free PMC article") sont en version payante dans Refdoc. Juste un exemple parmi des milliers d'autres.
- idem pour les journaux les plus anciens et les plus "reconnus" de la base Doaj
- et il est probable que l'ensemble des archives ouvertes du monde, toutes disciplines confondues, se trouvent ainsi spoliées en toute impunité par l'Inist.
Sur les "53 millions de références" annoncés par Refdoc je serai curieux de savoir combien il en reste une fois enlevés les articles disponibles partout ailleurs gratuitement. Je suis d'ailleurs à la recherche d'un informaticien / bidouilleur et autre spécialiste en Dataviz ou datajournalisme qui serait capable – et qui aurait le temps – de monter un programme ou une petite interface capable d'afficher combien – par exemple – des docs de Hal http://hal.archives-ouvertes.fr/ sont référencés et vendus illégalement dans Refdoc. Autrement dit arriver à produire une moulinette qui repère automatiquement les
articles de RefDoc figurant dans des archives ouvertes par ailleurs.
</Mise à jour>
Et pourquoi vous ne monteriez pas votre propre plateforme de distribution pour vos études ? Vous avez les droits après tout non ?
http://www.change.org/fr
Pour relayer cette supplique 😉
Mais aussi pour la faire signer par le plus grand nombre 😉
De la même manière n’hésitez pas a transmettre :
LE LIBRE AUTREMENT …
Première Propositions …
https://docs.google.com/document/pub?id=1RmTNJ4qmgIw2_Fc6yelVdb_lWnmL4VWeODs3vr5aXZ4
Quand aux sciences, les rendrent encore plus accessibles, attractives, en même temps que de permettre de chercher, innover, promouvoir, produire, etc Autrement … c’est dans le lien sur mon pseudo 😉
@ ghijko … il y a déjà une plateforme ! Libre !
Le problème est ailleurs ! Celui d’un organisme qui « triche » … en vendant ce qui est « libre de droit » … alors même que c’est un organisme lié au « public »
RefDoc en inversant 2 lettres cela donne RedFoc.
Concernant la dernière partie du message sur la demande de bidouille, j’ai quelques pistes/conseils :
Le problème est facile à décomposer. Il s’agit de comparer des références dans deux listes.
Il faut donc trouver les deux listes et trouver des critères communs (idéalement un numéro d’identification unique de la publication, ou bien s’assurer de la normalisation des titres)
Si ces deux éléments sont accessibles (liste + critère d’identification) alors il n’y a aucun souci pour développer cet outil. Sinon, c’est là que la bidouille va vraiment entrer en jeu.
J’essayerai de regarder si je trouve du temps. N’hésitez pas à me contacter si vous le souhaitez, M. E. 🙂
@Niaatan : côté HAL, tout est moissonnable en OAI. Ca peut répondre à la moitié de votre question.
Vu le nombre de notices de part et d’autre (204000 dans HAL, 53 millions affichés dans RefDoc), il me semblerait plus « économique » de partir de la liste de HAL, et de chercher systématiquement une correspondance dans Refdoc.
Soit dit en passant, requêter RefDoc à distance peut ne pas être simple, le formulaire de recherche n’a pas un comportement très standard…
@Niaatan : au temps pour moi, on arrive très bien à interroger Refdoc « de loin ».
Reste plus qu’à avoir un moissonneur OAI et une machine qui tourne vite…
Une fois votre bbd de correspondance réalisée et les id refdoc identifiés, 1 ch’tite extension Firefox ou script greazemonkey pour afficher dynamiquement en gros sur les notices Refdoc une image-tampon rouge « offre hors la loi – voyez ici pour du gratuit en openaccess » avec url hal en lien, serait du meilleur effet 🙂 cc Lully
amarois, niaatan et Lully : vraiment si vous arrivez à me bricoler un truc, je vous érige une statue. Une statue morale certes mais une statue quand même 🙂
@Amarois : pour le SAV, faut voir avec Symac !
@Ertzscheid : c’est pas que ce soit impossible, mais 200.000 notices, je suis pas sûr que mon PC va apprécier ! Bon, je commence par me récupérer un petit moissonneur.
Concernant, PubMed Central (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/), il y a 2.5 millions d’articles en accès libre qui font tous partie de PubMed (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed – 22 millions d’articles), une des plus importantes sources de Refdoc. Leur identifiant PMC fait partie des métadonnées fournies par PubMed, il n’y a donc aucune excuse technique à ne pas faire de lien depuis Refdoc. Ce serait aussi simple que d’afficher le titre.
Une dernière précision : Refdoc ne semble pas avoir intégré les données de PubMed depuis plusieurs années. Après tâtonnements, je trouve tout de même un ensemble (qui résiste à tous mes tests) de plus d’1 million d’articles présents à la fois dans Refdoc et en accès libre sur PubMed Central : http://goo.gl/ZYldL
Et si nous commencions par le commencement……
Permettrez -vous, à un ancien ( 89 ans) de suggérer une modeste et gratuite action qui permettrait de …..revivifier la France ?
Une partie de l’important et intéressant Rapport Gallois — revivifier la France par une compétitivité industrielle retrouvée — a retenu mon attention par…… une absente « petite, indirecte et donc sournoise » cause , jamais mise en évidence d’ailleurs !
**** Oui, la France ne manque pas d’atout, d’idées…..
Malheureusement, je me dois d’ indiquer une caractéristique bien française : « notre désintérêt pour la sauvegarde de nos idées »……… qui explique largement la situation (de marasme) actuelle, et notre future !.
Deux exemples :
— Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel, n’a jamais déposé, de sa vie, une demande de brevet d’invention . Et il s’en vantait ! Quant à Serge Haroche, notre nouveau Prix Nobel, je n’ai trouvé trace que d’un seul brevet !! A qui fera t’on croire, qu’à un moment ou à un autre, un « découvreur » n’a pas été ou ne sera pas un « inventeur » ?
— Depuis des années, nos amis allemands déposent 2 à 3 fois plus de demandes de brevet que nous! Et toujours vers les moyens de production et non les produits —
Pourquoi ?……. Parce que la finalité, voire la stratégie de la « Propriété Intellectuelle et Industrielle » n’est pas « enseignée » dans nos « Ecoles » (si, mais en 5* année de Droit et….. seulement en module de spécialisation !! et peut-être à l’ESPCI de Paris ?)……..Pouah ! s’abaisser à enseigner cela ! Pouah : le contraire de la vision universaliste des chercheurs français attachés à la diffusion du savoir. Ca doit venir de notre tradition issue de la révolution.*****
J’ai donc développé ce sujet, dramatique, dans des notes – que je tiens à votre disposition — envoyées, depuis des années, à droite comme à gauche…… Jamais de réponse! (peut-être parce que ce que j’y propose ne coûte rien) .
Un pays ne peut avoir d’avenir sans une activité « productrice », importante et renouvelée, grâce à une innovation pérenne et récurrente ; ce qui exige obligatoirement une Propriété Intellectuelle conséquente.
D’où ma question : Quand rendra t’on obligatoire l’enseignement de la Propriété Intellectuelle, conjointement dans toutes les écoles d’ingénieurs et de commerce et dans tous les cursus universitaires ayant un lien, même ténu , avec « l’activité ».
C’est à ce moment là qu’on en acquiert la culture (donc la finalité) : avant, c’est à fond perdu ; après, c’est beaucoup trop tard !….C’est comme d’un outil, il faut apprendre à s’en servir…..au bon moment !