Claquer la culotte des lanceurs d’alerte.

Cher Michel Sapin,

Il est probable que si tu avais croisé Stéphanie Gibaud lorsqu'elle était encore directrice du marketing et de l'événementiel pour UBS France dans une quelconque soirée de gala, et qu'elle s'était penchée pour ramasser un stylo, la tentation de lui claquer la culotte ait pu t'effleurer.

Depuis l'affaire qui a fait d'elle une lanceuse d'alerte, Stéphanie Gibaud a permis à l'état français, t'a permis, nous a permis de remettre la main sur un magot de 12 milliards d'euros. Aujourd'hui Stéphanie Gibaud est en "urgence vitale", elle vit avec 400 euros par mois. Demain un autre lanceur d'alerte, celui de LuxLeaks entrera dans un tribunal pour être jugé. Edward Snowden a bien ri d'entendre le chef de l'état s'émouvoir du sort fait aux lanceurs d'alerte.

J'ai bien sûr suivi, comme tout le monde, l'ensemble de ces affaires. J'étais devant ma télé l'autre soir, après l'émission Cash Investigation sur les Panama Papers, je t'ai vu toi, Michel Sapin regarder tes chaussures lorsqu'une nouvelle fois, sur le plateau, Stéphanie Gibaud est venu raconter son histoire. Les 12 milliards d'euros qu'elle nous a rendu. Les 400 euros avec lesquels elle n'arrive plus aujourd'hui à survivre. Sa vie brisée bien sûr. Je t'ai vu ne pas répondre à la question d'Elise Lucet "Mais ne peut-on vraiment rien faire pour cette femme ?" Ta gêne. Palpable. Ton invitation à ce qu'elle vienne s'exprimer à l'assemblée nationale. Regarder tes pieds. Et j'ai été en colère. A bien y réfléchir d'ailleurs c'était un peu plus que de la colère. De l'indignation oui, du dépit, bien sûr.

Et presque, presque, de la haine.

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Je t'ai regardé répondre à la détresse de cette femme avec une invitation à venir témoigner à l'assemblée nationale et j'ai presque ressenti de la haine. Car tout est revenu. Ces 12 milliards et ses 400 euros par mois. Tout est revenu. L'impuissance assumée et presque souhaitée de l'état que tu représentes mollement, rondement. Tout est revenu. Les retraites chapeau, les parachutes dorés, les régimes de retraites particuliers de certains de nos élus, les passe-droits innombrables, selon que vous serez, puissant ou misérable. Tout. Ces 12 milliards et ses 400 euros par mois. J'ai voulu te taper dessus. Te secouer. J'ai souhaité que ta famille explose, que tu te nourrisses de quenelles froides glanées au détour d'une poubelle de supermarché, que tu ailles chercher ton RSA et ton humiliation à la fin de chaque mois. Et plus tu répétais que tu comprenais, plus tu répétais qu'il fallait agir, qu'il fallait des lois, plus tu argumentais sur le travail que tu faisais et qui allait dans le bon sens, plus tu répétais que c'était difficile, long et compliqué et plus je te haïssais.

Cette haine m'effraie. J'ai attendu un peu de voir si elle retombait. Mais elle n'a fait que croître. Cette presque haine que moi, CSP++ à l'abri du besoin, j'ai ressenti ce soir là, que j'avais ressentie déjà sans oser la qualifier du mot approprié, cette presque haine est nourrie depuis déjà trop longtemps par un tout d'injustices qui est bien plus que la somme de nos vieux partis. Cette presque haine que moi je ressens est alimentée par ces discours convenus, par cette succession d'incapacités d'agir qui depuis trop longtemps est la seule réponse de ceux qui sont censés garantir le droit. Alors j'ai regardé en face ma presque haine de CSP++ électeur de gauche et j'ai vu où elle allait probablement m'emmener lors des prochaines échéances électorales.

Et à ma presque haine s'est ajoutée ma peur. La peur d'avoir compris. D'avoir compris à quoi la presque haine d'autres électeurs, moins CSP++ que moi et moins de gauche que moi, allait nous emmener.

J'ai essayé de redescendre au bon niveau, au niveau raisonnable, celui de la juste colère, ou juste de la colère, celui du "vote utile", de me dire que c'était à moi, citoyen, de pallier l'incurie ignominieuse d'un état incapable de se saisir d'une telle détresse, d'une telle injustice, en donnant un peu d'argent à cette femme, les sites de crowdfunding sont là pour ça. J'ai essayé de me convaincre une nouvelle fois que le temps politique ne pouvait pas être celui de l'urgence, que le temps de la justice allait venir, que nous étions déjà informés, qu'une partie de la presse faisait son boulot, qu'il ne fallait pas tout attendre de vous, "messieurs qu'on nomme grands", "monsieur le président", j'ai essayé de relativiser, j'ai tenté de me convaincre qu'il était impossible de taper dans la caisse des 12 milliards d'euros qui nous avait été rendus pour assurer à cette femme, à Stéphanie Gibaud, une existence digne, j'ai essayé de me convaincre que le ministre de l'économie et des finances, que le président de la république étaient tous deux dans l'impossibilité de fournir une solution concrète, immédiate, à la détresse de cette femme, de lui trouver un logement, un revenu, un emploi, même fictif. Je me suis fait à moi-même le procès du grand cirque médiatique. "Hé quoi" me suis-je dit, "suffit-il d'aller sur un plateau télé témoigner de l'indignité de son existence pour qu'en dehors de tout circuit légal ou judiciaire on puisse bénéficier d'une réparation, d'une mise à l'abri, d'une protection, d'un salaire ou d'un emploi 'de circonstance' ?" J'ai essayé mais je n'y suis pas arrivé.  Et de nouveau ma presque haine a augmenté. Car de nouveau tout est revenu. Les autres emplois fictifs, les autres logements de circonstance, les autres passe-droits, les autres mains dans la caisse mais pas dans le pétrin, les Panama Papers et quelques jours plus tard le vote, à Bruxelles, du FN, de l'UMP et du PS pour protéger le secret des affaires, les puissants, les misérables, tout.

Chacun bien sûr a ses indignations de circonstance. Les lanceurs d'alerte sont mon indignation circonstancielle. J'y suis peut-être, par le métier que j'exerce, par la position sociale qui est la mienne, plus sensible qu'à d'autres causes, qu'à d'autres injustices, qu'à d'autres incuries, qu'à d'autres insoutenables hypocrisies. J'ai une vague, très vague idée du courage qu'il faut pour être un lanceur d'alerte. Elle tourne en boucle cette scène sur le plateau de Cash Investigation, cette scène ou le ministre de l'économie et des finances regarde tantôt en l'air, tantôt ses pieds, cette scène où cette femme incarne une sorte de détresse ultime et parle, de toute la hauteur d'une dignité fracassée. Et comme seule réponse une invitation à venir témoigner à l'assemblée nationale et l'impossibilité de réparer, de prendre soin. Et ma presque haine qui monte et monte. Encore.

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Alors j'ai pensé aux autres, aux autres lanceurs d'alerte, à ceux qui ne l'étaient pas encore, à ceux qui auraient pu le devenir. Et j'ai pensé que dans ce moment où l'on bascule, dans ce moment où l'on décide de prendre la décision de dénoncer un scandale, dans ce moment où défile dans notre tête l'ensemble des dangers et des risques auxquels cette décision va nous exposer, pour nous, pour nos proches, j'ai pensé que c'était ton image qui allait s'imposer dans leur tête, l'image d'un ministre assis sur 12 milliards invitant une femme qui vit avec les minimas sociaux à venir témoigner à l'assemblée.

Et de nouveau, ma presque haine a augmenté. J'ai compris que cette presque haine ne s'effacerait plus jamais. Alors je l'ai couchée sur le papier. Enfin sur le web. Une manière de la remettre un peu à distance. Et à disposition aussi. Peut-être ma manière à moi de lui claquer la culotte, à ma haine, à ma presque haine.

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Les quelques lignes qui suivent, sont extraites de l'article : "Et pendant ce temps, les lanceurs d'alerte crèvent tout doucement."

« Je suis en urgence vitale. Je vis avec 400€ par mois depuis juillet 2014. La banque refuse mes chèques, et je vais devoir quitter mon appartement si je ne veux pas que mes biens soient saisis.

A la suite de l’émission Cash investigation, il y a une pétition qui a circulé, et une cagnotte a été lancée sur un site de crowdfunding. Je suis touchée, mais je ne sais pas si vous vous rendez compte de l’humiliation que je subis. Ce sont les citoyens, choqués, qui viennent suppléer l’État.

On a un ministre des Finances qui dit se battre contre l’évasion fiscale, il reconnaît que j’ai aidé à rapporter 12 milliards d’euros dans les caisses de l’État, mais il dit qu'il ne peut pas m’aider. Qu’est-ce que ça veut dire ? Dans le pays des droits de l’Homme ? Quand les gens sont en état de survie, on ne peut rien faire ? Sapin me propose de venir témoigner à l’Assemblée Nationale. Mais il faut que je trouve à m’habiller, il faut que je me paye un ticket de métro pour ça ! Comment on fait ? Au bout d’un moment, vous avez des envies de vous supprimer, parce que ce n’est plus possible.

Je sais que je présente bien. Je parle correctement, je donne l’impression d’être une femme forte. Je ne sais pas si les gens s'imaginent que j'ai un mari qui gagne bien sa vie à mes côtés, mais je n'ai plus rien. Je me retrouve à mettre en avant des aspects très personnels de ma vie, comme dans un reality show, alors que c’est à l’inverse de mon éducation. Sapin gère sa carrière, moi je gère ma survie »

39 commentaires pour “Claquer la culotte des lanceurs d’alerte.

  1. La rage… Moi aussi je l’ai, et depuis des années. La seule chose que j’ai fait montre un manque de courage : j’ai éteint ma télé. pour toujours.

  2. J’ai ressenti exactement les mêmes sentiments. Merci pour cet article percutant et pertinent. Éteindre la télé… oui peut-être. Sauf dans ces cas précis où elle est un véritable et salutaire vecteur d’information.

  3. Cette fameuse loi européenne sur la prétende protection des secrets industriels (ou autres) n’est rien d’autre qu’une arme juridique destinée à décourager et empêcher toute divulgation de magouilles diverses, financières et fiscales en priorité. Les lanceurs d’alerte ont du souci à se faire.

  4. Et oui, comme vous le rappelez, Stephanie Gibaud était directrice du marketing. Son métier était donc de?.. Savoir se servir des médias! Je ne rentre pas là dans le débat sur les lanceurs d’alerte en général. Mais malheureusement, parmis eux se trouvent aussi des manipulateurs qui ne servent que leur intérêt personnel, sous couvert de l’intérêt général. Cette femme (que je connais personnellement) est une grande manipulatrice et malheureusement un bien mauvais exemple pour servir vos propos. Elle n’a pas hésité à tenter de détruire la vie d’autres personnes, à qui elle n’avait rien à reprocher, dans sa quête de destruction de son ancien employeur.
    Les lanceurs d’alerte sont aussi capables de désinformation et de se servir de vous, bienveillants et militants, pour récupérer des centaines de milliers d’euros auprès de ceux qu’ils attaquent. Tout comme, a juste titre, vous vous méfiez des promesses des politiques / financiers / multinationales, prenez aussi plus de recul sur les propos des « victimes », qui ne valent pas toujours mieux.
    Avançons dans la bonne direction, en étant clairvoyants et justes.

  5. article du 28/04/2016 + « je vis avec 400 euros depuis juillet 2014 » vs. http://www.lesechos.fr/05/03/2015/lesechos.fr/0204204578268_un-lanceur-d-alerte-obtient-reparation-en-justice.htm de mars 2015.
    Alors oui sa situation est scandaleuse, clairement elle devrait obtenir une partie des 12 milliards auxquels elle a contribué, mais elle a quand même obtenu 45000 de dommages et intérêt il y a un an donc elle n’est pas non plus sur le carreau, même si ce n’est pas assez, cela donne un peu de temps de médiatiser, de faire savoir et d’aider et ça n’empêche pas d’acheter un ticket de métro. Pour un article qui veut rétablir la vérité, pourquoi le cacher?

  6. Arpège de l’incroyable prépotence politique.
    Soumission aux systèmes
    Lâchetés
    Conservatismes
    Le tribunal des incompétences conjuguées mérite une chaîne d’audiences continues

  7. Je cite :
    « Cette femme (que je connais personnellement) est une grande manipulatrice et malheureusement un bien mauvais exemple pour servir vos propos. Elle n’a pas hésité à tenter de détruire la vie d’autres personnes, à qui elle n’avait rien à reprocher, dans sa quête de destruction de son ancien employeur.  »
    Vos propos sont graves. Pouvez-vous, SVP, être plus explicite ?
    Je cite un 2e commentaire :
    « … mais elle a quand même obtenu 45000 de dommages et intérêt il y a un an donc elle n’est pas non plus sur le carreau, même si ce n’est pas assez, cela donne un peu de temps de médiatiser, de faire savoir et d’aider et ça n’empêche pas d’acheter un ticket de métro. Pour un article qui veut rétablir la vérité, pourquoi le cacher? »
    Donc elle ment quand elle dit : « Je suis en urgence vitale. Je vis avec 400€ par mois depuis juillet 2014. La banque refuse mes chèques, et je vais devoir quitter mon appartement si je ne veux pas que mes biens soient saisis. »
    Pouvez-vous, SVP, vous aussi être plus explicite en l’accusant de mensonge ?
    Merci pour vos réponses.

  8. J’attends vraiment une réponse car si Stéphanie Gibaud est une manipulatrice je demanderai le remboursement de la somme que j’ai donnée pour la soutenir sur le site de crowdfunding, si ce n’est pas une manipulatrice elle doit porter plainte pour diffamation.

  9. « Nora » et « Long live the whistleblowers » je vous invite à lire ceci :
    « Cela fait six ans que je répète la même chose avec cette impression que la femme dont on parle, ce n’est pas moi. Moi, je suis une maman avant tout. Quelqu’un qui a travaillé 25-26 ans sans connaître aucun problème avec la justice. Là, je me retrouve sans rien avec toute ma gentillesse, ma naïveté et peut être mon intelligence – car j’aurais pu être mise en examen si je n’avais rien dit -, tout ça pour l’intérêt général dont tout le monde se fout.
    Je suis divorcée, mère de deux enfants, je vis avec les minima sociaux, soit un peu plus de 400 euros par mois, depuis juillet 2014. Mon quotidien ? Mes cartes bancaires sont bloquées, la banque renvoie les chèques. Mes parents m’ont aidée, ils ne peuvent plus. Ma mère a écrit deux lettres à Michel Sapin, le ministre des finances. Pas de réponse. Aujourd’hui, je fais tout pour éviter une saisie sur l’appartement.
    Quand je pense aux heures que j’ai passées dans le bureau des douanes, à les aider. Je les ai eues quinze jours sur le dos à Roland-Garros, en 2011 : ils me suivaient, filmaient, photographiaient. J’ai travaillé gratuitement pour l’Etat français, on m’a demandé de sortir des informations, et maintenant, le gouvernement se gargarise en disant que la lutte contre l’évasion fiscale, c’est son combat.
    Après l’émission Cash Investigation sur les Panama papers, j’ai reçu des milliers de messages sur Facebook, Linkedln. France TV a été submergé d’appels, m’a t’on dit. Les gens m’écrivent qu’au mieux, c’est de l’indifférence de la part du gouvernement, au pire, c’est du mépris. Grâce à la société civile, une cagnotte a été constituée. J’ai reçu 12 000 euros. De quoi survivre, payer les factures en retard que je ne payais plus depuis des mois, remplir le frigo.
    Bercy m’a rappelé aussi. On va essayer de vous trouver quelque chose, m’ont-ils promis. Mais en attendant je fais comment ? Il y a urgence vitale. De toute façon, ils s’en foutent. Ils disent vouloir protéger les lanceurs d’alerte, mais qu’ils protègent déjà ceux qui ne l’ont pas été ».
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/03/frachon-gibaud-forissier-sept-lanceurs-d-alerte-detaillent-leur-vie-d-apres_4912870_3224.html
    J’ATTENDS TOUJOURS VOS RÉPONSES !

  10. @Bob
    « Sans oublier qu’elle a été licencié d’UBS avec une grosse indemnité de licenciement… »
    Ce sont les prud’hommes qui ont condamné la banque. Vous pouvez me citer vos sources concernant une éventuelle indemnité de licenciement offerte gracieusement et sans contrainte par UBS ?

  11. @Bil
    Relisez donc son livre!
    Elle a fait parti d’un plan de départ d’UBS et a été indemnisé comme les autres.

  12. @Bob
    Plan de départ d’UBS ? Indemnisé comme les autres ?
    « Des collaborateurs, notamment des chargés d’affaire, se confient à elle. Beaucoup seront licenciés dans un plan social en 2009, auquel elle échappera grâce à l’inspection du travail, qu’elle a saisie. Elle dépose plainte contre UBS dans la foulée. Suivent quatre ans de «harcèlement, de mise au placard»: des brimades (interdiction d’envoyer des mails) aux procédures judiciaires (la banque dépose plainte pour diffamation en 2010 et tente à nouveau de la licencier en 2012). Cette fois, elle s’en va. »
    Quel est votre but en mettant l’accent sur le fait qu’avec une éventuelle indemnité de licenciement cela devrait suffire à effacer les déboires qu’elle a subis et les milliards qu’elle a fait gagner aux impôts ?
    http://www.liberation.fr/futurs/2015/03/05/harcelement-reconnue-pour-une-ex-salariee-d-ubs-lanceuse-d-alerte_1214806

  13. @bill
    UBS a versé de très grosses idemnités de licenciement à beaucoup de monde.
    Quand à l’enquête, elle avait debuté plusieurs années avant que SG n’entre dans l’histoire et aurait abouti même sans elle.
    Maintenant chacun est libre d’interpreter la vérité à sa façon.

  14. @Bon
    Personnellement je n’interprète rien et m’en tiens aux faits :
    Stéphanie Gibaud a refusé de détruire des documents susceptibles de révéler l’existence d’un système d’évasion fiscale. Elle en a payé le prix fort (un jugement a reconnu son harcèlement. Des milliards d’euros ont pu être récupérés par les impôts.
    UBS, numéro 1 mondial de la gestion de fortune, a été mise en examen en France pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et un mandat d’arrêt a été lancé contre trois anciens cadres dirigeants. La banque a dû verser une caution de 1,1 milliard d’euros.
    Ma sympathie va bien sûr vers Stépanie Gibaud et non vers la délinquante UBS.
    Je ne peux que constater que ce n’est pas du tout le cas de certains sur ce forum qui préfère dénigrer Stéphanie Gibaud que dénoncer la fraudeuse UBS.
    Je me demande bien pourquoi ?…

  15. Apprenez à vous poser les vrais questions.
    Les mensonges et les manipulations sont des 2 côtés.
    Ne tombez pas dans la facilité intellectuelle.
    Méfiez vous des apparences.

  16. @Bob
    Vous pensez que je suis un adepte de la facilité intellectuelle ? Quelqu’un de naïf ? Manipulable ? Un genre de militant borné prêt à avaler des anacondas ? (pour changer des couleuvres).
    Je ne me fais aucune illusion sur l’être humain. Il y en a très peu qui sortent du lot, mais il y en a et c’est grâce à eux que je ne deviens pas complètement misanthrope.
    Je pense que c’est le cas de Stéphanie Gibaud.
    Je suis prêt à reconnaître que je me suis trompé et fait berner si vous m’apportez la preuve que Stépanie Gibaud est une manipulatrice.

  17. une indemnité de licenciement 6 chiffres en 2012 et plus un rond en 2015?
    Je ne la connais pas (vous oui visiblement) mais elle ne m’inspire pas confiance du tout. Je vous invite à décrypter toutes les infos à la loupe.
    Tant mieux si les gens lui viennent en aide car je ne souhaite de malheur à personne. Mais de grâce n’en faites pas un héros moderne!

  18. @Bob
    Je ne la connais absolument pas et je n’en fais pas un héros moderne car, si vous m’avez bien lu, je suis prêt à admettre que c’est une manipulatrice si vous m’en apportez la preuve.
    J’ai juste donné une somme modeste (je ne roule pas sur l’or) pour la soutenir.
    Vous m’invitez à décrypter les infos à la loupe, évitez-moi, SVP, ce travail fastidieux en me donnant vos infos qui incriminent Stéphanie Gibaud. On gagnera du temps. C’est vous qui la suspectez, pas moi, c’est à vous qu’elle n’inspire pas confiance…
    Je n’ai pas lu son livre et je n’ai pas trouvé le montant de son indemnité de licenciement à 6 chiffres sur le net en 2012. Pouvez-vous, SVP, m’en stipuler le montant et votre source ?
    Depuis 2014 elle vit avec le RSA, vous pensez qu’elle aurait droit au RSA si elle avait un maximum d’argent sur son compte.
    A moins… qu’elle ait dissimulé cette somme dans des paradis fiscaux (un peu d’humour pour détendre l’atmosphère)

  19. Bonjour, je ne sais pas qui a écrit ce papier, c’est bien dommage , j’aurais aimé le remercier!

  20. @Celine Martinelli
    Plus simplement, c’est l’auteur de ce blog.
    Je viens de cliquer tout haut sur « Qui suis-je ? »

  21. J’ai fait suivre votre billet via Facebook et tweeter. Bon nombre de personnes avec lesquelles je suis en lien, ont adhéré à vos remarques. En ces temps difficiles, aussi bizarre que ça puisse être, les coups de gueule à ce sujet font toujours plaisir! Etre lanceur est une situation inconfortable à tout point de vue…d’autant plus qu’elle n’est pas choisie.
    Alors merci pour Stephanie ( je lui ai fait suivre votre billet, elle en a été touchée) et merci pour tous les autres connus et moins connus, qui continuent à se battre bien trop souvent dans l’ombre.

  22. J’aurais bien proposé un taf à Stéphanie Gibaud : les lanceurs d’alertes doivent être protégés et leurs contributions valorisées. Malheureusement elle a été candidates pour Debout La France (les modéro-fachos de Dupont-Aignan).

  23. @Laurent
    Des amis m’avaient fait remarquer qu’elle avait été tête de liste à Paris sur la liste de Dupont Aignant l’année dernière. Je n’apprécie pas du tout ce monsieur et ses idées.
    Mais, si je mets dans la balance cette erreur d’appréciation (elle en a quand même pris plein la figure) et le fait qu’elle se retrouve
    dans la mouise pour son refus de détruire les fichiers dévoilant des fraudes fiscales pour notre bien à tous, y a pas photo.

  24. Stéphanie Gibaud a livré à la police française des milliers de noms de contribuables qui cherchaient à fuir le racket fiscale. Et on doit lui dire merci? Lui donner de l’argent? Quelle inversion des valeurs!!! L’argent de vos impôts ne servent pas à payer les retraites où les soins mais à payer les salaires des fonctionnaires européens et leur milice armée!

  25. C’est dingue le combat du pot de fer contre le pot de terre et les chiens du pouvoir non content de voir le contenant brisé, veulent pissé sur les morceaux de terre broyer par un systéme économique ou certain individu dépense en une semaine ce que d’autre ne peuvent espéré gagner dans une vie.
    Oui c’est une femme seul qui encourer des risques important pour sa vie. A votre avis cela pése combien une vie humaine ? Ses adversaires avais t’il vraiment des scrupules ? Pour ses quelque un qui refusant d’investir sur la jeunesse, sur l’avenir, sur l’emplois et dissimulant leur argent ont détruit les constructions de leurs ancètres pour dépraver la renomée de leur empire dans des hotels de luxes avec des filles de joie?

  26. J’aime beaucoup les commentaires et la démarche de Bill. Effectivement, ceux qui lancent des accusations se doivent évidemment d’en apporter sinon la preuve, du moins les sources.
    Merci beaucoup Bill, de cette rigueur intellectuelle.

  27. @Pierre@Bill
    Le vérité est sur le Net, il suffit de chercher et on la trouve.
    Ce qui me parait incroyable ce sont ces gens qui donnent de l’argent pour une cause sans même chercher la vérité.
    Vous ne trouvez pas curieux cette femme « abandonnée de tous, si seule » qui est invité sur tous les plateaux télé et radio? Il faut de solides relations pour se faire inviter chez Bourdin, Lucet et autres…juste pour répéter la même chose: « l’état m’a abandonné ».
    L’enquête contre UBS a été menée par toute une équipe d’enquêteurs qui ont bossé dure plusieurs années. Elle n’a été qu’un indic ponctuel et VOLONTAIRE (et grassement payé par la boite qu’elle trahissait)
    Pourquoi passe t elle son temps à dire « j’ai rapporter 12 M à l’état »!!!
    Et les autres, ceux qui ont travaillé dans l’ombre? Ils ne méritent rien?
    Elle n’est pas la seule a avoir pris des risques dans cette histoire.
    Ses problèmes financiers actuels n’ont peut être rien à voir avec UBS… mais elle est dans l’air du temps et profite de l’affaire Deltour et du débat sur les lanceurs d’alerte, les vrais, ceux qui sont à l’origine des affaires (ce qui n’est pas son cas).
    Alors vous demandez des preuves?
    Mais en avez vous, vous, des preuves?
    Stéphanie Gibaud n’est pas à l’origine de l’affaire UBS mais vous le reprenez tous en cœur!
    Stéphanie Gibaud ignorait que son travail était illégal? Vous lui demandez une preuve? Non vous gobez!
    J’ai même lu: « J’ai aidé à renflouer les caisses de l’état »…
    Plus c’est énorme et plus ça passe, elle l’a très bien compris!
    Et pourquoi pas « j’ai inversé la courbe du chômage »!
    Cette histoire révèle à quel point les gens sont naïfs!

  28. Visiblement vous avez une dent (euphémisme) contre cette femme.
    Vous avez la suspicion en mode turbo.
    L’avenir nous dira qui de nous deux étaient dans le vrai, le super naïf que d’après vous je suis ou le super lucide que, d’après vous, vous êtes.
    Il y a quand même une différence entre vous et moi, je laisse la place au doute, en contrepartie votre certitude est effrayante.

  29. Cher Bill, l’avenir ne nous dira rien du tout car hélas la vérité ne triomphe que très rarement.
    La vérité se mérite, il faut aller la chercher.
    Je répète que je n’ai rien contre cette femme qui a de graves problème financiers, je dis simplement que la vérité n’est pas toujours celle que l’on croit, et que pour s’en sortir, les gens sont près a dire n’importe quoi.
    Vous la citez vous même plus haut:
    « je vis avec les minima sociaux, soit un peu plus de 400 euros par mois, depuis juillet 2014 »
    En surfant sur internet je suis tombé sur une photo d’elle et d’Hervé Falciani main dans la main daté de Septembre 2014. (tapez les 2 noms dans google image).
    Si j’en crois ce qu’elle dit, celà faisait 2 ans qu’elle avait été jeté dehors d’UBS et 3 mois qu’elle subsistait avec 400 euros par mois. (elle était donc en grave dépression, descente aux enfer au moment de la photo?)
    Analysez bien cette image…
    Il faut croiser les informations pour savoir si une personne dit la vérité.
    Ce monsieur est un manipulateur reconnu et condamné par la justice.
    Qui vous qui que Mme Gibaud na pas rencontré la mauvaise personne au mauvais moment?
    Depuis que cette photo a été prise, cette femme a pris 10ans! (je regarde ces dernières interviews)
    Que c’est il passé après UBS?
    Comme je l’ai déjà dit, je ne souhaite de mal à personne et espère sincèrement qu’elle s’en sortira.
    Mais je trouve sa communication très maladroite, et heureusement pour elle, les journalistes ne vont pas creuser bien loin (où alors ils ont des consignes…?)

  30. @Bob
    J’ai de plus en plus de mal à comprendre où vous voulez en venir, ou plutôt je n’ose l’imaginer…
    Je vais faire court :
    Quels sont les lanceurs d’alerte qui trouvent grâce à vos yeux ?

  31. @Bill
    Médical, environnement, enfance.
    La finance…pour moi c’est une mise en scène. On verra dans quelques années qui seront les grands bénéficiaires de la pseudo transparence qui est en train de se mettre en place et dont Deltour Giaud et Falciani ne sont que les marionnettes.
    Contant d’avoir échangé avec vous Bill.

  32. @Bob
    Je pense aussi que nous allons en rester là. Nous avons été au bout d’une discussion qui, bien qu’elle n’ait pas fait pas avancer le schmilblick, a eu le mérite de ne pas déraper dans l’insulte, ce qui est déjà une bonne chose.

  33. J’apporte mon témoignage sur Stéphanie Gibaud après avoir travaillé un an à ses côtés.
    C’est une personne sérieuse, travailleuse, honnête et courageuse. Beaucoup de générosité et d’écoute. Toujours prête à aider si elle le peut.
    Elle ne baisse jamais les bras, un moral hors du commun.Une grande force de caractère.
    Son calvaire n’a que trop duré.
    Aidez là si vous le pouvez.

  34. 25 ans en arrière jeune banquier dans une grande banque privée , tout frais émoulu d’HEC, éducation catholique d’un bourgeois provincial, (mais fervent lecteur du Canard Enchainé) je suis tombé sur une affaire qui compromettait sérieusement mon employeur et un célèbre ministre de droite (décédé depuis). Tempête sous mon crane pendant plusieurs mois: vais je divulguer les documents histoire d’avoir le plaisir de lire mon nom dans mon canard préféré, ou vais-je me taire ? Canard Enchainé ou Poubelle ? J’ai finalement décidé de suivre l’avis de mon père et de me taire pour ne pas « compromettre ma carrière ». J’ignorais alors que j’avais mis le doigt sur le sommet d’un gigantesque iceberg qui s’est révélé beaucoup plus tard être le financement du régime de l’apartheid par Barclays Bank.
    Politiquement et économiquement déniaisé à un très jeune âge, j’ai cependant mis à profit cette affaire pour réorienter ma carrière ( en choisissant la fonction publique), jeter définitivement ma télé, ne plus lire les journaux, et approfondir dans des ouvrages sérieux ma compréhension politique du monde tel qu’il va, afin de tenter de donner un sens à cette péripétie.
    Je salue ton courage Stéphanie, puisque je ne l’ai pas eu. Mais endurer tout ce que tu endures en continuant de voter à droite (pour un « libéral souverainiste », bel oxymore soit dit en passant), en dit long sur le niveau d’aliénation mentale, et le déni de réalité de ces mercenaires du capitalisme qu’on appelle les « cadres supérieurs ». Pauvre Stéphanie, tu as fait trois erreurs qui te coûtent très cher aujourd’hui :
    1) tu aurais pu choisir l’anonymat comme le lanceur d’alerte qui a révélé les Panama papers. Les journalistes et l’Etat français auraient protégé ton choix de vouloir rester anonyme. Pourquoi as tu voulu sortir de l’anonymat ?
    2) Tu n’as pas cherché à te mettre à l’abri du besoin économique avant de divulguer les infos. En cherchant un job sûr ailleurs AVANT de balancer ton ancien employeur : fonctionnaire, tu aurais été intouchable et tu aurais pu vider ton fiel à loisir.
    3) Comme tes idées politiques sont celles d’un enfant de 10 ans (je cite tes propos, lus ailleurs, « L’honnêteté n’est pas une histoire de droite ou de gauche »), tu t’es fait embarquer par la première belle gueule politique venue..
    Bref j’ai pitié pour toi en découvrant à travers tes articles dans Mediapart le hiatus de ta pensée. Ou en constatant comment tu te débats comme une belle diablesse au milieu du marigot, confondant droiture de pensée et droititude.
    Je pense sincèrement qu’un petit séjour dans une cellule de déradicalisation pour cadres ayant toujours pensé les concepts économiques à travers des idées libérales ou des idées de droite te serait fort utile. Je suis à ta disposition pour te déniaiser.
    Sinon je suis d’accord avec toi, il faut absolument faire quelque chose pour soutenir économiquement les lanceurs d’alerte. Je réfléchis en ce moment à créer une multinationale citoyenne dont les profits (amassés de manière licite) serviraient uniquement à financer la délation, c’est-à-dire la divulgation d’informations confondantes pour les entreprises délictueuses. Bref à rémunérer des personnes comme toi qui prennent de gros risques afin de dénoncer ces crapules libérales. Car c’est vachement naïf de croire que l’Etat a l’intention ou la possibilité de te protéger. L’Etat protège déjà énormément de monde : il protège d’abord sa propre nomenklatura. Ensuite les fonctionnaires en général. Puis les consommateurs. Puis les indigents, les malades, les fous…. Si en plus il doit protéger des salariés du privé, comme toi, sains de corps et d’esprit et qui se piquent par-dessus le marché de vouloir toujours moins d’Etat, ça ne va pas être possible.
    Si tu crois que ce n’est pas possible de créer une entreprise pour protéger les lanceurs d’alerte, c’est que, contrairement à moi, tu n’es pas vraiment de droite. A HEC, on nous apprenait qu’ « il y a un marché pour tout ». S’il y a un marché pour tout, il y a forcément des consommateurs capables d’acheter des produits dont la finalité ultime sera de niquer UBS, la Société Générale, Total et autres entreprises crapuleuses du même tonneau.
    Bien à toi.

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