Les fleurs du mal-connecté #1 : La beauté. Et l’algorithme

Soyons fous. Après les fables connectées (déjà 4 épisodes en attendant les suivantes), après les classiques connectés (déjà 3 épisodes en attendant les suivants), j'attaque une troisième série sur la base des Fleurs du Mal d'un certain Charles Baudelaire. Fleurs du mal-connecté donc. Dont voici le premier opus.

L'algorithme

Je suis fiable, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Mes données, où chacun se confie tour à tour,
Sont là pour inspirer à ceux qui les produisent
Confiance aveugle et muette ainsi que la matière.

Je trône dans le Cloud comme un sphinx incompris;
Je brasse documents, profils, et biens marchands;
Je hais tout ce qui sort du champ du calculable,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

L'internaute, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux fiers Data Centers,
Consumera ses jours en d'austères études;

Car j'ai, pour mieux traiter ses dociles données,
D'autres métadonnées qui ne sont pas de celles
Que vos yeux équipés**, pourront me refuser !

 

Pardon Charles. L'original est là.

** Subtile allusion aux Google Glasses #ofcourse

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